vendredi 6 mars 2015

Traversée indochinoise (5) : Une promenade à dos d'éléphant

La journée est consacrée à une balade à dos d'éléphant dans la forêt. Mais, avant de partir, Yai nous emmène faire une petite visite à l'orphelinat de Luang Prabang. Nous avons oublié d'amener des stylos et des crayons de Pau, alors nous allons dans un magasin pour en acheter et les donner aux enfants. Mais il n'y en a plus, les magasins ont été dévalisés probablement par des touristes ayant eu la même idée que nous. Des petits bombons feront l'affaire. Moins éducatif mais les enfants apprécieront. L'orphelinat (en fait il yen a deux a Luang Prabang) accueille plusieurs centaines d'enfants dont les parents sont morts ou qui ont été abandonnés. Yai nous dit qu'il y a peu d'enfants abandonnés au Laos mais je doute qu'il y ait tant d'enfants dont les 2 parents soient morts... Deuxième surprise, il y a peu de jeunes enfants. Ici, les enfants ont au moins 3 à 4 ans, et la majorité plus de 10 ans. Troisième surprise, à notre arrivée dans la cour, personne ne se précipite. La plupart des enfants sont assis sous un immense préau et écoutent un discours prononcé par des militaires. De l'instruction militaire dit Yai. Ne serait-ce pas plutôt une incitation à s'engager car il y a parmi eux un certain nombre d'adolescents? Difficile de se faire une opinion tellement les explications de Yai sont incompréhensibles et en l'absence de tout responsable de l'école. C'est dimanche certes, mais j'ai l'impression que ces enfants sont largement livrés à eux mêmes. Du coup, Yai prend l'initiative de faire mettre les enfants en rang et la distribution commence dans le calme.
Chaque enfant joint les mains et fléchit légèrement les jambes en signe de remerciement, avant qu'on lui donne un bonbon, ou un sachet de nouilles séchées. Personne ne proteste si on donne par erreur plus à l'un qu'à l'autre. Certains qui ont déjà été servis le signalent même pour ne pas être servis 2 fois. Ces enfants sont extrêmement polis, obéissants, et acceptent le sort qui leur est fait. Difficile de voir cela chez nous je crois. Ils sont très mignons, ont l'air bien nourris et ont l'air joyeux pour la plupart. En l'absence de tout responsable, aucune visite des classes ou explication sur l'origine de ces enfants ne peuvent avoir lieu. Finalement, notre action n'aura été que de charité et je n'aime pas trop cette relation.

Pour rejoindre le lieu où sont parqués les éléphants, on doit d'abord prendre une pirogue à fond plat qui risque de chavirer a tout faux mouvement. Comme j'ai déjà fait l'expérience autrefois de tomber à l'eau suite à un faux mouvement de Michèle, je me méfie.
A l'arrivée, je suis étonné de tomber sur un terrain de pétanque. C'est drôle de voir que ce jeu typiquement français se soit perpétué à l'autre bout du monde alors que la colonisation française a pris fin il y a 60 ans. Les Laotiens ont l'air passionné par ce sport et ils y excellent puisqu'ils participent, tout comme les Cambodgiens, aux Championnats du Monde de Pétanque.
On approche de la station de départ pour la balade à dos d'éléphant, une petite construction en bois. Au premier étage, on est au niveau du dos de l'éléphant. C'est un truc pour touristes parce que le cornac, lui, grimpe sur la bête en se faisant aider par l'éléphant qui lui présente une de ses pattes antérieures comme ascenceur ... Une véritable complicité entre eux.
Notre éléphant a l'air sympathique, vous ne trouvez pas ?
Départ de randonnée juchés au sommet d'un éléphant, assis sur le siège, le howdah, arrimé sur le dos du pachyderme. Ce n'est pas très confortable; ça balance à gauche et à droite, et surtout en avant lorsque l'éléphant descend une pente. Pour la montée, c'est moins impressionnant car notre éléphant, sans doute fatigué, grimpe les côtes à tout petit train. Mado et Jean-Paul, moins lourds, font la "course" en tête.
On finit notre petit tour de "jungle" par une marche dans le bassin de la cascade de Tad Se
Jolis bassins qui se déversent les uns dans les autres.
L'après midi se passe a Louang Prabang . Marche le long du Mékong jusqu'à son confluent avec la Nam Khan. Les eaux bleues de la Nam Khan pénètrent dans les eaux brunâtres du Mékong. 
Le soir, apéro avec une petite bouteille de Sauternes que j'ai amenée dans ma valise, puis dîner dans un restaurant tenu par un Laotien qui a vécu 40 ans en France et parle notre langue comme vous et moi. Après des nems, je teste un ragoût de bœuffle a la mode laotienne (bon), pendant que les autres choisissent les pousses de bambou farcies au porc (très bon).








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