Le Maharaja de Jaisalmer possédait une gigantesque forteresse bâtie au sommet d'une colline. C'est maintenant la Ville Haute alors que les marchands sont plutôt installés dans la Ville Basse.
Nous commençons notre visite du jour par le Fort. Il est massif mais c'est un colosse aux pieds d'argile ... Depuis que l'eau est arrivée dans la ville, des infiltrations fragilisent les fondations de fortifications et une partie d'entre elles se sont déjà écroulées.
Heureusement le Fort de Jaisalmer a été classé il y a 2 ans au Patrimoine de l'Humanité par l'UNESCO, ce qui permet d'envisager des travaux de consolidation de grande ampleur. Et des travaux, il en faudrait partout car ce patrimoine architectural exceptionnel est quelquefois en très mauvais état. Une fois passées les 4 ou 5 portes d'entrées, on pénètre sur le plateau ou on peut observer des constructions absolument extraordinaires. On dirait que les maisons de grès ocre-jaune ont été construites en dentelle.
Au hasard des ruelles où se pressent des marchands, on peut voir des temples jaïns ou hindous. Note guide Padam qui connaît Jaiselmer comme sa poche nous fait visiter un temple hindou a l'heure de la prière à Vishnou. Une vingtaine de fidèles se sont réunis dans le petit temple. Ils scandent à tue tête des prières à Vishnou ou ses avatars. Devant les hommes, les femmes sont regroupées pour célébrer le Dieu. A la fin, les hommes tournent sur eux mêmes et le prêtre envoie de l'eau bénite sur l'assistance. Une ambiance très mystique, très magique ... mais je crois que je n'arriverai jamais à comprendre la mythologie hindoue ... tellement c'est compliqué !
Nous visitons aussi les temples jaïns qui honorent leurs divinités, les Tirthankaras. Ils sont cependant moins beaux que celui du Mont Abu.
Le haut des remparts ménage une vue splendide sur la ville en contrebas. On aperçoit quelques havelis historiques qui ont été construits par des personnalités locales comme un ministre très cruel; il l'était tellement que les habitants d'un village voisin décidèrent de quitter ce pays de sauvages et abandonnèrent leurs maisons en une seule nuit pour s'installer dans un pays plus accueillant.
Plusieurs pseudo-sadhus attendent visiblement le client, de même que des musiciens. Les gens se font facilement prendre en photo, même si plusieurs réclament un peu de monnaie.
Devant l'entrée des maisons, on trouve le Dieu Ganesha et la date de mariage des habitants. Une manière comme une autre de ne pas oublier la date de son mariage, dit Padam en plaisantant.
Padam tient à nous montrer sa maison et son épouse. Les femmes sont très discrètes et ne s'expriment pas en public. La femme de Padam recouvre sa tête d'un voile quand elle est en présence de sa belle-mère.
En redescendant dans la Ville Basse, nous achetons un beau dessus de lit qui représente un éléphant et qui trouvera sa place à Saint-Jean de Luz. Ce n'est qu'après que nous nous rendons compte de son mauvais état et de sa saleté ...
Des gitanes vendent des petits bijoux. On ne sait pas bien chez nous que les Gitans (Manouches, Tsiganes, Roms, ...) sont les descendants de populations originaires de cette région de l'Inde. Beaucoup ont fui vers l'Europe, entre le 9ème et le 13ème Siècle, après la conquête du Nord de l'Inde par les Musulmans.
La ville basse est très animée. Une circulation intense traverse ses ruelles à peine ralentie par la présence de vaches sacrées sur la chaussée. Une vache pénètre dans une boutique où elle attend qu'on lui donne une petite friandise.
Des havelis extraordinaires ont été construits, en grès. Ils sont totalement sculptés. De la dentelle. C'est une merveille. En particulier le Patwon Ki Haveli. Beaucoup plus beau, beaucoup plus fin que ce que j'ai pu voir dans le genre dans les pays arabes, comme le Maroc, la Tunisie ou l'Egypte, ou bien encore à Istanbul. Alhambra de Grenade excepté peut-être ...
A midi, Jean-Paul qui est à son tour victime de la tourista ne vient pas manger avec nous. Nous devenons prudents dans nos choix alimentaires en mangeant pour une fois italien.
Les sculpteurs qui cisèlent la pierre font un travail remarquable dans des conditions de travail comme toujours très précaires. Cet artisanat est encore bien développé ici; même les maisons modernes continuent d'arborer des façades très ouvragées.
Les femmes ont lu qu'il était possible d'acheter de beaux tissus ... et de faire de bonnes affaires. Alors, Padam nous emmène dans un magasin de vente de cachemire, plus exactement de pashmina, le nec plus ultra du textile, fabriqué à partir des poils de la barbichette de la chèvre ou bien des poils de cabri. La douceur de ce tissu est extrême, quelques coloris sont magnifiques d'autre moins, mais Michèle ne trouve pas son bonheur. Ceux qu'elle aurait voulu, ce sont ceux que Mado et Lily ont déjà choisis !
A quelques kilomètres de Jaisalmer, des cénotaphes ont été érigés en mémoire des Maharajas et de leurs familles.
Au coucher du soleil, Padam nous fait découvrir un beau point de vue sur la ville et la forteresse. Il n'est pas le seul à le connaître car nous sommes ... quelques dizaines de touristes venus aussi pour profiter de la vue et d'un orchestre qui interprète des morceaux de musique traditionnelle du Rajasthan.
Nous allons dîner dans la forteresse et c'est en rickshaw que nous nous y rendons. Une expérience !
Dans la rue, nous avons trouvé des faire-parts de mariage qui comportent le programme complet des réjouissances. Elles durent au minimum 3 jours, et souvent beaucoup plus longtemps. Les invités se comptent par centaines.
Ce soir nous assisterons sur une placette, à l'occasion d'un mariage, à une soirée de danses, frénétiques, à la mode Bollywood. Très boum-boum, on dirait de la musique techno. Ca n'enthousiasme visiblement pas mes compagnons de voyage qui préfèrent rentrer tôt à l'hôtel ...
La forteresse de Jaisalmer, de nuit. Grandiose.
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