Nous voilà partis pour un nouveau grand voyage qui va nous permettre de découvrir l'Indochine. Tout d'abord le Laos, puis le Cambodge et enfin le Vietnam. Cinq semaines de périple dans le Sud-Est asiatique.
Nous voyageons pour tout ce voyage avec un couple d'amis, Mado et Jean-Paul, qui travaillent à la Banque Alimentaire comme moi, et qui nous ont proposé de partir avec eux au Vietnam. Et comme moi, j'avais envie de découvrir le Laos, nous avons fini par élaborer un programme recouvrant toute l'Indochine !
Ancienne colonie française, l'Indochine a connu des moments agités et dramatiques entre 1945 et les années 1990. Deux guerres, contre les Français puis les Américains qui ont fait plus de 3 millions de morts, le massacre du peuple cambodgien par les Khmers Rouges, l'occupation du Cambodge par le Vietnam, et enfin la guerre sino-vietnamienne. Mais en ce jour c'est dans une région du monde désormais calme depuis 20 ans que nous atterrissons dans la capitale du Vietnam, Hanoï. L'aéroport est flambant neuf. Nous y faisons une escale de plusieurs heures, l'occasion de rencontrer une troupe de marins militaires en goguette, en partance pour Moscou. Visite qui montre sans doute que continuent d'exister des relations privilégiées entre le Vietnam communiste et la Russie, même si le système politique a changé dans l'ex-URSS. L'Histoire a plus de permanence que les idéologies. On verra plus tard une autre manifestation de ce principe quand on nous parlera des relations, médiocres entre le Vietnam et la Chine. Nos marins sont contents de se faire tirer le portrait. Très fier, le plus gradé me montre ses 4 étoiles et me dit "Capitaine, je suis capitaine".
Nous voyageons pour tout ce voyage avec un couple d'amis, Mado et Jean-Paul, qui travaillent à la Banque Alimentaire comme moi, et qui nous ont proposé de partir avec eux au Vietnam. Et comme moi, j'avais envie de découvrir le Laos, nous avons fini par élaborer un programme recouvrant toute l'Indochine !
Ancienne colonie française, l'Indochine a connu des moments agités et dramatiques entre 1945 et les années 1990. Deux guerres, contre les Français puis les Américains qui ont fait plus de 3 millions de morts, le massacre du peuple cambodgien par les Khmers Rouges, l'occupation du Cambodge par le Vietnam, et enfin la guerre sino-vietnamienne. Mais en ce jour c'est dans une région du monde désormais calme depuis 20 ans que nous atterrissons dans la capitale du Vietnam, Hanoï. L'aéroport est flambant neuf. Nous y faisons une escale de plusieurs heures, l'occasion de rencontrer une troupe de marins militaires en goguette, en partance pour Moscou. Visite qui montre sans doute que continuent d'exister des relations privilégiées entre le Vietnam communiste et la Russie, même si le système politique a changé dans l'ex-URSS. L'Histoire a plus de permanence que les idéologies. On verra plus tard une autre manifestation de ce principe quand on nous parlera des relations, médiocres entre le Vietnam et la Chine. Nos marins sont contents de se faire tirer le portrait. Très fier, le plus gradé me montre ses 4 étoiles et me dit "Capitaine, je suis capitaine".
Mais, notre destination finale, c'est Luang Prabang, la "capitale" du Laos du Nord.
Malgré la fatigue accumulée après 24 heures de voyage depuis Pau, nous débarquons avec l'envie de découvrir cette ancienne capitale royale. Bien que le soleil soit un peu voilé, il fait beau et chaud.
Notre guide Patkoumma, mais dont le petit nom est Yai, nous attend à l'aéroport; elle nous semble très jeune, mais, en fait, comme beaucoup de femmes asiatiques, elle est moins jeune qu'il n'y parait puisqu'elle a en fait 32 ans. Elle s'excuse de ne pas bien parler notre langue et n'arrête pas d'éclater de rire en mettant la main devant sa bouche. Elle a appris le français à l'Université de Vientiane et a récemment décroché un diplôme de guide francophone (?), métier qu'elle exerce depuis peu, avec plus ou moins de succès, selon ses dires mêmes. Lorsqu'il n'y a pas d'activité comme guide, elle travaille avec ses parents qui fabriquent des plats préparés vendus au marché.
