vendredi 4 mai 2012

Costa Rica - Bananes et chocolat (5)

Retour de Tortuguero par les canaux. L'orage menace mais après une petite averse, c'est de nouveau le soleil qui tape, tape, tape.
Notre bus n'est pas au débarcadère. Il a crevé et il lui faudra plus d'une heure pour nous rejoindre. Visite des locaux. Les baños des hombres.
Et encore quelques animaux à proximité: un héron vert.
Une aigrette neigeuse
Le nid d'un tyran quiquivi, un petit passereau
Un énorme scarabée rhinocéros
La région de Caño Blanco est plantée de palmiers africains producteurs d'huile de palme. Cette huile est la première source de corps gras végétale dans le monde et elle est très largement utilisée dans la confection de nos plats préparés car c'est l'huile la moins chère; ses qualités diététiques sont cependant très contestées car elle contient une forte proportion d'acides gras saturés qui sont à l'origine de problèmes cardio-vasculaires ...
La route traverse de très grandes bananeraies qui appartiennent à de grandes firmes américaines : Chiquita (anciennement United Fruit) et Del Monte. Ces 2 Sociétés sont, avec Dole, les 3 multinationales (américaines) qui contrôlent la quasi-totalité du commerce mondial de bananes. En des temps plus éloignés, celui des "républiques bananières", elles faisaient la pluie et le beau temps en Amérique Centrale, fomentant des coups d'état et soudoyant les hommes politiques locaux.
Leur production se fait à très grande échelle, à partir de variétés hybrides plus productives mais plus fragiles. Sous un hangar, au bord de la route, nous apercevons 2 petits avions épandeurs de pesticides qui arrosent en permanence les bananeraies de Del Monte.  Ces multinationales, pas très populaires y compris dans les pays développés, tentent maintenant de montrer une image plus présentable. Elles ont construit des logements pour leurs employés costariciens, mais le travail est dur et mal payé; les syndicats sont souvent interdits. Voir les bananes indigestes de Chiquita. Voici l'usine de Del Monte où les régimes de bananes sont acheminés depuis les champs par la force humaine avant d'être triés, lavés, puis expédiés par bateau.

Pas très "développement durable" vous me direz, tout ça ... Il existe aussi des petites et moyennes entreprises costariciennes productrices de bananes (dont certaines sont certifiées bio), mais leur marché est pour l'essentiel intérieur.
A Sarapiqui, nous sommes désormais dans une région de forêt tropicale humide (je me demande comment on pouvait alors qualifier celle de Tortuguero, super-humide ??). C'est à La Tirimbina que nous entreprenons le "Tour du Chocolat". Il faut d'abord traverser un immense pont suspendu bringuebalant à souhait. Je retiens mon souffle ...
avant d'arriver à une ancienne plantation de cacaotiers. L'arbre produit de gros fruits, les cabosses, accrochés directement au tronc.
On nous explique la manière ancestrale de fabriquer le chocolat : récolte des fèves de cacao, situées à l'intérieur des cabosses, fermentation, séchage puis broyage des fèves.
A l'époque des Mayas, on fabriquait la "boisson des dieux", le xocoatl (qui a donné son nom au chocolat) réservée aux chefs et aux sorciers. Les Espagnols à qui les Indiens avaient présenté le xocoatl en signe de bienvenue n'ont pas apprécié cette boisson un peu "brute" et y ont ajouté sucre et cannelle pour obtenir ce que nous connaissons maintenant sous le nom de chocolat.
Ma foi, notre préparation, pour être artisanale, n'en est pas moins bien agréable ...



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