lundi 30 octobre 2017

A Paris, l'expo "Gauguin l'alchimiste" (23 octobre 2017)

Pour notre récent voyage à Paris, nous avons fait le plein d'expositions. Pour commencer "Gauguin l'alchimiste" au Grand Palais. Quelques photos des oeuvres exposées.


Démarrant une carrière de peintre à plus de 30 ans - après avoir été courtier en bourse - Paul Gauguin est l'artiste qui, après avoir côtoyé les impressionnistes, ouvre la voie à l'art moderne. La passerelle entre Van Gogh et Picasso. 
Son génie commence à s'exprimer à partir de 1886 pendant un premier séjour en Bretagne où il fait partie avec Emile Bernard de l'Ecole de Pont-Aven. Auparavant, il avait expédié sa femme danoise et ses 5 enfants à Copenhague, n'étant plus en mesure d'assurer leur subsistance.

Paysannes bretonnes

La Belle Angèle, de style japonisant. 
L'aubergiste qui servait de modèle au peintre et qui passait pour une des plus belles femmes de Pont-Aven fut très fâchée car elle s'estimait mal représentée. Vers 1920, elle relate les circonstances dans lesquelles ce portrait fut réalisé:  "Gauguin était bien doux et bien misérable […]. Il disait toujours à mon mari qu'il voulait faire mon portrait, si bien qu'un jour, il l'a commencé. […] Mais quand il me l'a montré, je lui ai dit "Quelle horreur !" et qu'il pouvait bien le remporter […]. Gauguin était très triste et il disait, tout désappointé, qu'il n'avait jamais réussi un portrait aussi bien que celui-là".  

Il  participe un temps à la construction du Canal de Panama, puis séjourne en Martinique,

Négreries Martinique

avant de revenir à Pont-Aven. La collaboration d'Emile Bernard avec Paul Gauguin s'arrête en 1891, Bernard accusant Gauguin de s'attribuer tous les mérites des inventions du groupe de Pont-Aven. Gauguin part alors à Arles à l'invitation de Van Gogh.

 Lavandières au bord du canal à Arles

Leur collaboration tourne mal et se termine sur l'épisode de l'oreille coupée de Van Gogh. Ayant passé son enfance au Pérou, puis ayant été marin, Gauguin est toujours attiré par les pays lointains. Il embarque alors en 1891 pour un premier séjour à Tahiti. Voulant fuir la civilisation occidentale artificielle et conventionnelle, il y recherche un monde "sauvage" et "naturel", non sans projeter ses propres fantasmes, assez éloignés de la réalité. Il vit avec de très jeunes filles qui sont aussi ses modèles. Tehamana n'avait pas plus de 13 ans lorsqu'elle devient sa vahiné ... ce qui fait dire aux Polynésiens qu'il était pédophile. C'est néanmoins en Polynésie qu'il a peint ses plus beaux tableaux.

1892 Parau Api (Les Nouvelles du jour)

 1892 Aha Oe Feii ? (Eh quoi ! Tu es jalouse ?)

1892 Te Nave Nave Fenua (Terre Délicieuse)

 1892 Arearea (Joyeuseté)

 1892 Manao Tupapau ( L'esprit des morts veille)

 1892 Autoportrait au chapeau, peint à Paris entre ses 2 séjours en Polynésie.

 1893 Merahi Metua No Teha'amana (Les Ancêtres de Tehamana)

 1894 Mahana No Atua (Le jour de Dieu)

1894 Mahana Atua (La Nourriture des Dieux) (gravure)

 1894 Soyez amoureuses et vous serez heureuses (projet d'éventail)

1894 Oviri (sculpture)

1898 Le cheval blanc

 1898 Soyez amoureuses et vous serez heureuses (gravure)

En proie à des problèmes administratifs et personnels, et à des problèmes de santé physique et psychologique, Gauguin s'éloigne encore un peu plus de la civilisation en s'embarquant en 1901 pour les Iles Marquises, à plus de 1000 kms de Tahiti ... Il y fabrique sa maison, la "Maison du Jouir", recouverte de sculptures en bois.
s'oppose aux autorités coloniales et ecclésiastiques. Il enlève à l'Ecole Catholique du cru une jeune Marquisienne, 13 ans, qui devient sa nouvelle vahiné et la mère d'une fille. Il a de multiples procès et finit par mourir en 1903, probablement d'une overdose de morphine qu'il utilisait pour lutter contre des douleurs à la jambe et la syphilis.

 1901 Et l'Or de leur corps

 1903 L'invocation

Il est enterré au cimetière d'Atuona, dans l'île de Hiva Oa. Une photo de sa tombe prise lors de notre séjour aux Marquises en 2008.









1 commentaire:

Anonyme a dit…

Très beau reportage sur Gaughin.
Merci. Papi.