Sur la route qui relie l'aéroport au centre de la ville de Louang Prabang, partout sont accrochés le drapeau national et le drapeau rouge avec la faucille et le marteau - le drapeau du parti communiste qui porte ici le nom de Parti Populaire Révolutionnaire Lao. Depuis 1975, le Laos est une "démocratie populaire". Yai nous dit que c'était hier la Fête de l'Armée, et que c'est la raison pour laquelle de nombreuses personnes ont accroché ces drapeaux. En fait, tout au long de notre voyage au Laos, nous verrons ces 2 drapeaux accrochés en permanence à de très nombreuses maisons, comme un signe de propagande pour le régime.
Je demande à Yai, qui n'est pas trop intéressée par ce sujet, ce qu'elle pense de cette organisation politique. Elle en est satisfaite. Le parti unique, me dit-elle, permet de ne pas avoir de manifestations et de disputes comme on en voit en Thaïlande, le pays voisin, et ... comme en France. Evidemment, vu comme ça ... il y a moins de débats !
Je demande à Yai, qui n'est pas trop intéressée par ce sujet, ce qu'elle pense de cette organisation politique. Elle en est satisfaite. Le parti unique, me dit-elle, permet de ne pas avoir de manifestations et de disputes comme on en voit en Thaïlande, le pays voisin, et ... comme en France. Evidemment, vu comme ça ... il y a moins de débats !
Le Laos est un pays majoritairement bouddhiste, à 60%. Il appartient, comme le Cambodge, la Thaïlande, la Birmanie et le Sri Lanka, au courant du Petit Véhicule (Theravada). La specificité de ce courant le plus ancien du bouddhisme est qu'il ne prend en compte que les premiers écrits bouddhistes datant du début de notre ère, et non, comme le Grand Véhicule (Mahayana) tous les écrits postérieurs. Dans le Petit Véhicule, la pratique religieuse a pour but de privilégier la recherche du salut individuel alors que dans le Grand Véhicule, on privilégie la recherche du salut universel de tous les êtres. Par ailleurs, si j'ai bien compris, les adeptes du Petit Véhicule ont pour idéal de suivre la vie du Bouddha alors que les adeptes du Grand Véhicule ont plutôt pour ambition de suivre les préceptes du Bouddha. C'est ainsi que les bonzes laotiens sont systématiquement habillés de couleur safran, et qu'ils font l'aumône, comme le Bouddha. A Luang Prabang, la population s'amasse tous les jours sur les trottoirs avant le lever du soleil pour se préparer à donner aux moines leur ration de riz gluant ou bien de l'argent qui leur permettra de vivre.
Une petite fille présente l'aumône aux moines qui en échange lui donnent des bombons
C'est un spectacle pour nous très étonnant qui montre la foi profonde dans laquelle vit le peuple laotien. Les communistes ont bien essayé d'extirper la religion en 1975, en imposant aux moines d'assurer leur propre subsistance, mais cela a été un échec reconnu par le pouvoir moins d'un an après. La réprobation populaire était unanime. Depuis, la religion bouddhiste rétablie dans ses droits fait bon ménage avec le pouvoir. Elle est d'ailleurs placée sous l'autorité du Front Lao d'Edification Nationale, une structure gouvernementale mise ne place pour réguler les activités religieuses du pays.
Mais, au Laos comme dans les autres pays bouddhistes, on vénère d'autres dieux que le Bouddha. La religion bouddhiste a toujours su s'accommoder des croyances traditionnelles prééxistantes : le taoïsme et le confucianisme en Chine, les nans en Birmanie, le shinto au Japon. Au Laos, le culte des esprits est très présent dans la vie quotidienne. Les "Phi" sont partout et incarnent l'environnement dans lequel vivent les Laotiens, les guident ou les punissent. Le bouddhisme laotien ne réfute pas leur existence. Devant chaque maison, on trouve un petit autel pour l'esprit des ancêtres. la famille y place des offrandes, fleurs et nourriture.
Nous avons ainsi participé à la cérémonie du "baci". Bien que celle à laquelle nous ayons été conviés relève surtout du folklore pour touristes, il n'en reste pas moins qu'elle donne une bonne idée de l'esprit de magie qui anime les Laotiens.
Yai nous explique que le baci, encore couramment pratiqué au Laos, est un rite traditionnel pour souhaiter la bienvenue aux personnes de passage, leur souhaiter un bon voyage et de rentrer saines et sauves chez elles. Par des prières et des formules accompagnées d'offrandes, on demande que les bons génies accompagnent les voyageurs et que les mauvais génies restent chez eux.
