jeudi 22 février 2018

Ethiopie - Bahar Dar (7)

Bahar Dar, 250 000 habitants, est le chef-lieu de la province d'Amhara. On est à 330 kilomètres au Nord-Ouest de la capitale, au bord du Lac Tana. Le ciel est bleu mais la température est très fraîche. La ville est plutôt propre avec des rues bien goudronnées. 

Le marché de la ville est extrêmement animé. On y vend de tout dans une ambiance très agitée. Comme dans le Merkato d'Addis-Abeba, de nombreux commerçants sont musulmans. La région est pourtant le coeur de l'Ethiopie chrétienne.
Canne à sucre
La couturière
Le magasin de portables. Dans ce pays pauvre, la plupart des citadins en ont un

Dans les rues, les cireurs de chaussures sont à l'oeuvre. On peut aussi se peser. Très étonnant dans ce pays où tous les gens sont minces !

On trouve à Bahar Dar un grand marché aux animaux. C'est ici qu'on vend et achète zébus, moutons, chèvres. Sur la grande esplanade les vendeurs se regroupent , plaisantent, discutent des prix. Quand je m'approche, beaucoup me font signe qu'ils veulent être photographiés. C'est plutôt rare dans ce pays où beaucoup de gens n'aiment pas qu'on leur tire le portrait.

Michèle qui fait un petit dessin des animaux a beaucoup de succès. Un attroupement se forme autour d'elle. Quand elle fait le portrait de deux vendeurs, c'est de la folie. Tout le monde se presse, rigole, se moque des "modèles" !
Le "modèle"

Les chutes du Nil Bleu se trouvent à 35 kilomètres de Bahar Dar par une piste en bon état mais très poussiéreuse. Il n'a pas plu depuis bien longtemps ici, l'herbe est jaune et le bétail essaie de brouter les rares touffes encore vertes. Les foins ont été faits et on croise de grosses charrettes qui en sont chargées.

Il y a quelques cultures: oignons, pois cassés, piments, carottes, canne à sucre, riz. Les enfants rient quand on les prend en photo et qu'on leur montre le résultat.
Canne à sucre
Séchage des piments

Dans les villages, les hommes commercent, boivent un café ou jouent au billard, au baby-foot ou au ping-pong. Dans de nombreux villages du Nord, on retrouve ces "salles de jeu".
En chemin, on tombe sur une école religieuse orthodoxe. Les prêtres sont reconnaissables à leur calot sur la tête.
Un circuit à pied permet d'aller observer les chutes du Nil Bleu, un des affluents importants du Nil. Un barrage sur le Nil Bleu, le Barrage de la Renaissance, est en cours de construction  et devrait être le plus grand barrage d'Afrique. Pour l'instant, il est surtout le barrage de la discorde entre l'Ethiopie et les deux autres riverains du Nil, le Soudan et l'Egypte qui craignent que leur approvisionnement en eau soit réduite.
 A ce stade, le Nil Bleu n'est qu'un gros torrent
Les Ethiopiens disent que ces chutes sont les plus belles d'Afrique. Un peu exagéré, il y a tout de même les chutes du Zambèze !
 Traversée du Nil Bleu

Sur le chemin, nous sommes harcelés par de très jeunes femmes avec des bébés qui veulent absolument nous vendre tissus, chapeaux, bracelets. On comprend bien la nécessité pour elles de récolter un peu d'argent mais la situation est pénible car elles sont quelquefois très agressives si on ne cède pas à leurs "propositions".

En fin de journée, nous allons à Bezawit Hill, là où Hailé Selassié a fait construire un palais. La route passe devant le Monument aux Martyrs Amharas qui donnèrent leur vie pour mettre fin à la dictature du DERG, le gouvernement militaire communiste. Melaku en profite pour nous faire une petite leçon d'histoire. En 1974, l'Empereur Hailé Selassié a été renversé par un coup d'état militaire. Le régime impérial était devenu très impopulaire après les famines à répétition et des manifestations de luxe de la Cour. A cette époque de disette pour le peuple, on fêtait les anniversaires des chiens de l'Empereur ... Le DERG, soutenu par l'URSS et Cuba, se transforma rapidement en une dictature féroce, pire encore que celle du pouvoir impérial. Ce gouvernement fut abattu par une alliance des Fronts de Libération de l'Erythrée, du Tigré et des Démocrates Ethiopiens. Malgré tout, aux dire de Melaku, le gouvernement communiste fit accomplir au pays des progrès dans le domaine de l'éducation et de l'électrification des campagnes. Rien n'est jamais totalement noir, ni totalement blanc ! 

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