Très belle journée passée à Riga, capitale de la Lettonie indépendante.
Comme ses deux «soeurs» baltes, la Lettonie a connu une histoire mouvementée. C'est un pays peuplé à l'origine par des tribus payennes de diverses origines, les Lettons, les Lives, les Koures. Elle est christianisée de force à partir du XIIème Siècle par les Chevaliers Teutoniques, un ordre monastique et militaire allemand. Ce sont d'ailleurs ces Allemands qui y implantent des colonies commerciales appartenant à la Hanse.
La Ligue Hanséatique réunissait des cités portuaires de la Mer du Nord et de la Mer Baltique et représentait en quelque sorte une préfiguration de l'Union Européenne. La Hanse fixait les règles que devaient respecter les cités membres, imposant son monopole du commerce dans la région et protégeant les privilèges arrachés par les bourgeois aux souverains locaux. Elle se développa jusqu'au XVIème Siècle, avant de décliner puis de disparaître au XVIIème Siècle au profit des Etats-nations. Sous son égide, Riga, fondée en 1200, fut une des villes les plus importantes et les plus prospères de la Ligue Hanséatique.
La plupart des habitants s'exprimaient en allemand. Ce n'est qu'au moment de l'annexion de ce territoire par la Russie, à la fin du XVIIème Siècle que commença la colonisation russe, à tel point qu'aujourd'hui plus de 40% de la population de Riga est russophone. La plupart des descendants des Allemands ont quitté la Lettonie avant 1940 suivant l'appel d'Hitler à venir construire le Grand Reich. Quant aux Juifs, ils furent exterminés par les Nazis durant la 2ème Guerre Mondiale.
Le Monument de la Liberté érigé durant la Première Indépendance de la Lettonie (1922-1940).
La Maison des Têtes Noires - des marchands célibataires - reconstruite en 2001 selon le modèle original de 1334. Devant elle, trône la statue de Roland - le neveu de Charlemagne mort à Roncevaux en combattant les Sarrasins)- le saint patron de la ville qui symbolise la bravoure, pourvu de sa célèbre épée Durandal.
La Place de l'Hôtel de Ville: vue sur l'Eglise luthérienne Saint-Pierre, dont la flèche culmine à 123 m.
Vue de la Ville de Riga depuis la tour de l'Eglise Saint-Pierre : le Fleuve Daugava, la Cathédrale et les places du Centre historique, le Marché, avec les hangars à zeppelins, l'Académie des Sciences de style stalinien.
Les Musiciens de Brême inspirés par le conte des frères Grimm. Chaque animal représente un constituant de la nature humaine: le corps physique (âne), le corps des forces formatrices (chien), le corps des désirs, peines et joies (chat), le moi (coq). Les quatre vieux animaux alliés mettent en déroute les brigands (qui représentent la société refermée, déstabilisée par le fait qu'une nouvelle individualité s'exprime, et qui imagine de fausses causes à son désarroi). Tout un symbole dans cette ville de Riga, colonisée pendant des siècles.
La Maison des Chats. Son propriétaire letton était très fâché de ne pouvoir entrer dans la Guilde des marchands parce qu'elle était réservée aux Allemands. Pour se venger, il fit ériger des statues de chats noirs sur les tourelles de sa maison, ceux-ci tournant le dos irrespectueusement à la maison de la Guilde située juste en face. L'histoire vint devant la justice et ne trouva une solution que lorsque le propriétaire accepta de retourner ses chats ! En contrepartie, il put enfin entrer dans la Guilde...
Mais, ce qui fait de Riga une ville très particulière et même extraordinaire, c'est sans aucun doute son Quartier Art Nouveau qui date du début du XXème Siècle, et ses très nombreuses maisons ornées de somptueuses façades sculptées. Cela donne une idée de la richesse accumulée dans cette ville à l'époque du tsarisme russe finissant…
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