dimanche 9 avril 2017

Cuba (10) : Trinidad

En partant vers les quartiers populaires de Trinidad, on quitte la Plaza Major et quelques musiciens qui font déjà la quête de bonne heure.
Nous passons devant une école primaire. La maîtresse nous fait signe d'entrer. Les enfants sont debout, en train de se chamailler, de jouer ou de boire une canette. Au milieu de ce vacarme, une petite fille est au tableau. A chaque fois qu'elle répond correctement, la maîtresse la fait applaudir par ses petits camarades.
L'éducation est un des grands succès du régime castriste. Cuba est le pays qui a le taux d'analphabétisme le plus bas d'Amérique Latine. C'est aussi à l'école qu'on apprend qui sont les héros du pays: ceux de l'indépendance à l'égard de l'Espagne, ceux qui ont combattu le protectorat américain, ceux qui ont fait partie de l'épopée révolutionnaire: Frank Pais, Che Guevara ou Camilo Cienfuegos. On y apprend aussi l'hymne national. En quittant l'école, la directrice nous demande si nous pouvons faire don de quelques CUC ... 
En dehors des circuits touristiques, on pénètre dans un quartier pauvre avec de petites maisons qui se touchent les unes les autres. 
La première pièce qui donne sur la rue pavée est souvent une sorte de séjour avec des canapés ou des rocking-chairs chairs et une télé ancien modèle. 
Les gens sont assis par terre devant leur porte et laissent passer le temps. Pourtant nous ne sommes pas le week-end ...
Dans la rue, il n'y a pas de voitures, uniquement des charrettes ou un petit tracteur, Et pas mal de chevaux montés par les Zorros ou les Sergents Garcia du coin. 
C'est facile d'échanger quelques mots avec les habitants. Plusieurs nous demandent des tee-shirts, du savon, du shampoing. Ils nous parlent de leurs enfants dont le portrait en grand format trône souvent dans l'entrée. Une dame de 50 nous dit qu'elle a eu tardivement un seul fils qui est parti maintenant étudier; elle regrette de ne pas avoir eu de fille qui serait restée un peu avec elle ...
Un pépé de 90 ans nous aborde dans un anglais pas trop mauvais. Il travaillait dans un hôpital et il a fait des études ou un stage en Californie, je suppose avant la Révolution . Quand je lui dis qu'il a vécu avant l'ère Castro, il met tout de suite fin à la conversation. Quoi en penser ? Peur de parler, d'avoir affaire à un mouchard, désintérêt pour la politique ?
Des hommes proposent des tours en cheval vers la cascade. Ils nous montrent sur un petit album photos de ce qu'on peut voir pendant le tour. Ils insistent, mais sans excès pour nous vendre ce tour de 15 CUC par personne pour la journée. 30 CUC (euros) à deux, c'est un très bon revenu ici. C'est déjà plus que le revenu mensuel moyen des Cubains! Nous réservons pour après-demain.
Arrêt au moment de l'apéro à la Cochachana pour déguster un breuvage typique composé de miel, d'eau de vie d'une plante spéciale, de citron coupé d'eau gazeuse. Ce n'est pas excellent.
Le Musée Civique Historique ne présente pas beaucoup d'intérêt. Les gardiennes font du brodage en même temps qu'elles donnent quelques modestes explications. Ça leur permet d'essayer de nous vendre leurs petits napperons pour 3 CUC et d'améliorer ainsi leur ordinaire. Du haut de la tour, on a une belle vue sur la ville.
Déjeuner léger dans un restaurant. Je bois un trinidad tropical, à 3 couleurs. C'est beau et c'est bon!
Un temple de la santeria est consacré à la Déesse de la mer. Cette religion afro-cubaine pratiquée par les descendants d'esclaves vénère les orishas d'origine nigériane. Comme le vaudou à Haïti, elle est en plein développement à Cuba, Après leur baptême, les fidèles doivent s'habiller tout en blanc pendant plusieurs semaines.
Quelques Cubains qui passent une après-midi tranquille
Cet après-midi ma tentative pour me connecter à Internet échoue. C'est impossible, il y a trop de monde. Quelle galère ! Par contre le cadre est sympathique sur les marchés à côté de la cathédrale, il y a des orchestres qui jouent en permanence.
Sur une petite placette, voici l'attirail qu'on vend aux innombrables touristes européens et américains qui se pressent ici, à Trinidad.
Les cigares Che Guevara
En fin d'après-midi, nous avons rendez-vous avec une dame du quartier populaire pour lui donner quelques tee-shirts, savons, et crayons/stylos pour les enfants. Elle nous a fait le lui promettre ce matin!
Le soir, nous irons manger au restaurant de midi. Michèle a trouvé de la langouste à 12 CUC (euros) !
Et ensuite nous allons écouter de la musique et voir les gens danser à la Casa de la Trova. Et qui y trouvons-nous ? Evidemment Christine !

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