Encore bien froid ce matin. Michèle a passé une très mauvaise nuit avec une violente quinte de toux qui n'a pas cessé pendant une demi-heure. Elle va devoir consulter un médecin parce que cette situation ne peut plus durer. Sa toux est impressionnante et ne semble pas prête à passer alors qu'elle a déjà eu 5 jours d'antibiotiques prescrits à Ahmedabad par un médecin ami de Trupti. Moi aussi je tousse mais modérément et les choses s'améliorent petit à petit.
Aujourd'hui c'est la Fête de la République. On commémore la proclamation le 26 janvier 1950 de la République et de la Constitution indienne d'ailleurs écrite par un Intouchable. Chetan nous avait dit à Ahmedabad que François Hollande devait assister à sa commémoration à Delhi - Hollande, décidément c'est un spécialiste des commémos ! - et que l'armée et la police indiennes étaient sur les dents parce qu'elles craignaient un attentat islamiste. Dès le matin, des groupes de jeunes en uniformes chamarrés se pressent à l'entrée du stade de Bikaner où auront probablement lieu les festivités locales.
Avant de quitter la ville de Bikaner, notre chauffeur Gurjeet nous emmène voir le Palais de Lallgarh. C'est maintenant un hôtel prestigieux. Mais Le Chief Minister (Premier Ministre) du Rajasthan est hébergé pour la Fête à l'Hotel Lallgarh, et l'édifice n'est pas visitable tant qu'il est là.
Heureusement pour nous, quelques minutes plus tard on voit passer une caravane de voitures officielles avec gyrophares qui sortent rapidement de l'hôtel. Elles sont accompagnées d'une voiture de pompiers et d'une ambulance. C'est sans doute le Chief Minister qui s'en va présider quelque cérémonie officielle.
Au Rajasthan, la moustache, c'est très important !
Dès que la caravane a quitté les lieux, nous avons l'autorisation de pénétrer dans ce merveilleux palais de grès rose, qui comporte un nombre impressionnant de moucharabiehs. Le prix de la chambre "de base" est somme toute assez modeste (150 € la nuit) compte tenu du grand luxe du lieu.
La salle de billard est aussi intéressante avec ses trophées de chasse, en particulier des tigres. On comprend mieux pourquoi ceux-ci ont quasiment disparu ...
Nous quittons Bikaner la Ville Rose et partons ensuite rapidement pour Jaisalmer, la Ville d'Or. Même spectacle que hier sur la highway qui relie Bikaner à Jaisalmer.
Sauf que le paysage se fait de plus en plus aride.
La route pénètre dans le Désert de Thar. De temps à autre on aperçoit de petites antilopes qui ressemblent à des springboks. Toujours de nombreuses vaches sacrées qui marchent lentement sur la grande route et que tout le monde évite.
À mi distance, Gurjeet nous arrête à un endroit où il y aurait des "siberian wolves", des loups sibériens. C'est du moins ce que je comprends -mal - car au final nous découvrons un petit étang dont les pourtours sont couverts de grues qui ont migré jusqu'ici pour échapper aux extrêmes rigueurs du froid sibérien. Ce sont en fait des grues demoiselles de belle taille qui se pressent par milliers au bord de cette misérable mare, en attendant des jours meilleurs qui viendront au mois de mars. C'est un spectacle très étonnant que de voir cette concentration d'oiseaux sur un si petit espace et en plein désert !
Déjeuner avec des spécialités du Rajasthan, très bonnes. Mado en reste aux noodles. Aux environs du restaurant, des femmes plantent des oignons. Elles sont accroupies et dirigées par un homme.
Ici, les hommes sont chefs... quand ils travaillent, parce que la plupart sont surtout installés à palabrer ou jouer aux cartes .... , voire faire la sieste
Encore près de 3 heures d'une route en très bon état avant d'arriver à Jaisalmer, dominée par une forteresse imposante. A l'approche de la ville, il y a de nombreuses casernes et des convois militaires.
Nous ne sommes qu'à quelques dizaines de kilomètres du Pakistan et les relations indo-pakistanaises sont très tendues, surtout après le récent attentat contre une caserne de l'armée indienne, attentat perpétré par des islamistes venus du Pakistan voisin.
Nous sommes hébergés dans un petit hôtel, juste au pied de la forteresse. Les chambres sont décorées de couleurs vives, à la mode du Rajasthan. Même si le confort est moyen, j'aime beaucoup ce type d'hôtel typique du coin.
Nous faisons connaissance avec Padam, notre guide francophone qui va désormais nous accompagner jusqu'à la fin de notre séjour. Il parle assez bien le français - avec un fort accent tout de même - qu'il a appris, comme tant d'autres, à l'Alliance Française. Et justement, c'était à l'Alliance Française d'Ahmedabad, celle que nous avons visitée il y a quelques jours ...
Padam nous emmène faire un petit tour de la vieille ville bourrée de bâtiments de grès ocre (couleur qui a donné à Jaisalmer sur surnom de Ville d'Or) que nous découvrirons demain. Padam connait très bien les lieux, il est originaire de Jaisalmer. Ses ancêtres étaient des soldats au service du Maharaja de Jaisalmer. Et logiquement, il fait partie de la caste des guerriers !
Quelques commerçants/artisans . Le tailleur
Le mercier
Le cireur de chaussures
C'est là que Michèle consulte un médecin. Il travaille normalement à l'hôpital qui prend en charge les familles des militaires, femmes, enfants, retraités. Et le soir, il travaille chez lui à son compte pour arrondir ses fins de mois je suppose ... à moins que ce soit par altruisme pour aider ses voisins ... C'est assez folklorique, il est assis au milieu de son couloir d'entrée et reçoit ses patients là, assis sur une petite chaise avec un attaché-case sur les genoux. Il ausculte Michèle, lui prend la tension (un peu élevée), lui rappelle qu'elle doit bien prendre ses médicaments pour la tension, qu'elle doit faire attention à ce qu'elle mange (pas trop salé, pas trop gras, ...) et il lui délivre finalement une ordonnance: 3 jours d'antibiotiques supplémentaires, avec un anti-inflammatoire et un anti-allergique. On espère que ça sera efficace ! En tout cas, nous ne nous serons pas ruinés: la consultation coûte 1 euro 40 et les médicaments moins de 3 euros ...
Repas dans un petit restaurant pas cher avec un Rajasthani thali . Très bon. Mado poursuit sa cure de noodles.
Ce soir, il fait de nouveau froid. Moi qui ne suis pas frileux, je suis gelé !
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