vendredi 24 juillet 2015

Croisière sur le Danube (3) : Une journée dans un petite ville bulgare, Orjahovo

Pendant que la moitié du bateau part en excursion à Sofia, nous choisissons de rester à Orjahovo, petit village bulgare sur les bords du Danube.
Il n'y a pratiquement aucune activité sur ce grand fleuve. Hormis un petit bac qui assure le transport de poids-lourds entre les 2 rives roumaine et bulgare, il n'y a pratiquement aucun trafic économique ou touristique. C'est une surprise. Il y en avait infiniment plus sur les canaux russes reliant Saint-Pétersbourg à Moscou.
Le petit port d'Orjahovo est totalement désaffecté. Comme pour les usines, tout est en ruine. La ligne électrique haute tension qui a existé entre les 2 pays riverains a été démontée.
On monte sur la colline par une route en mauvais état jusqu'au village. Comme partout ailleurs, des maisons individuelles laissées à l'abandon, vitres cassées, vidées. Les cultures d'arbres fruitiers, pruniers, noyers sont envahies par la végétation, abandonnées. C'est la désolation. Seules quelques vignes sont encore en état.

Sur les murs, des annonces de funérailles sont placardées, comme en Italie. L'âge des décès semble plutôt jeune ici en Bulgarie.

Une fois arrivés « en ville », c'est le même sentiment d'abandon qui domine. Sur la place principale, un bâtiment public est  grand ouvert aux vents.
L'hôtel a fermé ses portes. Ses vitres sont brisées.
Dans un immeuble encore habité, le béton ne résiste pas à l'usure du temps
Fondation de la Bulgarie il y a 1300 ans … pour en arriver là …
L'intérieur d'un supermarché. Il n'y a plus la pénurie qui existait du temps du communisme, mais ce n'est tout de même pas l'abondance. Et les prix sont guère moins élevés que chez nous.
Les habitants nous regardent à peine. Ils ont l'air tristes. Est-ce nous qui projetons nos propres sentiments ? Quelques uns sont attablés à la terrasse d'un café. Nous tentons de commander un petit noir. Peine perdue, ici on ne prend pas les euros. Nous sommes ici dans la Bulgarie « profonde », pas dans une région touristique.
Des femmes qui promènent des enfants dans la rue se dérident un peu lorsqu'elles comprennent que nous sommes français. Elles connaissent Sarkozy mais Hollande est un inconnu … comme partout. Je suis toujours très étonné de m'apercevoir du crédit dont jouit encore la France à l'étranger. Bien souvent, on fait référence aux valeurs de la Révolution Française, des Droits de l'Homme et à la figure, partout très populaire, de De Gaulle, l'homme de la Résistance et … de la résistance à la domination anglo-saxonne. Enfin ... ici, la culture anglo-saxonne a le vent en poupe. 
Soudain, dans la rue, on rit. Des jeunes curieusement habillés se dirigent d'un bon pas vers le centre du village jusqu'à ce qui tient lieu d'hôtel de ville. Avec leurs costumes, on dirait des étudiants américains !
Renseignements pris, on fête des bacheliers fraîchement diplômés. Sans doute un dernier héritage de l'époque communiste où l'éducation était respectée … à moins que ce soit l'influence américaine qui se fasse désormais sentir.
Dans l'église une vieille femme monte la garde comme dans toutes les églises orthodoxes. Elle veille probablement sur les icônes.
De retour au bateau pour un après-midi de repos. Avant de quitter la Bulgarie, un groupe folklorique d'Orjahovo monte à bord et nous fait une belle démonstration de danse sautillante. Dans ce pays où les séries américaines ont envahi les écrans de télé la culture populaire traditionnelle, promue du temps du communisme, reste vivace.
Ce spectacle réjouissant nous fait quitter la Bulgarie sur une note un peu plus optimiste. Il était temps ! Et le spectacle du Danube au soleil couchant, absolument splendide, nous enchante.
Le beau Danube orange et le beau Danube rose.
Nous partons maintenant pour 492 kms de navigation jusqu'à Belgrade ! Là, c'est du sérieux. Nous arriverons après-demain matin dans la capitale serbe.

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