Inde (24) : Le Mont Abu

Michèle est bien malade ce matin : elle cumule diarrhée et bronchite et décide de ne pas participer aux activités de la matinée et de rester sous la couette.

Tout d'abord la visite du Achaleshwar Mahadev Temple d'Achal Gadh, un temple construit autour de empreinte d'un orteil de Shiva. 

On peut y admirer la statue du taureau Nandi, la monture de Shiva, réalisée en panchadhatu, un alliage d'or, d'argent, de cuivre, de zinc et de laiton. 

Le temple a 1000 ans parait-il. Dans le saint des saints, on peut observer au fond d'un trou la fameuse trace de l'orteil de Shiva ( il faut avoir de l'imagination). 

Trupti en profite pour nous chanter une petite ode à Shiva. 

Devant le temple, un grand bassin vide. A l'âge d'or, il fut, selon la tradition, rempli par les Dieux de beurre clarifié. A l'époque, il devait y avoir beaucoup de vaches, vu le volume du truc ! Maintenant, nous en sommes à l'ère du diamant. On attend avec impatience les monceaux de bagues ...

Le Mont Abu est en fait une petite chaîne de montagnes sans sommet à proprement parler. On y trouve un lac fréquenté par de nombreux touristes, avec des pédalos. Ce sont les Anglais qui ont fait du Mont Abu une villégiature de vacances au moment de la saison chaude. Le tour du lac est effectué en moins d'une heure. On y rencontre des fidèles hindous qui fréquentent les monastères. 

Les marchands du temple sont légions et on peut même se déguiser en Prince et Princesse du Rajasthan à moindre frais. 

Des femmes et des hommes habillés tout en blanc reviennent du Temple de Brahma Kumaris.

Au bord du lac, un petit magicien nous fait une démonstration de son talent et il est assez doué, ma foi. 

Vient l'heure de la visite des Temple Jaïns de Dilwara. Au départ, ils ne paient pas de mine, mais une fois rentrés dans le Temple principal, ce ne sont que dentelles de marbre qui relatent les vies des 24 tirthankaras (les équivalents des saints bouddhistes, les bodhisattvas).

Jaïnisme et bouddhisme sont 2 religions qui se sont créées en opposition à l'hindouisme des anciens temps qui pratiquait les sacrifices d'animaux. Il n'est donc pas étonnant que Jaïns et Bouddhistes soient des adeptes de la non-violence. Ce temple qui a 1000 ans est d'une beauté incomparable et il y en a encore 2 autres: un dédié aux artisans qui ont réalisé cette merveille, et un dédié à son architecte. Les fidèles Jaïns entrent dans le lieu le plus sacré, équipés de leurs mouchoirs sur les narines.

Les robinets sont aussi pourvus d'un petit sac de tissu pour éviter que les insectes qui viennent à passer par là ne se noient ... 

Nous allons manger au restaurant du Temple où on sert à manger gratuitement aux pauvres, jaïns ou pas. Nous, nous payons mais un faible prix.

Nelly et Philippe à la "cantine" des Jaïns

Les Jaïns sont strictement végétariens, ils ne mangent pas d'oeufs. Ils ne mangent pas les plantes dont les tubercules poussent dans la terre. Les Jaïns orthodoxes ne mangent jamais après le coucher du soleil et ils jeûnent 3 jours pars semaine. Ils n'utilisent pas d'objets en cuir, comme les ceintures, chaussures, sacs à main, vestes en cuir, ils n'utilisent pas les moyens de transport modernes, par peur d'écraser des insectes. Trupti dit que la religion jaïne est dure à suivre, on comprend pourquoi. ... Mais ce sont des non-violents et défenseurs des animaux. Ils possèdent d'ailleurs des hôpitaux pour animaux malades. 

Un petit temps de repos à l'hôtel avant de repartir. Michèle reste encore à l'hôtel. Le "Quartier Général spirituel" de la secte hindouiste Brahma Kumaris se trouve au Mont Abu. Il est tout blanc de même que ses adeptes.

Krishna et une de ses épouses

La secte Braha Kumaris est le seul mouvement religieux au monde dirigé par des femmes.

Un prêtre nous parle des premiers enseignements de Brahma Kumaris : "Who am I ?" "Qui suis-je ? Et "Who is  God ?" "Qui est Dieu ?" Ce morceau d'anthologie religieuse est particulièrement soporifique et je dois lutter sauvagement contre le sommeil ...

Petit tour du village, de ses magasins et de ses turbans !

J'achète a Michèle une petite bague et des boucles d'oreille assorties en lappis lazulli, sans me ruiner : 800 roupies, soit 13 euros. Sur un grand espace vert (plutôt jaune d'ailleurs en cette saison sèche), 2 équipes disputent un match de cricket. Le cricket, importé par les Anglais, est vraiment le sport national indien, bien avant le football.

Il est alors temps de se diriger vers le lieu où on observe le coucher du soleil. Ce n'est pas extraordinaire comme spectacle,

mais cela réjouit beaucoup de touristes indiens et aussi tous ceux qui profitent de cet afflux de personnes: ceux qui transportent 2 ou 3 personnes dans un petit chariot qu'ils poussent à la montée et qu'ils retiennent à la descente. Ceux qui font montrer des chevaux à des couples, ou à des enfants. On part d'une Tour Eiffel badigeonnée aux couleurs de l'Inde.

La diarrhée gagne du terrain. Chantal est atteinte à son tour et je ne suis pas loin d'être contaminé. Une réunion organisée par Philippe permet de finir le reste du whisky, et surtout de se répartir le travail pour la soirée française qui aura lieu après-demain soir, juste avant de quitter Ahmedabad. Dîner dans un petit restaurant du centre du village de Mont Abu. Ce soir, le menu est orienté lutte antu-diarrhéique: riz blanc, yaourt, cheese-dhosa (crêpe fourrée au fromage avec de la pomme de terre). C'est bon pour ce que nous avons, Michèle et moi.