Les Winelands, la région des vins, n'est pas très éloignée du centre de la ville du Cap : il ne faut qu'une cinquantaine de kilomètres pour se rendre à Stellenbosch, un des centres de la viticulture.
Stellenbosch qui compte plus de 100 000 habitants est le siège d'une Université réputée. Fondée en 1679, elle est la deuxième plus ancienne ville d'Afrique du Sud, après Le Cap, et une des villes les plus «afrikaners» de la Province ; les «afrikaners» étant les descendants des colons hollandais (les boers) parlant l'afrikaans, une langue descendant du néerlandais, et qui se sont longtemps opposés à la colonisation par les Britanniques. Il est donc logique de retrouver ici une architecture de style «Cape-Dutch» qui ressemble comme deux gouttes d'eau à celle des Pays-Bas.
Le climat d'ici est méditerranéen et on trouve beaucoup d'exploitations viticoles qui produisent de très bons vins. En visite à la Cave Bergkelder, nous pouvons déguster à loisir les vins blancs secs ou fruités, les rouges légers ou capiteux, et le vin doux de dessert. Les fûts servant à l'élevage des vins proviennent de la Tonnellerie Boutes, du Bordelais, fabriqués avec du chêne de l'Allier. Nous sommes en pays (presque) connu. Résultat des courses: les avis ont été très partagés, mais j'ai bien aimé, quant à moi, le sauvignon blanc très sec, ainsi qu'un autre vin blanc, le chenin blanc. Et encore le pinotage, en rouge. En tout cas, tout le monde n'a pas hésité à tester, et bien tester ...
même nos amis turcs pourtant musulmans !
Rencontre avec un «bus» local qui transporte 25 ouvriers agricoles, de retour des vignes. Vu les conditions de travail, on comprend un peu pourquoi le vin sud-africain est si bon marché.
Poursuivant un peu plus loin, nous sommes à Fransschoek («le coin des Français»), une vallée qui a été attribuée en 1688 par le Gouverneur de la Province à des huguenots réfugiés en Hollande.
Ces protestants français émigrés ont été les premiers à fonder des exploitations viticoles en Afrique du Sud. Bien qu'il y ait belle lurette qu'on n'y parle plus du tout français, mais surtout l'afrikaans, tous les noms des lieux-dits et des domaines sont français ! C'est gage de bonne réputation ...
La petite église de Fransschoek.
Un Mémorial Huguenot a été élevé en 1988 pour commémorer le tricentaire de l'arrivée de ces Français dans cette région.
Tout à côté, le cimetière avec des tombes sur lesquelles sont gravés de nombreux noms d'origine française : Du Toit, Marais, Du Plessis, Malherbe, Joubert, ...
En France, on connait le joueur de rugby Pieter de Villiers: eh bien, c'est un descendant de ces huguenots, et on peut dire que sa naturalisation française en 2002 n'est qu'un juste retour aux sources !
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