Et de là, on découvre la merveille, à condition d'arriver à traverser la marée humaine munie d'appareils photos qui immortalise sa venue dans cet endroit.
De style moghol, un mélange d'éléments architecturaux d'origine islamique, persane, ottomane et indienne , le Taj Mahal (ce qui signifie "Palais de la Couronne" en persan) a été construit entre 1631 et 1648 pour servir de mausolée à la femme préférée de l'Empereur Shah Jahan, Mumtaz Mahal, morte en mettant au monde son quatorzième enfant ...
Mumtaz Mahal ("la Merveille du Palais")
Bien qu'elle ne fut que sa troisième épouse, l'Empereur Shah Jahan qui l'aimait plus que tout lui fit construire ce magnifique mausolée où elle est enterrée. Que dirent ses autres épouses, nul ne le sait. Peut-être un léger sentiment de jalousie devant cette manifestation d'amour de leur cher et tendre ?
Le mausolée de marbre blanc dont la coupole culmine à 74 mètres est entouré de minarets qui sont légèrement penchés vers l'extérieur pour qu'ils ne risquent pas de tomber sur le mausolée en cas de tremblement de terre. L'architecte Ustad Ahmad Lahauri avait pensé à tout !
Sur la terrasse, la porte principale de marbre comporte un grand iwan - un porche - de style persan, taillé en nid d'abeilles. Les murs sont marquetés avec des motifs incrustés de pierres fines de couleur: jaspes, turquoises, malachites, lapis-lazzuli, corail, cornalines, onyx, grenats, agathes, cristal de roche.
A l'intérieur, la chambre funéraire entourée d'un jali - un claustra de marbre - contient les deux cénotaphes de l'Empereur et de son épouse. Les corps enveloppés d'un linceul se trouvent dans la crypte souterraine, juste au dessous. Il est demandé de faire silence, mais en fait il y a un énorme brouhaha.
La terrasse extérieure donne sur 2 mosquées construites de manière symétrique, de chaque côté de l'édifice principal. Mais, comme on ne prie que dans la direction de la Mecque (ici vers l'Ouest), une des mosquées ne sert à rien, elle n'est là que pour la décoration ... ça n'a pas arrêté notre Empereur qui visiblement avait de l'argent à revendre. Luxe suprême.
La foule se presse pour prendre la photo du siècle, qui en train de supporter l'ouvrage par dessous avec la main ou en train de le retenir par le haut de la coupole, qui en train de s'embrasser ou de se regarder langoureusement devant le magnifique mausolée.
Il y a de multiples photographes professionnels qui enchaînent les prises de vues pour des couples en mal de souvenirs (40 photos pour 4000 roupies, soit 58 euros, une affaire !). Nous sacrifions à la traditionnelle photo devant cet hymne à l'amour. Nicolas et Carla n'ont pas fait mieux !
Deux heures après avoir commencé cette visite inoubliable, et après un petit déjeuner à notre hôtel, nous repartons vers Delhi pour notre dernière étape. 4 heures de trajet sur "la meilleure route de l'Inde" (dixit Padam), en fait une autoroute à trois voies qui traverse un paysage des plus plats.
Environ 200 kilomètres plus loin, nous atteignons Delhi. 15 millions d'habitants dans la ville elle-même, et 25 millions dans la périphérie proche, excusez du peu .... La deuxième agglomération du monde après Tokyo ... La circulation devient de plus en plus dense. Au début de l'année, le gouvernement indien avait décidé de tester la circulation alternée : un jours les numéros pairs, un jour les numéros impairs. Pour l'instant, on en est resté là car la mesure n'est pas trop populaire et beaucoup de gens avaient détourné le système avec l'utilisation de cartes d'exemption, ou bien l'utilisation de la voiture de son conjoint, etc ... Bref, on verra ça plus tard, en attendant la pollution continue de s'aggraver ...
De gigantesques barres d'immeubles sont en construction un peu partout. Il faut bien loger toute cette population qui ne fait que croître. On imagine l'ampleur de la tâche quand il s'agit de construire habitations, fournir eau courante, électricité, tout-à-l'égout pour une population en telle expansion !
