Aujourd'hui,nous quittons Luang Prabang et le Nord du Laos. À regret parce que cette ville est magnifique, si calme au confluent du Mekong et de la Nam Khan et que s'y trouvent des merveilles, entre autre le Palais Royal que nous visitons avant de partir.
Les Laotiens prennent beaucoup de précautions pour conserver le Palais en bon état. Pas de photos - je ne sais pas pourquoi d'autant qu'on ne vend même pas de cartes postales du Palais -, déplacement en chaussettes. La salle principale est richement décorée avec des motifs représentant diverses scènes historiques réalisés avec des émaux japonais. Ces décorations sont très kitsch mais je dois dire que l'ensemble est assez réussi. Une petite photo prise par un internaute qui a bravé l'interdiction ... ouh ... c'est vilain ...
Beaucoup d'effets (costumes, couronnes, chapeaux, chaussures ...) ayant appartenu aux derniers souverains déposés en 1975, à l'issue de la 2ème Guerre d'Indochine. Les monarques ont disparu à cette époque, et on ne sait pas ce qu'ils sont devenus. Sans doute morts à la campagne dans un "camp de rééducation". C'est un secret d'Etat, nous dit Yai. Les autres pièces d'habitation (chambres des souverains et des enfants, bibliothèque) sont somme toute modestes. De très belles statuettes de bouddhas en bois doré. J'aurais aimé en trouver une comme ça ... mais impossible !
La pagode Vat Haw Pha Bang, construite récemment, jouxte le Palais Royal. Elle est censée accueillir le Pha Bang, une antique statue du Bouddha de 50 kilogrammes en alliage d'or, provenant du Sri Lanka.
Le magnifique faîtage du Vat Haw Pha Bang dont Mado connait sûrement la signification (moi, j'ai oublié)
Avant de repartir, Michèle améliore son karma en achetant 2 petits oiseaux en cage qu'elle libère aussitôt. Il paraît que cette bonne action va aussi la protéger des esprits malfaisants.
Avant de quitter la ville, une petite visite au TAEC ( le Musée des Traditions et des Ethnies du Nord Laos) nous permet d'admirer quelques très beaux costumes traditionnels, noirs avec des motifs de couleurs vives, et aussi d'apprendre quelques coutumes : par exemple le fait que la jeune accouchée doit se reposer à la maison pendant une période de 3 jours à 1 mois; la durée est fonction de l'ethnie, du statut social et du fait qu'elle est primo-parturiente ou non. Elle y est aussi protégée des mauvais esprits. On apprend aussi qu'autrefois on abandonnait les jumeaux parce que l'un des deux était le fantôme du premier.
Cette fois-ci, c'est le vrai départ vers Vang Vieng, à 160 kms de là, sur la route de la capitale, Vientiane.
La route longe d'abord une petite vallée très arrosée au fond de laquelle se trouvent des rizières. C'est l'occasion d'assister au repiquage du riz. Ça se passe en ligne, les pieds dans l'eau. Bonjour le mal de dos, et les rhumatismes !
Puis la route s'élève sérieusement pour passer un premier col (1700 mètres d'altitude). Pour la première fois depuis notre arrivée, on se trouve dans un paysage de pâturages sans aucun arbre. Il y a même des chèvres.
Après un deuxième col encore un peu plus haut (1900 mètres), la descente est vertigineuse. Des touristes à vélo chargés comme des mules entreprennent l'ascension de cette route. Pire que le Col du Tourmalet, il y a 30 kilomètres de montée ! Quelques camions y ont laissé leur moteur ou se sont arrêtés pour laisser refroidir leurs freins. A un point d'observation sur la vallée, un moine photographie. Ce sont de vrais touristes, ces moines !
Au hasard de la route, nous apercevons une fête. Rencontre avec un groupe qui fait un baci, à l'occasion du retour de l'hopîtal d'une femme qui est guérie; c'est ce que pense Yai. Sous un chapiteau, les convives sont en train de manger au son d'un orchestre qui joue live. Nous nous joignons aux quelques danseurs qui s'agitent sur un rythme boum-boum. Notre façon de danser le rock les fait beaucoup rire ... et nous aussi. Même si la communication n'est pas facile, c'est un bon moment plein d'amitié et de joie. On me propose un verre d'alcool de riz et même de manger ...
Déjeuner à Kasi dans un boui-boui où la patronne pas très aimable daigne nous faire chauffer ses plats préparés. Nous aurions mieux fait de nous restaurer au baci !
Un peu plus loin, des tréteaux au bord de la route avec toutes sortes d'animaux : têtes de chèvre, civettes, écureuils volants, chats sauvages, porcs-épics, crabes de terre, cochons d'Inde, rats, serpents.
Et des immenses champignons parasites poussant sur les troncs d'arbre. Tout cela sert à la fabrication de médications traditionnelles chinoises et laotiennes; mais no photo ! C'est qu'on vend ici beaucoup d'animaux théoriquement protégés. Les marchands ne tiennent pas à ce qu'on leur tire le portrait en compagnie de ces bêtes dont la chasse est interdite.
Sur le pont de Ban Pha Tang, on jouit d'une vue époustouflante sur le promontoire calcaire du Pha Tang. et la rivière Nam Song. Une des plus belles vues du Laos ...
Arrivée à Vang Vieng en fin d'après-midi. Nous y faisons un beau tour de pirogue sur la rivière Nam Song, au pied de gigantesque falaises de calcaire. De nombreux touristes pagaient sur la rivière ou la descendent sur de grosses bouées en forme de pneus.
Vang Vieng est le lieu touristique à la mode pour les jeunes du monde entier: un peu le Saint-Tropez laotien. Pendant plusieurs années, avant 2010, la ville a été le lieu de tous les excès (boisson, drogue au cours de gigantesque raves parties se soldant régulièrement par des morts) avant que le gouvernement laotien y mette le holà en 2012.
Le soir, dîner au bord de la rivière. Je commande des algues du Mékong, séchées et frites. Sans être vraiment bon, c'est très mangeable; un petit goût de champignons et d'épinards, une consistance spéciale, très croustillante.
Les moustiques qui ne s'étaient pas encore manifestés au Laos commencent à attaquer ... Michèle peint le paysage féerique de Ban Pha Tang d'après ma photo.
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