vendredi 11 juin 2010

En Alsace-1 (11 juin 2010)

Avant de quitter Nancy, je fais un tour sur la célèbre Place Stanislas, très belle sous le soleil :





Puis direction l'Alsace où je vais passer quelques jours avant de rentrer à Pau, via le Massif Central. Je grimpe au Col du Donon, dans les Vosges, un des points de passage naturels entre Lorraine et Alsace.


Beaucoup de forêts, et peu de villages.


Juste quelques scieries et quelques élevages … de vaches écossaises.


A proximité de Schirmeck, je décide de rendre visite au Camp de Concentration du Struthof, le seul camp construit par les nazis sur le sol français; à l'époque, l'Alsace-Lorraine avait été de nouveau rattachée à l'Allemagne.


Le Musée du Résistant Déporté qui y a été construit en 2004 est bien fait : instructif, allant à l'essentiel. Il évoque tous les camps nazis. On y apprend que 52 000 personnes ont été internées au Struthof entre 1941 et 1944, et que plus de 20 000 y ont perdu la vie. Une fois rentré au Struthof, la durée moyenne de vie du déporté n'excédait pas 6 mois.


La plupart des détenus étaient des déportés politiques N&N («Nacht und Nebel» – Nuit et Brouillard – voir à ce propos le film du même nom réalisé par Alain Resnais en 1956).


Les plus nombreux y ont été les Polonais, les Russes, les Français, les Hongrois, les Allemands, les Italiens. Le camp était placé sous l'autorité du Grand Exterminateur, Heinrich Himmler .


Une bonne introduction pour lire HHhH (Himmlers Hirn heisst Heydrich : "Le cerveau d'Himmler s'appelle Heydrich") , le récent roman de Laurent Binet que m'a prété Olivier. Le camp comportait un bâtiment où les déportés étaient exécutés sommairement puis incinérés.


Une chambre à gaz a même été construite à la périphérie du camp pour exterminer 86 Juifs à des fins «scientifiques». Effrayant.
Je reprends le commentaire final du film "Nuit et Brouillard" réalisé par Alain Resnais en 1956, sur les images de travelling arrière des chambres à gaz dynamitées :
« Qui de nous veille de cet étrange observatoire, pour nous avertir de la venue des nouveaux bourreaux ? Ont-ils vraiment un autre visage que le nôtre ? Quelque part parmi nous il reste des kapos chanceux, des chefs récupérés, des dénonciateurs inconnus … Il y a tous ceux qui n’y croyaient pas, ou seulement de temps en temps. Il y a nous qui regardons sincèrement ces ruines comme si le vieux monstre concentrationnaire était mort sous les décombres, qui feignons de reprendre espoir devant cette image qui s'éloigne, comme si on guérissait de la peste concentrationnaire, nous qui feignons de croire que tout cela est d’un seul temps et d’un seul pays, et qui ne pensons pas à regarder autour de nous, et qui n’entendons pas qu’on crie sans fin. »

Je reprends cependant la route pour aller vers des cieux plus accueillants. Je débouche rapidement dans la plaine d'Alsace dont les contreforts vosgiens sont tapissés de vignobles. Les petits villages, tous plus mignons les uns que les autres, portent la marque de fabrique de l'Alsace : maisons à colombages, fleurs partout, propreté quasi-germanique.

Andlau


Obernai


Je ne vous rappelle pas l'emblème de l'Alsace: la cigogne !


Je fais enfin mon entrée dans Strasbourg, la capitale de la région et siège du Parlement européen. Petit tour dans la Petite France, un quartier baigné par l'Ill. Vraiment magnigique !







Et l'Alsace est fidèle à sa réputation de région écologique ... En plein centre de Strasbourg, on voit des cormorans plonger et des ragondins se baigner dans l'Ill qui ne doit pas être trop polluée.

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