Il fait déjà nuit quand nous arrivons à
l'aéroport de Santiago de Cuba. Sa petite aérogare est vieillotte,
plus modeste que celle de Pau. C'est pourtant la deuxième ville du
pays avec plus de 400 000 habitants.
Le premier slogan affiché dans le hall de
livraison des bagages nous met dans l'ambiance : Santiago de Cuba,
rebelde ayer, hospitalaria hoy, heroica siempre ! C'est ici qu'a
commencé la Révolution Cubaine. Fidel Castro y a attaqué sans
succès la Caserne de la Moncada le 26 Juillet 1953 avant d'être
capturé par les troupes du dictateur Batista, puis emprisonné. Et c'est aussi ici
qu'il a proclamé sa victoire le 1er janvier 1959 après que son
armée de barbudos ait fini par renverser Batista. A l'époque, il
n'était pas encore communiste, contrairement à son frère Raul
Castro Ruz qui lui a succédé au pouvoir en 2006 et à Che Guevara,
ses compagnons de combat de la Sierra Maestra..
Dès la sortie de l'aéroport, question automobiles,
on est mis dans l'ambiance. D'antiques américaines nous attendent
pour nous transporter en ville.
On dirait que la vie s'est arrêtée en 1962, au
moment où a commencé l'embargo américain. De très nombreux véhicules datent des années 1950 et les Cubains font des prouesses pour
les maintenir en vie. Bien sûr, on voit aussi à Cuba des véhicules soviétiques (des voitures Lada ou Moskvitch, des camions Kamaz) et maintenant quelques rares
véhicules modernes, japonais, coréens et même français. Mais,
Cuba ne serait plus Cuba sans ses vieilles Chevrolet, Dodge, Pontiac ou autres
Lincoln !
Nous somme un groupe de 13, logés chez l'habitant.
Il y a là Chaké l'Arménienne qui habite Paris, traductrice
d'anglais, et qui a été la belle-soeur d'un ingénieur géophysicien
de Elf avec lequel j'ai travaillé plusieurs années; Joëlle
l'employée administrative qui travaille chez Lactalis en Mayenne,
passionnée de voyages et très indépendante ; un couple de
retraités de Bordeaux, Jacques qui travaillait dans une banque pour
recouvrer des créances et son épouse Gisèle cadre administrative à
la Fac de Bordeaux, section Oenologie; un couple de Paris, Jean
formateur dans une banque – le «monsieur je sais tout» de la bande
- et son épouse Alice qui prennent Michèle en grippe dès le départ,
probablement pour une question de bonne place dans le bus; un couple
d'hommes, très probablement homosexuels, que, dès le départ, tout
le monde appelle «les garçons» - comme s'ils étaient des
adolescents alors qu'ils ont largement dépassé la cinquantaine ! -,
férus de voyages et de culture, le très discret et affable Michel,
un parisien ayant eu plusieurs vies professionnelles, la dernière
dans le tourisme, et le petit Philippe, un fonctionnaire habitant
Grenoble aux avis très tranchés et pas toujours bienveillants. Et
puis Mado et Jean-Paul, nos amis de Pau avec lesquels nous
entreprenons notre troisième voyage après l'Indochine et l'Inde.
Notre accompagnatrice d'ADEO, Christine la parisienne, la soixantaine
passée, retraitée du milieu de la mode, très zen -elle nous
dira plus tard qu'elle s'est convertie au bouddhisme - s'avère
rapidement peu portée sur l'organisation et venue surtout ici pour y danser la salsa et faire le tour des conquêtes qu'elle a pu faire au
cours de ses précédentes missions à Cuba. Une vraie cougar.
Nous n'avons maintenant qu'une envie, dormir. Avec
Mado et Jean-Paul nous partageons, comme nous le ferons presque tout
au long du voyage, une habitation de 2 chambres. Nous sommes dans une
maison d'hôtes bien équipée. Les propriétaires ne dorment pas là,
ils ont un autre logement. Le nôtre est très correct, et bien
propre.
Quand nous disons au propriétaire venu nous
accueillir et nous donner les clés, qu'il est assez aisé pour avoir
2 maisons, il nous dit qu'il ne fait pas partie des riches !
Pourtant, les habitations du coin semblent plutôt délabrées par comparaison avec notre logement. Et quand la propriétaire nous donne sa carte de visite, on s'aperçoit que c'est celle d'une entreprise de location de chambres. Depuis l'arrivée de Raul Castro au pouvoir, il y a une certaine libéralisation et les petites entreprises privées commerciales sont autorisées. Le tourisme est un des secteurs en plein boom et très nombreux sont les Cubains qui louent des chambres, ce qui permet l'essor d'un tourisme de masse: 1 million de touristes par an, pour une population de 12 millions de Cubains.
Pourtant, les habitations du coin semblent plutôt délabrées par comparaison avec notre logement. Et quand la propriétaire nous donne sa carte de visite, on s'aperçoit que c'est celle d'une entreprise de location de chambres. Depuis l'arrivée de Raul Castro au pouvoir, il y a une certaine libéralisation et les petites entreprises privées commerciales sont autorisées. Le tourisme est un des secteurs en plein boom et très nombreux sont les Cubains qui louent des chambres, ce qui permet l'essor d'un tourisme de masse: 1 million de touristes par an, pour une population de 12 millions de Cubains.
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