Une chef de gare donne le signal du départ après un arrêt du Transibérien qui s'est d'ailleurs maintenant mué en Transmongolien.
Petit à petit, les yourtes, les tentes circulaires de feutre qui servent de maison aux nomades mongols, font leur apparition. Dans ces vallées du Nord de la Mongolie, elles constituent même l'habitat principal. Il n'y a que fort peu de villages.
La motrice de notre train tombe en panne et nous devons attendre une motrice de secours. Nous arrivons avec plus de 2 heures de retard à Oulan Bator, la capitale de la République de Mongolie.
La première impression n'est pas très bonne. La ville a plus d'un million d'habitants dont beaucoup vivent dans des barres d'immeubles à la soviétique ou dans des bidonvilles très particuliers puisque la yourte traditionnelle jouxte souvent une maison de bois bringuebalante. Beaucoup de nomades ont dû quitter la steppe, ayant perdu une part importante de leur cheptel par suite des grands froids qui ont eu lieu au cours des dernières années.
Le nom de la ville s'écrit Ulaɣan Baɣatar en caractères mongols, mais en fait la plupart du temps on utilise les caractères cyrilliques: Улаанбаатар. La Mongolie a en effet été pendant 70 ans un pays vassal de l'Union Soviétique, et même le premier «pays frère», dès 1921. Maintenant, peuplée de 3 millions d'habitants, elle est l'alliée des Etats-Unis, coincée entre la Russie et la Chine, ses puissants voisins.
Nous sommes tout de suite conquis par l'accueil des Mongols, beaucoup plus chaleureux que celui des Russes. Au restaurant, nous pouvons déguster une bonne viande grillée, chose que nous n'avons pas pu apprécier depuis 3 semaines! L'alimentation des Mongols, peuple d'éleveurs, est presqu'exclusivement composée de viande (de boeuf, de mouton) et de produits laitiers (de vache, de jument, de yack).
90% des Mongols sont bouddhistes, tendance «Grand Véhicule» ou Mahâ-yâna, comme les Chinois, les Vietnamiens, les Coréens et les Japonais. Pour schématiser, les adeptes du Grand Véhicule considèrent Bouddha comme un Dieu et s'intéressent à autrui (leur idéal de salut est universel) alors que ceux du Petit Véhicule considèrent Bouddha seulement comme un maître et s'intéressent avant tout à leur propre karma (leur idéal de salut est individuel). Comme ces affirmations sont très caricaturales, je vous renvoie pour une comparaison plus juste à un site de spécialistes : Questions en partage ... Quelques monastères ont subsisté à la destruction massive des lieux de culte sous le régime communiste, comme le monastère tibétain de Gandantegchinlin, maintenant restauré et très fréquenté. 150 moines y vivent.
A l'intérieur, on vient vénérer Migjid Janraisig , un bhodisatva (saint bouddhiste), dont la statue, reconstruite dans les années 1960, en impose avec ses 26 mètres de haut :
Une mère porte sa petite fille à la coupe de cheveux typiquement mongole (rasibus avec une queue de cheval à la base de la nuque) :
Les moulins à prière, typiquement tibétains, que l'on doit faire tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, contiennent des mantras; actionner un moulin a la même valeur que réciter la prière du mantra, la prière étant censée se répandre dans les airs comme si elle était prononcée.
Une vieille femme aveugle venue se reccueillir en costume traditionnel, accompagnée par sa famille :
Sur place centrale d'Oulan Bator, on honore Damdin Sükhbaatar, le libérateur qui permit à la Mongolie de s'émanciper de la tutelle chinoise … en faisant appel à l'Union Soviétique … Il a donné son nom, Héros Rouge (Oulan Bator) à la capitale mongole.
Mais, la figure principale de la nation mongole, c'est Chinggis Khaan, alias Gengis Khan (1165-1227), le conquérant qui établit avec ses fils un Empire sur la moitié du monde.
Les héroïnes du jour seraient plutôt ces femmes âgées, munies de leurs décorations de l'époque communiste, venues visiter la capitale :
Du haut du monument à l'amitié soviéto-mongole, on découvre une vue de la ville bien plus agréable que celle que nous avons eue ce matin depuis le train :
Avec cet aigle qui me fait penser à celui qui trônait dans la salle à manger de mon enfance, me voici presque devenu un chasseur des steppes :
Ce soir, nous devons partir vers le Parc de Gorki Terelj où nous coucherons sous une yourte! Avec son minibus à bout de soufle, notre chauffeur dépasse tout ce qui bouge,
sans se préoccuper de la visibilité … mais, apparemment, cela ne gêne personne. Et nous arrivons finalement sans encombre dans un lieu magique … dont je vous parlerai demain !
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