Je remarque aussi quelques autocollants apposés a l'arrière de taxis, comme "This taxi respects women" (ce taxi respecte les femmes) ou bien encore "Women respect and safety, it's my honour and my duty" (le respect et la sécurité des femmes, c'est mon honneur et mon devoir). Tout ça laisse penser que les choses ne vont pas de soi. Et on se rappelle l'histoire de cette jeune femme qui se promenait main dans la main avec son fiancé et qui a été sauvagement violée dans un bus par un groupe de jeunes pendant que son fiancé était tabassé. Elle a été laissée pour morte un peu plus loin, les intestins à l'air. Horrible. L'histoire a fait scandale en Inde même, et la jeune femme a été même transférée en Angleterre pour tentée d'y être sauvée, sans succès. S'en sont suivies de nombreuses manifestations pour protester contre le machisme ambiant. L'affaire n'est pas jugée définitivement.
Après plusieurs dizaines de minutes, nous approchons du centre de la ville. Le restaurant où nous déjeunons sert, une fois n'est pas coutume, du poisson grillé, ma foi pas trop mauvais, et pas épicé du tout !
Notre bus traverse la ville moderne (New Delhi, celle des Anglais) qui est assez propre. On aperçoit le grand Arc de Triomphe, la Porte de l'Inde, qui commémore les morts indiens de la Première Guerre Mondiale et des guerres afghanes (1921-1931). De grands immeubles à l'architecture un peu bizarre, comme à Mumbai. Des arbres. Des rues sans détritus, pas de vaches sacrées ... un visage de l'Inde totalement différent de celui que nous avons vu jusqu'à présent.
Puis arrive Old Delhi, la cité ancienne (par opposition à New Delhi). Là, c'est autre chose. Nous prenons un rickshaw traditionnel, une sorte de pousse-pousse pour faire un petit tour. Deux Européens assis à l'arrière pour un Indien qui pédale. Comme nous avons pitié de lui, nous répartissons nos poids! Je monte avec Mado et Michèle monte avec Jean-Paul.
Notre "conducteur" est un vrai forçat qui s'en voit pour monter les petites côtes. Mais il a l'habitude, y compris dans les vapeurs d'essence. La circulation est démentielle, et notre homme doit se frayer un chemin dans le gigantesque embouteillage où on trouve des bus, des camions, des voitures, des triporteurs mécanisés ou pas ... et même des piétons. C'est un virtuose de la conduite qui zigzague avec beaucoup d'habileté pour éviter les autres véhicules.
Notre "conducteur" est un vrai forçat qui s'en voit pour monter les petites côtes. Mais il a l'habitude, y compris dans les vapeurs d'essence. La circulation est démentielle, et notre homme doit se frayer un chemin dans le gigantesque embouteillage où on trouve des bus, des camions, des voitures, des triporteurs mécanisés ou pas ... et même des piétons. C'est un virtuose de la conduite qui zigzague avec beaucoup d'habileté pour éviter les autres véhicules.
On traverse un marché où on vend un peu de tout, y compris de la nourriture au dessus d'immondices. La saleté est repoussante partout.
Des gens misérables vivent là dedans; une femme est par terre avec ses enfants, dont un tout petit qui la suit dans la boue en pleurnichant. Des estropiés font la manche. Une véritable Cour des Miracles. Un conducteur de pousse-pousse arrive, il a l'air bizarre. En fait, c'est une "gueule cassée", son visage est complètement défoncé. .. Spectacle terrible comme on en voit rarement, même dans la plupart des pays pauvres.
Des gens misérables vivent là dedans; une femme est par terre avec ses enfants, dont un tout petit qui la suit dans la boue en pleurnichant. Des estropiés font la manche. Une véritable Cour des Miracles. Un conducteur de pousse-pousse arrive, il a l'air bizarre. En fait, c'est une "gueule cassée", son visage est complètement défoncé. .. Spectacle terrible comme on en voit rarement, même dans la plupart des pays pauvres.
Avant de rejoindre notre hôtel, Padam nous emmène visiter le Temple Sikh Gurudwara Bangla Sahib. Notre chauffeur Gurjeet - qui est Sikh - est aux anges.
