jeudi 7 juin 2012

Tunis - Retour aux sources (3)

On pénètre dans la médina de Tunis, une des plus grandes du monde arabe, par la Bab-el-Bahr (Porte de France) située au bout de l'Avenue Habib-Bourguiba.
Délimitée par les portes qui étaient les points d'accès à la ville autrefois entourée de fortifications, la médina n'est accessible qu'à pied, à travers un réseau de petites rues constamment encombrées par une foule innombrable et par le ballet incessant des commerçants qui transportent leurs marchandises sur de petits chariots.
Tantôt couvertes, tantôt ouvertes au soleil, les rues se sont spécialisées par métier : souk des parfumeurs, souk des selliers, souk des bijoutiers, souk du coton, souk des orfèvres, soul des libraires, souk des chéchias, ... Justement, Papi, alias Henri Pacha Bey, vient d'acheter la sienne !
La médina a été créée au VIIIème Siècle, donc dès l'arrivée des Arabes, et a depuis fait l'objet de nombreux aménagements, en particuliers à l'époque des Turcs.
Au milieu de cet ensemble se trouve la Grande Mosquée (Mosquée de l'Olivier ou Mosquée Zitouna) dont la première construction date de 732, l'année où Charles Martel arrêta les Arabes à Poitiers. C'est dire qu'elle n'est pas toute jeune ...
Et aussi des médersas (écoles coraniques) qui hébergeaient des étudiants dans de petites cellules
De l'autre côté de la médina, on débouche par la Rue de la Kasbah sur la Place du Gouvernement.
puis sur la Place de Kasbah dominée par le bâtiment grandiose de la Municipalité de Tunis.
A proximité, se trouve le Collège Sadiki dans lequel Papi a aussi enseigné les Sciences Naturelles. En nous présentant à l'improviste, nous sommes encore accueillis à bras ouvert par l'Administration du Lycée. Le Directeur nous fait entrer dans son bureau où sont exposées les photos de tous les Directeurs précédents, et en particulier Mohamed Attia qui était le Directeur du temps de Papi. Comme au Lycée de Carthage, on nous fait visiter les lieux, nettement mieux tenus qu'à Carthage. Sadiki a toujours été l'école de l'élite tunisienne, alors ceci explique peut-être cela ...
Dans la cour de récréation, on peut voir quelques fresques réalisées par les élèves à la gloire de la Révolution de Jasmin. Et un commentaire : "Après le 4 mars 2011, on doit travailler comme des Chinois et ne pas la boucler tout le temps !!!"
Encore une fois, nous sommes très bien reçus. Partout, les Tunisiens sont particulièrement accueillants et aussi soucieux de connaître notre sentiment quant à leur pays.
Sur un mur du Collège Sadiki, un panneau électoral pas banal puisque il fait apparaître 79 listes de candidats pour les élections à l'Assemblée Constituante. C'est dire le besoin de liberté d'expression qui s'est fait jour après les jours sombres de la dictature de Ben Ali !
Après un bon repas pris dans la médina où nous goûtons aux côtelettes d'agneau grillées accompagnées d'une salade tunisienne, il est temps de déguster un expresso dans un café maure. Avec musique arabe et fumée  incorporées ... car ici, il n'y a pas de loi interdisant de fumer dans les lieux publics.
En sortant de la médina, c'est encore le souk, cette fois-ci dans les rues. Inutile de dire que la circulation est pratiquement impossible. Dans les magasins avoisinants, on propose les produits locaux, dattes deglet-nour et épices de toutes les couleurs et toutes les saveurs.
 Au marché couvert de la ville "européenne", c'est la fin de journée et on solde les restes de légumes et de poissons :
Il n'y a pas de doute, nous sommes maintenant entrés de plain pied en Orient !



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