samedi 29 mars 2014

Périple en Amérique Latine (11) : Circuito Grande et Bariloche (8 janvier 2014)

Après le Circuito Chico que nous avons fait hier, c'est au Circuito Grande que nous nous attaquons aujourd'hui : une grande boucle au nord du Lago Nahuel Huapi. Peu après avoir quitté Bariloche par l'Est, nous sommes déjà dans un autre environnement, la steppe. Les nuages venant du Pacifique se sont déchargés de toute leur eau sur les Andes et leurs contreforts argentins immédiats, la Région des Lacs . En 30 kilomètres, le climat change radicalement !
Un peu plus loin, nous quittons la route asphaltée pour une piste qui serpente au milieu de forêts. On rejoint bientôt un autre grand lac, le Lago Traful, aux couleurs bleues extraordinaires.
Il y a 2 ans, toute la région a été recouverte par une pluie de cendres volcaniques blanches provenant d'un volcan chilien entré en éruption non loin de là. On en remarque encore les traces partout, une petite couche d'une sorte de sable blanc ... qui a causé beaucoup de problèmes économiques à la région, et même la fermeture de l'aéroport de Bariloche pendant 8 mois.
Le vent d'ouest s'est levé et bien qu'il fasse un temps splendide, il fait froid. Jacquie qui a tout prévu a apporté du thé au miel pour soigner ma toux qui persiste et du mate pour le faire goûter à Michèle.
Le mate, c'est la boisson nationale argentine, bien qu'on en boive aussi au Chili, au Paraguay, en Uruguay et au sud du Brésil. L'infusion de yerba mate est très tonique et beaucoup de gens en boivent en lieu et place du café le matin. Le mate se présente sous forme de feuilles séchées et hachées menues. Il est disposé au fond de la tasse, appelée gourd. On verse ensuite l'eau chaude dans le gourd (pas trop !) et on boit à travers une pipette métallique, appelée bombilla, qui filtre les éléments solides en suspension. Le mate se partage; une fois qu'on en a bu une petite gorgée, on passe la bombilla à son voisin, un peu comme les fumeurs de haschich se passent un joint ... Pour les Argentins, boire le mate, c'est un moment de convivialité amicale.

La région est fréquentée par des campeurs et des pêcheurs de truite. On y fait aussi beaucoup de vélo.
Encore 2 autres lacs, et on se retrouve dans la station la plus branchée du coin, Villa la Angustora. Jacquie dit huppée. C'est vrai qu'ici les magasins ressemblent un peu à ceux de Biarritz. Petite promenade dans le parc de la ville, au bord du Lago Nahuel Huapi.
Michèle propose une glace à Jacquie dans une chocolaterie du coin. Les glaces sont énormes et ne coûtent presque rien : moins de 1 euro. Et il y a aussi des glaces pour diabétiques. Si je n'avais pas mal à la gorge, j'en prendrai bien une pour voir à quoi ça ressemble !
Nous sommes de retour à Bariloche assez tôt. Adieu à Jacquie et Silvio qui nous ont bien accueillis ici ! Demain, nous aurons une autre guide appelée Marisa qui nous accompagnera pour faire du cheval. Nous avons un peu de temps pour nous promener dans les rues très animées de Bariloche. Magasins de sports, restaurants, bars, magasins de chocolat (c'est la spécialité d'ici).
Une petite visite à la Cathédrale nous permet d'admirer les vitraux et le chemin de croix sculpté, et aussi de comprendre que les Jésuites partis convertir les Indiens infidèles ne furent pas toujours accueillis comme des amis ! 4 d'entre eux furent massacrés par les Mapuches et les Jésuites survivants repartirent en vitesse vers leur maison mère de Chiloé.
La Place d'Armes, place centrale de la ville, a été construite peu après la création du Parc National Nahuel Huapi en 1937. Son style rappelle celui des bâtiments officiels des parcs canadiens. Au sol, des peintures de multiples foulards blancs chacun avec un nom et une date ...
Il s'agit d'un hommage aux Mères de la Place de Mai à Buenos Aires qui défilèrent avec un fichu blanc sur la tête toutes les semaines entre 1977 et 1983  sous la dictature de la junte militaire argentine pour demander des comptes sur leurs enfants enlevés par l'armée et jamais retrouvés. 30 000 desaparecidos, disparus entre 1976 et 1983, jamais retrouvés, victimes de la barbarie de la junte militaire argentine. Quel courage il fallait alors avoir pour manifester toutes les semaines devant le siège du gouvernement !

 
 

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