Contrairement aux croyants des autres religions indiennes, les Sikhs sont monothéistes. Dans leur religion - assez récente puisqu'elle a seulement 500 ans - on croit à «une seule conscience créatrice manifestée», Ek Ong Kar ( ੴ). Dix Gurus (des sortes de Saints) ont défini les enseignements spirituels. Les croyants font voeu de respecter les Cinq Ks, cinq symboles extérieurs :
Quand on pénètre dans le temple, il faut donc se couvrir la tête comme le font les Sikhs. Un petit mouchoir fait l'affaire pour les non-Sikhs.
Un premier petit temple a été édifié en 1783 sur ce lieu où résida le huitième guru des Sikhs, Guru Har Krishan en 1664. Cette année 1664, il y avait une épidémie de variole et de choléra à Delhi et le guru vint en aide aux malades en leur donnant de l'eau de son puits. Ce faisant, il contracta la maladie et en mourut en mars 1664. Malgré cette histoire, les Sikhs croient que cette eau est miraculeuse et viennent en faire provision, comme le font les Catholiques à Lourdes.
Contrairement aux croyants des autres religions indiennes, les Sikhs sont monothéistes. Dans leur religion - assez récente puisqu'elle a seulement 500 ans - on croit à «une seule conscience créatrice manifestée», Ek Ong Kar ( ੴ). Dix Gurus (des sortes de Saints) ont défini les enseignements spirituels. Les croyants font voeu de respecter les Cinq Ks, cinq symboles extérieurs :
- le Kesh (l'interdiction de se couper ses cheveux qui sont couverts par un turban particulier appelé dastar et, de façon générale, de se couper les poils, raison pour laquelle les Sikhs sont barbus),
- le Khanga (peigne de bois qui maintient les cheveux sous le turban),
- le Kachera (pantalon bouffant resserré aux genoux),
- le Kara (bracelet métallique),
- le Kirpan (poignard).
Quand on pénètre dans le temple, il faut donc se couvrir la tête comme le font les Sikhs. Un petit mouchoir fait l'affaire pour les non-Sikhs.
Un premier petit temple a été édifié en 1783 sur ce lieu où résida le huitième guru des Sikhs, Guru Har Krishan en 1664. Cette année 1664, il y avait une épidémie de variole et de choléra à Delhi et le guru vint en aide aux malades en leur donnant de l'eau de son puits. Ce faisant, il contracta la maladie et en mourut en mars 1664. Malgré cette histoire, les Sikhs croient que cette eau est miraculeuse et viennent en faire provision, comme le font les Catholiques à Lourdes.
Le puits sacré
La construction actuelle, largement remaniée date pour l'essentiel de 1947.
Dans le temple, l'intérieur est couvert d'or. Des prêtres jouent de la musique sur des harmoniums et chantent.
On se prosterne devant le tombeau du Guru.
Dans le temple, les volontaires jouent un rôle important. Par exemple, les fidèles venant prier au temple passent au préalable chacun leur tour quelques minutes au guichet où on garde et on restitue les chaussures - comme dans les temples hindous ou les mosquée, il faut retirer ses chaussures -. De même, le grand langar, la grande cuisine qui fournit des repas gratuits aux nécessiteux, fonctionne grâce aux bénévoles qui préparent les plats. C'est une tradition chez les Sikhs, depuis le premier Guru, que de servir des repas dans les temples, et ce sans distinction de religion ou de sexe.
Arrivée dans notre dernier hôtel. Nous y rencontrons Ranjeet, le propriétaire de l'agence Elephant Travel qui veut faire le bilan de notre voyage, évidemment excellent. Et aussi avoir notre appréciation - très positive - de notre guide Padam, si attentif, et qui a cherché à nous donner le maximum d'informations intéressantes. Je lui exprime ma grande reconnaissance de nous avoir accompagné pendant ces 10 jours, de Jaisalmer jusqu'à Delhi.
Notre voyage en Inde s'achève ici puisque nous reprenons l'avion demain en début d'après-midi. Masi ce soir, nous ne ferons pas de "dîner d'adieu" tous les six ... Dommage !
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