dimanche 1 août 2010

De Saint-Pétersbourg à Moscou - 5 (6 juillet 2010)

Ce matin, nous nous trouvons au beau milieu d'un immense lac, constellé d'une multitude de petites îles.


Le Lac Onega, le deuxième d'Europe par sa superficie, est situé en Carélie, une province à cheval sur la frontière russo-finlandaise. Nous sommes au point le plus septentrional de notre voyage, pas très loin du Cercle Polaire.


Nous approchons de l'Ile de Kiji (Кижи), inscrite par l'UNESCO au Patrimoine Mondial de l'Humanité pour son enclos paroissial exceptionnel, tout en bois.



Le site comprend 2 églises datant du XVIIIème Siècle et un clocher octogonal.







L'Eglise de la Transfiguration comporte 22 coupoles formant une sorte de pyramide:




L'intérieur comporte une belle iconostase baroque. L'iconostase est la cloison qui, dans les églises orthodoxes, sépare le lieu où se tiennent les prêtres officiants du reste de l'église où se tiennent les fidèles. Elle cache les prêtres officiants aux regards de l'assemblée pour présenter à leur place des icônes.




La deuxième église, l'Eglise de l'Intercession de la Vierge, a 9 coupoles qui viennent d'être récemment restaurées. Elles paraissent dorées mais sont en fait taillées dans le bois de tremble, un bois très blanc qui leur donne cet éclat.



D'autres bâtiments sont aussi construits tout en bois, en particulier un moulin à vent (le plus vieux de Russie)


et une maison aux balcons et volets particulièrement bien sculptés :




Un petit musée présente l'artisanat local: tissage, brodage, objets en bois




Une «poupée russe» s'échappe à toute vitesse à vélo.


Au bord du chemin qui mène au petit village, le petit cimetière de la petite île. Les dates de naissance et de décès montrent une belle longévité dans ce lieu loin de tout.



De retour dans notre maison flottante pour le repas de midi, composé, comme tous les jours, d'une salade de crudités à la russe, d'une soupe de légumes, d'une viande très cuite accompagnée de pommes de terre et de légumes verts, et d'un dessert plutôt sommaire. Très sain, mais pas très folichon …
L'après-midi et la soirée sont passés à bord. Traversée Nord-Sud du Lac Onega,


accompagnés par les mouettes


C'est le bon moment pour visiter la passerelle. Le commandant nous explique que le bateau, récemment rénové, a été construit en Tchécoslovaquie (Comment a-t-il fait pour rejoindre la Russie ? Je n'aurais pas imaginé que le partage des tâches entre pays du Bloc Socialiste aurait transformé la Tchécoslovaquie, pays terrestre s'il en est, en un pays de chantiers navals !). Le commandant est très fier de ses équipements électroniques, de son sonar, de son radar, de son GPS, de ses cartes de navigation informatisées et j'en oublie sûrement. Il fait sonner la corne de brume et se laisse prendre en photos en compagnie de nouveaux (nouvelles) matelot(tes)s.
«Que ne faut-il pas faire depuis que nous sommes en régime capitaliste !» pense-t-il peut-être en son for intérieur !


En fin de soirée, nous avons rejoint le Canal de Division des Eaux qui nous emmène vers le Lac Blanc. Nous croisons quelques remorqueurs dont je me demande ce qu'ils peuvent bien remorquer de nos jours …


Le «Lénine» (Ленин) nous précède. C'est logique, l'avant-garde prolétarienne nous montre toujours le chemin !

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