Soucieux de leur
tranquillité après leur vie terrestre, les Pharaons des dynasties
les plus anciennes se firent construire à Memphis, vers Le Caire,
des tombeaux de plus en plus monumentaux : de
simples mastabas (bancs de briques), on passa aux
pyramides à degré (plusieurs mastabas placés les uns sur
les autres) puis aux pyramides à parois lisses.
C'est au Nouvel Empire
(1550 à 1069 avant J.C.) que les Pharaons déplacèrent leur
nécropole dans la région de Thèbes, à proximité du temple de
Karnak. Ils choisirent de faire creuser leurs tombeaux à l'intérieur
des montagnes de la rive occidentale du Nil. De cette manière, Râ
le Dieu Soleil qui traverse l'au-delà pendant la nuit venait leur
rendre visite.
Comme ils étaient
méfiants, ils interdirent au menu peuple qui vivait sur la rive
orientale et s'occupait d'entretenir le temple (80 000 personnes tout de même!)
de traverser le Nil. Les Pharaons pensaient dormir tranquilles pour
l'éternité, d'autant que leurs architectes avaient utilisé
plusieurs procédés pour empêcher qu'on puisse retrouver les
chambres funéraires remplies de richesses : enfouissement des
entrées, fausses galeries, galeries déviées, … mais l'appât du
gain a toujours été un des moteurs de l'action humaine, tant et si
bien que la quasi-totalité des tombeaux ont été pillés dès
l'Antiquité. Les pilleurs craignaient pourtant les représailles des
Pharaons même morts; dans certaines tombes, ils avaient pris soin de
marteler les yeux des Pharaons défunts représentés sur les
sarcophages; comme ça, les Pharaons n'avaient plus la possibilité
de les reconnaître ! … Un seul tombeau est resté intact, celui
de Toutankhamon, parce que son entrée avait été enfouie sous les
gravas que des pilleurs avaient sorti du tombeau de Ramsès VI situé
juste au dessus. En 1922, l'archéologue Howard Carter réussit après
6 années de vaines recherches à retrouver la sépulture de
Toutankhamon et le fabuleux trésor qui y était entassé.
Howard Carter dans le
tombeau de Toutankhamon.
Mais revenons à notre
visite qui débute rive ouest par les Colosses de Memnon, les seuls
vestiges du temple funéraire d'Aménophis III (1390-1352 av.J.C.).
Nous y retrouvons des montgolfières qui transportent chacune une
vingtaine de touristes debout dans les nacelles qui survolent les
temples à 30 mètres. Le seul bruit est celui du gaz que l'on brûle
pour que la montgolfière reprenne de l'altitude. Notre guide nous a
proposé cette excursion, mais je n'ai pas très confiance … nous
avons bien fait, une semaine après, une montgolfière explosera en
plein vol: 19 morts.
Medinet Habou est le
temple funéraire de Ramsès III (1184-1153 av.J.C.) le dernier des
grands Pharaons guerriers. Il est dans un état de conservation
exceptionnel (le temple, pas Ramsès dont la momie se trouve au Musée
du Caire). Devant l'entrée, une bergère dirige son troupeau de
moutons sans un regard pour le temple millénaire … Deux éternités.
Ramsès III à la chasse,
et tenant ses ennemis
Libyens en laisse.
La Déesse-lionne Sekhmet.
Mais c'est dans la Vallée
des Rois que nous allons rester pantois. Comme il est impossible de
faire de photos sous peine de se voir saisir son appareil et de payer
une très forte amende, vous vous contenterez des quelques images
provenant d'Internet.
On pénètre dans les
tombeaux par une rampe qui descend sur plusieurs dizaines de mètres,
recouverte de peintures représentant la vie après la mort :
l'embaumement du corps, le Pharaon avec les dieux, les offrandes, le
Livre des Morts, le voyage du Pharaon dans l'au-delà sur sa barque
sacrée. Les peintures sont d'une fraîcheur telle qu'on les croirait
exécutés la veille !
Le plan du tombeau de
Séthi I.
L'entrée des tombeaux.
Le sarcophage de Ramsès
IV dans sa chambre funéraire dont le plafond représente la voûte
céleste soutenue par la Déesse Nout.
Fresques du tombeau de
Ramsès III.
Fresques du tombeau
d'Horemheb: le Pharaon,les Déesses Isis, Hathor, le Dieu Horus.
On se demande comment ces
artistes ont pu réaliser des dessins si beaux et délicats au fond
de sombres couloirs. Il paraît qu'ils utilisaient des jeux de
miroirs pour s'éclairer …
Située à quelques
centaines de mètres, la Vallée des Reines, où ont été inhumés
les épouses des Pharaons et leurs enfants ne recèle pas moins de
merveilles.
Tombeau du Prince
Amon-Her-Khepchef, fils de Ramsès III.
Tombeau de Nefertari, le
mieux conservé de tous.
A Deir-al-Bahari, le
fameux Temple d'Hatchepsout creusé dans la montagne. Hatchepsout a
été une des très rares femmes pharaons. D'abord régente à la
mort de son frère et époux Thoutmosis II (eh oui, c'était la
coutume chez les Pharaons de se marier entre frères et soeurs), elle
régna ensuite avec son beau-fils Thoutmosis III. Lorsqu'elle mourut,
ce dernier qui trouvait qu'elle avait usurpé sa place et qui avait
dû ronger son frein pendant plusieurs années se vengea en faisant
marteler le nom de sa belle-mère sur les cartouches gravés sur les
monuments construits à sa gloire.
Des archéologues polonais
en plein travail.
La Reine Hapchepsout était
partie en expédition au Pays de Punt (peut-être la Somalie) en
longeant les côtes de la Mer Rouge.
Notre visite ne serait pas
complète sans un petit tour à la fabrique d'objets en albâtre.
Mona négocie pour nous, «au meilleur prix» !
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