samedi 3 mars 2018

Ethiopie - Le marché des Bannas et des Tsamais (21)

Keyafer, une petite localité sur la route de Konso à Jinka tient son marché tous les jeudis. C'est l'occasion d'y rencontrer les Bannas - apparentés aux Hamers - et les Tsamais. Chacun revêt sa tenue spécifique, les uns avec des peaux de chèvres ou de vaches auxquelles sont accrochés des coquillages, les autres avec des rangées de perles multicolores. 



Le costume traditionnel des femmes Tsamais se compose d’une tenue de cuir et de perles. Le tablier de cuir des femmes mariées est large et peut couvrir les deux côtés des jambes. Les femmes qui ne sont pas mariées portent une jupe de cuir courte assortie d’un tablier en forme de V qui ne couvre que l’arrière des jambes.
Les femmes Tsamais sont tatouées sur la figure.

Chez les Bannas, les hommes nous semblent efféminés. Ils portent de petites jupettes, des colliers, des bracelets et des bandeaux en perles, des boucles d'oreilles. La mode locale est aux barrettes et aux lunettes roses. 
Ils se tiennent par la main mais, qu'on ne s'y trompe pas, l'homosexualité est rigoureusement interdite et même lourdement punie. Simplement, l'amitié entre hommes se manifeste différemment de chez nous.
Amis

Les Bannas portent toujours à la main leur repose-tête. Celui-ci a deux fonctions : il permet de supporter la nuque en position couchée et peut servir de tabouret.

Il y a aussi quelques Hamers, dont les femmes ont les cheveux enduits de beurre mélangé à de d'argile rousse.
Les femmes Hamer qui sont des premières épouses - les Hamers sont polygames - portent un ornement massif autour du cou. 

Le marché est très coloré et très vivant. 
Le lieu où on commerce

Le lieu où on cause

 Le lieu où on téléphone

Le lieu où on fait des grimaces. C'est moi qui leur ai appris celle-là

On vend des ustensiles de cuisine, des chaussures, des tissus, mais aussi des épices, des écorces de graines de café qui servent à préparer une boisson bon marché. 
Cette vendeuse intime l'ordre à sa cliente de ne pas montrer combien elle lui a vendu son sachet d'épices. Des fois que nous nous rendions compte qu'elle pratique des prix bien supérieurs pour les "farangis" ! 

 Les écorces de graines de café qu'on peut aussi torréfier coûtent beaucoup moins cher que le café

Sur la grande esplanade du marché les gens sont gentils et essaient même de dialoguer avec nous, mais c'est difficile car la plupart ne parlent pas un traître mot d'anglais. Il faut s'en remettre à ceux qui commercent avec les touristes et vendent des statuettes africaines semblables en tout point à celles qu'on trouve parfois sur les marchés français. Michèle achète 4 petits bracelets en alliage pour 150 birrs (4,5 €);  le métal utilisé provient quelquefois des balles de fusils.
 
Dans une petite rue bondée un groupe de femmes assises par terre, en train de vendre du khat, est très agressif et nous prend à partie avant que nous ayions eu le temps de dire ouf ! Une d'elles fait même mine de nous lancer un caillou ... Peut-être ne veulent-elles pas qu'on voie leur petit business, à moins qu'elles veuillent réclamer leur dîme photographique (mais elles sont des dizaines !) ou bien encore sont-elles sous l'emprise de leur drogue ?

Je choisis d'acheter pour 100 birrs (3 €) une demi-calebasse que portent sur la tête les femmes Bannas. Ce casque décoré avec des gravures est multi-fonctions: il sert non seulement pour se protéger du soleil mais il est aussi utilisé pour manger et boire.
La femme à qui j'ai acheté un casque

En rentrant à Jinka, on trouve sur la route des enfants-bergers montés sur des échasses. Comme un petit goût des Landes dans ce pays ! C'est évidemment pour la photo et les birrs si bien que dès qu'ils s'aperçoivent que notre 4x4 n'a pas l'intention de s'arrêter ils sautent à terre. Pas de pitié pour les photographes "farangis" !

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