Notre voyage dans les Parcs du Kenya et
de Tanzanie se déroule la plupart du temps en pays maasaï, une
vaste région située à cheval sur la frontière Kenya-Tanzanie,
dans le Centre et le Sud-Ouest du Kenya et dans le Nord de la Tanzanie.
Les Maasaï forment un peuple d'environ
1 million de personnes. Ce sont des éleveurs semi-nomades qui se
déplacent lorsqu'il n'y a plus de nourriture à proximité pour leurs animaux: des vaches, des moutons et des chèvres.
Le nombre de têtes de bétail que l'on possède est l'indicateur de
la richesse. Partout, on peut voir des bergers, quelquefois de très
jeunes enfants, garder un troupeau de plus de 200 animaux.
Les Maasaï ne cultivent pratiquement
pas la terre : juste un peu de maïs et de haricots. La base de
leur alimentation est composée de lait et de sang qu'ils prélèvent
en entaillant la veine jugulaire des bovins. Et avec ça, les enfants
ont l'air en pleine forme, n'en déplaise aux végétariens !
Chez les Maasaï, tout tourne autour du
bétail. Leur dieu, Enkai, dont l'épouse est la Lune, leur
a donné en gardiennage, il y a bien longtemps, tous les animaux d'élevage de la
Terre: alors, quiconque possède des troupeaux les leur a volés sans aucun doute: cette croyance a conduit à
quelques conflits mortels avec d'autres tribus voisines au cours des
siècles passés, lors de tentatives destinées à récupérer ce
qu’ils considéraient comme leur propriété. De nos jours, les
conflits continuent d'exister : la croissance de la population pousse
les autres ethnies à vouloir cultiver les terres maasaï d'une part
(en Tanzanie par exemple, les Maasaï sont victimes d'une politique
d'annexion de leurs terres par le pouvoir en place), et d'autre part le bétail
maasaï vient allègrement se nourrir dans les champs cultivés par les voisins ... Les gouvernements kenyans et tanzaniens
ont bien essayé de les fixer dans des villages plus éloignés, mais
n'y sont pas parvenus. Les Maasaï ont aussi de sérieux démêlés
avec les Parcs Nationaux dont beaucoup, au Kenya comme en Tanzanie,
se trouvent au beau milieu de leur espace de vie : Serengeti, Maasaï
Mara, Tarangire, Amboseli, Ngorongoro, … Du coup, ils empoisonnent régulièrement les lions des Parcs ... Les Maasaïs n'ont pas le droit de
s'établir dans les Parcs et peuvent seulement, et encore pas partout, y faire
paître leurs animaux. Dur, dur, d'être Maasaï ! Mais n'est-ce
finalement pas le sort de tous les peuples nomades ?
Les Maasaï vivent au milieu des animaux sauvages - félins, grands
herbivores - dont ils ont l'habitude de se défendre. Ils ne
chassent cependant aucun animal sauvage pour le manger. Auparavant
tuer un lion avec une lance était un titre de gloire. De nos jours, subsistent les
cérémonies initiatiques qui marquent la puberté :
rites de la circoncision pour les jeunes guerriers, et excision
pratiquée par les femmes âgées sur les jeunes filles. Les rôles
des hommes et des femmes sont bien différenciés dans la société
maasaï. Les femmes font tout: elles s'occupent des enfants, elles font à
manger, elles vont chercher du bois et de l'eau, elles construisent les maisons,
elles réalisent de petits bijoux et des habits;
et, apparemment, les hommes ne font pas grand chose, à part palabrer: de nos jours, ils n'ont plus vraiment besoin d'assurer la sécurité de la
famille, et laissent le plus souvent les enfants garder les
troupeaux. Bref, le Maasaï - au moins le Maasaï traditionnel - a pris modèle sur le lion qui laisse les lionnes travailler pour lui assurer sa
subsistance !
Michèle montre son carnet de voyage dans lequel a elle a croqué les danses maasaï.
Méthode traditionnelle pour faire du feu
Quand la communauté d'une centaine
d'individus se déplace, un nouveau village est construit par les
femmes maasai. La maison comporte une armature de bois qui est recouverte
de bouses de vache et de boue séchées. Elle appartient à une
famille composée d'une femme et de ses enfants. Quant à l'homme, c'est un «nomade» dans tous les sens du terme puisqu'il est généralement polygame. Dans
chaque maison, on trouve une pièce où on fait le feu pour préparer
le repas, une pièce où couchent la femme et les enfants et une
pièce où couche l'homme, quand il est là. Les petites maisons sont
construites en cercle autour d'un espace central dans lequel le
bétail est rassemblé la nuit venue. Le village est entouré de
buissons d'épineux qui protègent des attaques des animaux sauvages.
Village maasaï au Kenya : étendage du linge sur la barrière de protection
Village maasaï en Tanzanie
Intérieur d'une maison
La chambre de monsieur : la couche est en peau de vache
La morphologie des Maasaï est très
particulière : ils sont très grands et minces; et on dirait que
leurs danses consistent à les faire grandir un peu plus ! Chaque
guerrier doit s'élancer à son tour et sauter à pieds joints le
plus haut possible.
Votre serviteur en train de conccurencer les danseurs autochtones
Ces dames se préparent
Michèle entre en scène
Hommes et femmes portent des colliers
et des bracelets multicolores. Femmes et hommes sont complètement rasés.
Ils s'habillent avec de vastes tissus
dont les couleurs tournent la plupart du temps autour du rouge et du
bleu.
Les hommes ne se séparent jamais du symbole de leur condition: leur bâton de berger.
Dans le village maasaï que nous avons visité,
nous avons pu nous rendre à l'école primaire dont les classes ont un nombre limité d'enfants: les autres sont en train de garder les vaches
ou les moutons. Le jeune instituteur payé par le gouvernement kenyan
nous explique qu'ici, contrairement aux autres régions du Kenya, la
fréquentation de l'école n'est ici pas très assidue.
L'école primaire
La leçon de choses : apprentissage des noms du corps humain et de la lecture de l'heure, en swahili
L'école maternelle
Il y a encore du chemin à parcourir pour que les Maasaï evoluent. Le veulent-ils vraiment ?
1 commentaire:
J'ai enregistré la 2e partie du reportage sur les Maasaï. Merci. J'ai aussi regardé les photos
que tu publies sur Google+. C'est très beau ! Papi.
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