Puis en fin de matinée, le soleil fait de nouveau son apparition. Immédiatement, la température remonte et il fait meilleur. A la traversée des rares villages il y a embouteillage car les rues sont étroites; de nombreux bus tendent de se frayer un passage au milieu des étals de fruits et légumes.
Sur la route, on croise encore de nombreux transports de ballots de son juchés sur des remorques tirées par un tracteur, un âne ou un dromadaire, ou bien arrimés à un camion.
A une station service, nous admirons un gros camion Tata. Me voici aux commandes du monstre !
Le paysage devient petit à petit plus désertique , avec de nombreux acacias et du sable jaune, entrecoupé de quelques cultures.
Le long de la route, des femmes voilées portent du bois ou de grandes bassines métalliques sur leurs têtes.
Le long de la route, des femmes voilées portent du bois ou de grandes bassines métalliques sur leurs têtes.
Les camions doublent sans vergogne et sans tenir compte du danger.
Peu avant Bikaner, nous obliquons sur la route de Jodhpur jusqu'à atteindre Deshnok où se trouve le Temple de Karni Mata.
Ce temple est extraordinaire et célèbre dans toute l'Inde parce qu'il est envahi par les rats. Comme beaucoup d'autres en Inde, Karni Mata qui vivait il y a 7 siècles accomplit de nombreux miracles. Un jour, son jeune fils Lakhan se noya. Karni Mata ordonna au Dieu de la Mort de le ressusciter ... Est-ce ainsi qu'on parle à Yama ? Toujours est-il que Yama fut incapable de redonner la vie à Lakhan ... (moi, à la place de Karno Mata, j'aurais plutôt invoqué le Dieu de la Vie ...). Karni Mata qui n'aimait pas qu'on lui tienne tête apparemment, décréta que ses descendants ne mourraient plus et seraient ressuscités en rats. Depuis 7 siècles, ils sont si nombreux que le Temple est infesté de milliers de rats vivant en liberté.
Les fidèles apportent des offrandes (sucre, graines, lait) qui sont données à ces chers petits rongeurs qui grouillent autour de nous, nous passent entre les pieds (pieds nus, ça va de soi, nous sommes dans un temple !).
Personne ne semble très intimidé, à part une Anglaise qui hurle "Oh My God" et ... Mado qui déteste les rongeurs mais reste néanmoins stoïque.
Nous filons ensuite à Bikaner. Embouteillages, passage difficile par une des portes menant au Fort de Junagahr, le Château du Maharaja local. C'est le Raja Rai Singh, qui servit l'Empereur Moghol Akbar, qui décida de cette construction. Puis, durant 4 siècles, on y rajouta de nouveaux palais et temples.
Après un bon lunch où nous déjeunons de quelques noodles chinoises - ça fait du bien de changer un peu de régime alimentaire - c'est le moment de visiter le Fort dont la construction a commencé au XVIème Siècle.
Un Indien bien mis de sa personne se présente en nous proposant ses services dès que nous sortons de notre minibus . Il parle un français correct, même si c'est avec un fort accent. Il nous dira plus tard qu'il l'a appris depuis 2 ans, uniquement en fréquentant des touristes ... Impressionnant ! 500 roupies, soit 7 euros pour guider pendant 1 heure 30 notre groupe, qui dit mieux ? Nous voici donc partis parcourir les cours de ce fort construit en grès rose, rehaussé de quelques bâtiments recouverts de plâtre blanc. Un grand nombre de moucharabiehs formant de véritables dentelles de stuc permettait aux femmes du harem d'observer ce qui se passait dans les cours.
La construction bien qu'imposante, est harmonieuse. Les pièces intérieures recèlent de magnifiques peintures miniatures (la spécialité de la ville),
des plafonds a caissons dorés,
de belles arcades, ainsi que de magnifiques agencements utilisés par le Maharaja, son épouse la Maharani, et ses nombreuses concubines
Du haut des terrasses, on a une très belle vue sur le grand jardin intérieur et sur la ville (700 000 habitants).
De jeunes mariés se font photographier dans ce décor de rêve. L'épouse est réticente à se faire tirer le portrait, contrairement au mari qui n'y voit pas d'inconvénient.
Dans un grand hall est entreposé un avion qui a été offert par les Anglais au Maharaja de Bikaner en remerciement de son appui pendant la Première Guerre Mondiale. Ce hall regroupe aussi toute la collection des véhicules divers utilisés par le même Maharaja, comme une chaise à porteurs, une diligence, un palanquin d'éléphant ... 2 léopards tués lors des grandes chasses organisées par le Maharaja sont aussi exposés.
On chassait aussi en ce temps-là les lions et les tigres. Avant l'arrivée des Anglais, on pense qu'il y a avait encore 40 000 tigres. Il n'en reste maintenant plus que 2000, ce qui constitue un progrès puisque il y a encore 20 ans, il n'en subsistait que 1200! Ces félins ont été les victimes des chasses des Maharajas et de leurs amis Anglais.
Notre guide du Fort connaît un artiste qui réalise des peintures miniatures et nous emmène visiter son atelier. L'artiste en question montre son talent en peignant un tout petit motif sur un ongle de Mado.
C'est impressionnant de pouvoir dessiner avec un pinceau si minuscule fabriqué à partir d'un seul poil d'écureuil!
Je suis fasciné par une miniature copie d'un motif ancien.
C'est cher mais absolument magnifique ! Il va rejoindre notre collection de miniatures. Nous en avons déjà quelques unes qui proviennent d'Ouzbekistan, d'Iran et de Turquie ...
Ce soir nous sommes encore dans un bel hôtel, un autre haveli. Au dîner, nous choisissons des spécialités végétariennes du Rajasthan, excellentes. Avec des lentilles écrasées, et des espèces de boulettes de céréales trempées dans des sauces au curry et au massala. Par contre le dessert ressemble à une éponge trempée dans dans de l'eau sucrée ... On ne peut pas gagner à tous les coups !
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