Nous pénétrons dans l'arrière boutique d'un restaurant et on se retrouve au milieu d'un groupe de femmes âgées, à genoux autour d'une construction de fleurs et d'offrandes. Il y a aussi un homme agenouillé au pied de la construction. On nous met une écharpe en bandoulière et on nous demande de nous asseoir. La cérémonie commence, animée par l'homme, un ancien moine bouddhiste défroqué. Après qu'il ait allumé des petits cierges qu'il place en haut de la construction, puis récité des prières, on nous lie autour des poignets des petite bandelettes de coton qui sont censées nous porter chance. À ne pas délier avant 3 jours surtout ! C'est ce que nous ferons, on ne sait jamais ... Vu la suite des événements, on peut dire que cela aura été efficace !
Le moine s'éclipse ayant terminé son travail et vient le moment de goûter aux douceurs qui ont été préparées pour amadouer les génies. Maintenant que la cérémonie est terminée, nous pouvons les manger: riz gluant sucré mélangé avec de la banane, petits gâteaux de farine de riz, pâte de coco grillée.
C'est curieux l'importance qu'ont les cérémonies magiques voire de sorcellerie dans ce pays. Lorsque nous ferons nos dévotions avec Yai dans les temples bouddhistes il faudra aussi apporter des offrandes de fleurs et de bougies en récitant des prières ... Et nous lirons notre horoscope en fonction d.un numéro lu sur une tige de bois tirée au hasard ....
Yai nous explique que le baci, encore couramment pratiqué au Laos, est un rite traditionnel pour souhaiter la bienvenue aux personnes de passage, leur souhaiter un bon voyage et de rentrer saines et sauves chez elles. Par des prières et des formules accompagnées d'offrandes, on demande que les bons génies accompagnent les voyageurs et que les mauvais génies restent chez eux.
Nous pénétrons dans l'arrière boutique d'un restaurant et on se retrouve au milieu d'un groupe de femmes âgées, à genoux autour d'une construction de fleurs et d'offrandes. Il y a aussi un homme agenouillé au pied de la construction. On nous met une écharpe en bandoulière et on nous demande de nous asseoir. La cérémonie commence, animée par l'homme, un ancien moine bouddhiste défroqué. Après qu'il ait allumé des petits cierges qu'il place en haut de la construction, puis récité des prières, on nous lie autour des poignets des petite bandelettes de coton qui sont censées nous porter chance. À ne pas délier avant 3 jours surtout ! C'est ce que nous ferons, on ne sait jamais ... Vu la suite des événements, on peut dire que cela aura été efficace !
Le moine s'éclipse ayant terminé son travail et vient le moment de goûter aux douceurs qui ont été préparées pour amadouer les génies. Maintenant que la cérémonie est terminée, nous pouvons les manger: riz gluant sucré mélangé avec de la banane, petits gâteaux de farine de riz, pâte de coco grillée.
C'est curieux l'importance qu'ont les cérémonies magiques voire de sorcellerie dans ce pays. Lorsque nous ferons nos dévotions avec Yai dans les temples bouddhistes il faudra aussi apporter des offrandes de fleurs et de bougies en récitant des prières ... Et nous lirons notre horoscope en fonction d.un numéro lu sur une tige de bois tirée au hasard ....
Le Laos est peu peuplé, seulement 7 millions d'habitants pour une superficie égale à la moitié de la France. Une mosaïque de 68 ethnies différentes y vit. Tout d'abord les Lao Loum - "Laos des plaines", - une courte majorité, ceux qui parlent la langue nationale - , et les minorités : les Lao Theung - "Laos des collines" - et les Lao Sung "Laos des montagnes", le plus souvent animistes et parlant chacun une langue différente.
Le pays semble vivre à un rythme des plus calmes, loin de l'agitation du monde. Notre guide Yai n'est pas au courant de l'actualité internationale, et encore moins française. Elle ne sait pas qui est François Hollande. Pourtant, il y a quelqu'un qui, à Luang Prabang, sait ce qui vient de se passer en France. Un Français établi par là, ou un Laotien qui a de la famille à Paris ???
Le pays semble vivre à un rythme des plus calmes, loin de l'agitation du monde. Notre guide Yai n'est pas au courant de l'actualité internationale, et encore moins française. Elle ne sait pas qui est François Hollande. Pourtant, il y a quelqu'un qui, à Luang Prabang, sait ce qui vient de se passer en France. Un Français établi par là, ou un Laotien qui a de la famille à Paris ???
1 commentaire:
Vu et lu (et imprimé ! ) le reportage n° 1 sur votre voyage. C'est très intéressant et bien documenté. Je suis toujours surpris que ces pays dits "pauvres" dépensent autant d'argent pour leurs religions ! Merci pour tout et à bientôt la suite avec impatience. Papi.
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