mercredi 5 octobre 2011

Pays Baltes-2 : Tallinn (16 septembre 2011)

Nous prenons un bon petit déjeuner avec café au lait ou thé accompagné de harengs à la crème, assaisonnés avec une sauce aigre, de sprats - sortes d'anchois -  fumés à l'huile, de pâté de foie, d'oeuf au bacon, de tomates, de toasts avec beurre ou margarine, et confiture. Puis, Kiira nous accompagne au rendez-vous situé sur la Place de la Liberté qui commémore l'indépendance retrouvée de l'Estonie.

L'Estonie est devenue une République indépendante en 1920 après la défaite allemande et la débâcle russe consécutives à la Première Guerre Mondiale. Sa capitale Tallinn a été occupée par les Soviétiques en 1940 à la suite du pacte germano-soviétique signé par Hitler et Staline, puis envahie par l'armée nazie entre 1941 et 1944, enfin bombardée férocement et réocccupée par les Soviétiques en 1944. Déportations de masse en Sibérie, assassinats des opposants, terreur policière se sont succédés ensuite jusqu'à la mort de Staline. Les conditions se sont ensuite progressivement assouplies jusqu'à ce que l'Union Soviétique lâche prise et que l'Estonie redevienne un état souverain en 1991, peu de temps après l'arrivée de Gorbatchev à la tête de la Russie. L'Estonie n'a donc connu en tout et pour tout que 40 ans de liberté.
Nous sommes ici au pied de la Colline de Toompea sur laquelle a été fondée historiquement la ville de Tallinn. Cette dernière a été créée en 1229 par les Chevaliers Porte-Glaives, un ordre de soldats templiers allemands qui avait évangélisé par la force les tribus payennes d'Estonie. Notre première visite, très originale, est consacrée aux fortifications médiévales de la ville,

et plus précisément aux souterrains qui ont servi de refuge tout au long de l'histoire mouvementée de la ville. Leur construction remonte à la colonisation suédoise datant du XVIIème Siècle.
L'Eglise Orthodoxe Alexandre-Nevski date quant à elle de la domination russe qui a duré de 1710 à 1914. Elle est le témoin de la volonté tsariste de russification de l'Estonie. Cette église est encore très fréquentée, puisque Tallinn comporte encore aujourd'hui une minorité très importante de Russes qui n'ont pas tous, loin de là, l'intention de s'intégrer dans ce petit pays indépendant. Autant dire que la présence de cette église "étrangère" en plein centre de la Vieille Ville n'est pas très bien vue des Estoniens les plus attachés à l'indépendance.
On trouve évidemment à Tallinn plusieurs églises luthériennes, au décor austère, puisque le pays s'est massivement converti aux thèses religieuses de Martin Luther au XVIème Siècle.



La Vieille Ville, entourées de remparts, regorge de belles maisons dont les façades ont été joliment restaurées.


La Place de l'Hôtel de Ville est sans doute l'endroit le plus agréable, avec ses terrasses de café fréquentées par les derniers touristes de la saison estivale.



Le Parlement estonien siège dans le Château de Toompea de style baroque.
Notre repas de midi est pris dans une auberge en tout point similaire à un pub anglais. La «reserveeritud» est prévue pour 12h30: mais, non, Ségolène n'a pas mis les pieds ici !

Lea nous ramène le soir chez Kiira où une petite soirée entre amis est organisée à notre intention. Nous rencontrons à cette occasion, une coiffeuse estonienne, née à Clichy, et qui parle français. Nombreux sont les Baltes qui ont vécu ou vivent encore dans les pays occidentaux, fuyant l'oppression ou cherchant de meilleures conditions de vie. 
S'il y a peu à manger, il y a beaucoup à boire : outre le Riesling et le Pinot Gris français que nous avons acheté au supermarché (plutôt cher comparativement aux prix pratiqués en France), il y a de la liqueur de Tallinn, un breuvage que Michèle a déjà pu largement tester avec Kiira la nuit dernière !

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