Le quartier de Bo-Kaap est habité par les descendants des «Malais». Les Hollandais manquant de main d'oeuvre firent venir des esclaves de leurs colonies d'Asie - essentiellement d'Indonésie - improprement appelés Malais: très peu venaient en réalité de Malaisie. Le terme est néanmoins resté. Ces esclaves furent installés dans un quartier du centre ville situé au pied de la colline de Signal Hill, puis furent affranchis. Tout à la joie d'être libre et de décider de ce qui lui convenait, chacun résolut de peindre sa maison de la couleur qui lui plaisait. Descendants d'Indonésiens, les habitants de Bo-Kaap sont musulmans pour beaucoup; on trouve d'ailleurs plusieurs mosquées et sanctuaires religieux dans le quartier. Depuis la fin de l'apartheid, Bo-Kaap est devenu pluri-ethnique. C'est le haut-lieu de la culture «Cape Malay» avec son carnaval et sa cuisine orientale épicée.
Vue de Bo-Kaap, au pied de Signal Hill et de Lion's Head
Beaucoup de belles maisons colorées
La police montée en patrouille à Bo-Kaap.
Les Malais du Cap qui se sont mélangés avec les Blancs (avant l'apartheid) appartiennent au groupe des Métis qui forme le plus important groupe ethnique de la ville du Cap (45% des habitants). Les Noirs représentent quant à eux environ 35% de la population de la ville et vivent pour la plupart dans les grands townships des Cape Flats. En réalité, il est bien difficile de savoir combien de gens y vivent dans ces townships, car ils abriteraient beaucoup d'immigrés clandestins. Par ailleurs, la population des townships aurait aussi augmenté juste avant les élections; l'ANC (African National Congress) voulant garder le pouvoir dans la Province du Cap-Ouest aurait artificiellement incité à l'installation de Noirs provenant d'autres régions pour faire basculer les résultats en sa faveur. Cela s'est avéré un mauvais calcul car la Ville du Cap et la Province sont gouvernés depuis 2006 par le parti d'opposition Alliance Démocratique qui a su rallier beaucoup de Métis à sa cause.
En visite dans le township de Langa créé dès 1927 pour «loger» les Noirs, et où vivent au moins 50 000 personnes. Tout est organisé pour durer puisqu'on y trouve tous les commerces, des écoles, un dispensaire, ...
En visite dans le township de Langa créé dès 1927 pour «loger» les Noirs, et où vivent au moins 50 000 personnes. Tout est organisé pour durer puisqu'on y trouve tous les commerces, des écoles, un dispensaire, ...
Comme dans nos banlieues, la présence insolite d'une BMW rutilante semble indiquer que de juteux trafics s'y développent.
Nous visitons l'école maternelle Saint-Anthony tenue par des soeurs irlandaises. L'école situé au beau milieu du township est propre, bien équipée et les enfants en bonne santé. Ils sont ravis de notre visite et nous chantent «Frère Jacques» en xhosa. Nous avons un succès fou quand nous chantons avec eux. Ils se pressent dans nos jambes, veulent nous toucher. Les institutrices ne doivent pas être mécontentes lorsque le calme revient après notre départ !
Puis, direction du restaurant «Chez Sheila», une sorte de cantine simple mais propre qui reçoit tous les midis plusieurs dizaines de clients.
Sheila, la patronne, nous parle avec humour de la différence qu'il y a entre le «temps» des Européens et celui des Africains: les Européens ont une montre, les Africains ont le temps. Elle nous relate avec simplicité le parcours si difficile qu'elle a dû faire, elle, l'enfant misérable née à Langa et sans aucune éducation, pour devenir après 20 ans de sacrifices la patronne de cette petite entreprise. C'était un moment très émouvant de notre visite à Langa qui permet de se faire une idée concrète des conditions de vie ici.
Pour finir, visite du Guga S'thebe Center qui permet à des jeunes de créer de l'artisanat.
Un animateur du Centre apprend à notre groupe de visiteurs à manier les percussions; le résultat obtenu après quelques minutes d'entrainement est surprenant !
Quelques images de la vie locale : les taxis collectifs, sortes de «taxis-brousse» de ville qui hélent le client qui marche sur le trottoir ! Leurs conducteurs n'ont pour la plupart pas le permis, ils ne sont pas assurés, ils ne respectent pas le code de la route, mais ils ne craignent rien : leurs syndicats sont puissants et ils sont souvent armés ...
Les nounous noires qui gardent les petits enfants blancs: une image qui n'a pas changé depuis la fin de l'apartheid. Ambiance «Autant en emporte le vent».
Un soir, nous avons invité Eileen au restaurant africain du Gold Museum.
Décor sympatique, chanteuses à la voix puissante, danses très rythmées, beaux masques africains, plats «Cape Malay». C'était une soirée vraiment réussie. Même Eileen était ravie !
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