Notre voyage en Egypte comprend un itinéraire classique, la remontée du Nil en bateau de Luxor à Assouan avec visite des principaux sites archéologiques : les Temples de Karnak et Luxor, les Vallées des Rois et des Reines, les Temples de la période hellénistique à Edfou et Kom Ombo, le Temple de Philae, ainsi qu'un programme de visites plus "modernes" autour d'Assouan : l'Ile Elephantine, le Village nubien, le Haut-Barrage. A cette croisière qui est souvent proposée par les agences de voyage vient s'ajouter la visite du Grand Temple de Ramsès II à Abou Simbel (à 40 kms de la frontière soudanaise au Sud de l'Egypte), et celle des sites les plus célèbres du Caire : le Musée Egyptien et les Pyramides de Giseh. Voilà un programme bien chargé pour un séjour d'une semaine et nous devrons nous lever très souvent aux aurores (entre 2h30 et 5h30) pour pouvoir apprécier ces merveilles !
Notre vol s'effectue directement entre Paris et Luxor (durée 5 heures). A notre arrivée, un minibus nous accompagne jusqu'au bateau amarré sur le Nil.
Avion posé à 4h30, coucher 5h30, lever 8h30. La nuit sera très très courte.
Notre cabine
Le "Champollion" est un des 270 bateaux de croisière qui naviguent sur le Nil, bien qu'en ce moment beaucoup restent à quai pour cause d'absence de touristes.
Notre bateau n'est d'ailleurs rempli qu'à moitié. Pourtant, en ce moment, les prix sont cassés : une dame voyageant avec nous nous dit avoir payé moins de 500 € pour la semaine, tout compris, pension complète, visite des sites, avion AR de Paris !
Nous ne tardons d'ailleurs pas à nous apercevoir des effets concrets de cette sous-utilisation des bateaux. Dès le premier jour, nous faisons face à une manifestation des employés des compagnies maritimes; ils bloquent notre sortie en bus, empêchent le bateau de quitter le quai. Ils ne sont en effet pas payés depuis plusieurs mois (en particulier les cuisiniers nous dit notre guide), et ne veulent pas quitter les lieux sans avoir reçu leur dû. Finalement, après 2 heures de négociation, ils lèvent le camp, à l'arrivée d'un véhicule de la Police Touristique et après la promesse téléphonique du patron (qui se trouve au Caire) qu'ils recevont bientôt leur argent (?).
Le personnel du bateau est très serviable, très agréable. Quelques uns parlent le français et les autres font semblant. Nos "hommes de chambre" inspectent notre cabine deux fois par jour et nous attendent à chaque fois dans le couloir en nous disant : "Il y a une surprise". Effectivement, ils fabriquent, sur notre lit, avec les serviettes de toilette des compositions : un éléphant, un scarabée, ... Et le dernier jour, "big surprise" un pharaon ! Le tout pour un salaire de 32 € par mois, s'ils sont payés.
Le repas servi à bord est toujours très copieux, varié et il nous permet de goûter quelques spécialités locales : le délicieux pain plat égyptien (le même que celui qui permet de faire des pitas ou des fallafels), la crème de sésame, les koftas (boulettes de viande de boeuf ou de veau), les dattes fraîches. La propreté est impeccable et le temps semble révolu où on attrapait systématiquement la tourista en Egypte !
Le bateau possède un grand pont d'où on peut observer à loisir la vie au bord du fleuve, et même une petite piscine uniquement fréquentée par les enfants: il fait encore très frais la nuit (vers 15°C) ...
A l'étage au dessous, un salon où on peut boire un café turc, un thé ou un karkadé froid (une décoction de fleurs d'hibiscus). C'est là aussi que se passent les animations du soir : danse orientale, danses nubiennes.
Pendant toute cette semaine, nous allons voyager dans des conditions idéales pour apprécier tout ce que nous allons voir. Nous avons une guide pour 8, Mona, une Egyptienne qui parle français aussi bien que nous, la soixantaine. Elle a fait des études d'égyptologie au Caire et elle a 2 filles qui sont elles aussi guides. Musulmane mais très pro-occidentale, elle est toujours tirée à quatre épingles, ne porte pas le voile, une exception chez les femmes égyptiennes.
Le seul reproche que je puisse lui faire, c'est que lorsque nous visitons les magasins d'artisanat, elle s'interpose le plus souvent dans le marchandage quand elle estime que le prix est "correct". "Grâce" à Mona, Michèle achètera un diffuseur de parfum pour un prix à mon avis prohibitif, 17 € (la moitié du salaire mensuel d'un de nos "hommes de chambre"); plus tard, au village nubien on nous en propose un similaire pour environ 10 fois moins ... Tant est si bien que je soupçonne Mona d'avoir partie liée avec les propriétaires de magasin. Bien sûr, cela doit lui rapporter un peu d'argent en contrepartie, mais on ne peut pas dire que Mona fasse partie des Egyptiens nécessiteux : elle vient de s'acheter un appartement dans un quartier huppé de la banlieue du Caire, Heliopolis.
Il est temps de se laisser porter par le fleuve !
Le Nil à Luxor
Coucher de soleil au bord du Nil
Passage de l'écluse d'Esna
Lever du soleil sur le Nil à Edfou
Un autre bateau de croisière nous double
D'autres moyens de transport sur le Nil : la felouque et la dahabiyyah (bateau tradionnel)
Prochain épisode : les Temples de Karnak et de Luxor
1 commentaire:
Ce reportage sur votre voyage est magnifique ! Les photos sont trés belles. Et le texte est fort
intéressant. J'ai plaisir à suivre votre périple. Cela donne envie d'y aller, mais........ J'en fais un
tirage avec mon imprimante et je classe tous tes documents dans un dossier. Bravo et merci !
papi
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