On profite de notre deuxième journée à Baracoa pour aller à la Playa de Maguana, une
belle plage de sable blanc à une vingtaine de kilomètres à
l'ouest de la ville. La route est assez étroite et certaines portions sont en mauvais état. Un grand pont de béton a été totalement détruit par le cyclone
Matthew en octobre dernier et en attendant sa réparation il faut emprunter un passage réalisé
sur une digue provisoire de rochers.
Ici, les cocotiers ont été décimés. Nous
passons devant la fabrique de chocolat inaugurée en 1963 par Che
Guevara, alors ministre de l'Economie. Notre accompagnateur Andres
dit que la technologie russe utilisée est maintenant dépassée. Ils
devraient demander aux Suisses de venir les aider !
Plusieurs écoles le long de la route, depuis la maternelle
jusqu'au collège. Les élèves ont un uniforme couleur marron clair.
Ils nous font de grands signes et crient au passage de notre
transport de troupes. A propos d'école, voici la blague qui fait
fureur actuellement chez les Cubains : Dans sa carrière, Fidel
Castro a réussi trois choses et il en a raté trois autres. Celles qu'il a
réussies : l'école, la santé et la culture. Celles qu'il a
ratées : le petit-déjeuner, le déjeuner et le dîner. Ils ont
toujours le mot pour rire les Cubains, sauf ceux des CDR qui les
espionnent et eux ne rigolent pas du tout ...
Arrivés à la plage, je me précipite vers la barrière de corail
qui se trouve à 50 mètres. Il y a pas mal de vagues et ça remue ... Sur place, c'est décevant.
Il y a bien des coraux mais la plupart sont morts. Seuls se
développent de petits coraux-cerveaux et des gorgones. Quelques poissons aussi mais
en tout petit nombre: de gros chirurgiens noirs bleutés avec
une queue jaune, des girelles multicolores. Et c'est à peu près
tout.
On trouve aussi des oursins de différents types. J'en ramène un à terre, vivant. Il est assez
gros avec des piquants jaunes marrons. Succès auprès de mes
camarades de voyage !
En revenant de la plage, une dame nous propose ses gâteaux à la crème et un automobiliste très fier nous ouvre le capot de sa belle voiture américaine President dont le moteur est d'origine. Il nous dit qu'elle vaut 25 000 CUC (euros), ce qui représente une fortune ici à Cuba. Mais pas question de l'acheter, ces voitures font partie de patrimoine, et il est impossible de les exporter!
De retour à Baracoa, on déjeune dans un restaurant d'Etat installé dans un fort au bord de
l'Océan. Au menu, des pois chiches cuisinés avec du jambon, une bière
locale, la Bucanero et une jelly qui pourrait venir d'Angleterre
!
L'après-midi nous faisons un petit tour de ville avec Chaké, notre copine
arménienne. Bord de mer où certains immeubles sont totalement
délabrés
puis la rue principale - elle s'appelle Jose Marti, évidemment - où on
trouve toutes sortes de commerces: des locations de chambre pour
touristes, très nombreuses, au petit restaurant,
du marchand
d'habits - dont le choix est extrêmement restreint - au pourvoyeur d'accès Internet pris d'assaut par des gamins qui sont "accros" aux jeux comme chez nous,
du boucher de l'agricultura urbana - quelques rares morceaux de viande
exposés à la poussière et aux mouches - au vendeur de hot-dogs, traduit en espagnol par perros calientes.
La pharmacie où on ne trouve pratiquement que des médicaments de base et des potions à base de plantes. A ce propos, on parle souvent de santé gratuite à Cuba. Ce n'est pas complètement exact. Si l'hospitalisation et les consultations des médecins ne sont pas payants par contre les patients doivent acheter, sans remboursements, leurs médicaments dans les pharmacies.
Le bureau de la perception des impôts où la fonctionnaire est affalée sur son siège devant son ordinateur.
Nous retrouvons un des musiciens qui
jouaient devant le bar où nous avons consommé hier au soir. Il carburait alors au rhum blanc, mais aujourd'hui il nous propose de
boire un jus d'ananas naturel. Et c'est même lui qui paye ...
En chemin nous nous arrêtons à la Cathédrale de Nuestra Señora
de la Asunción. Quelques fidèles psalmodient des prières.
Retour à la casa particular pour un petit repos avant de dîner à
la maison. Le repas est bon mais c'est un peu toujours la même chose: salade
de tomates, concombres et haricots verts, poisson grillé
accompagné de riz. La seule originalité du jour, c'est une glace vanille! La patronne est fière de
sa glace italienne maison. Elle a dû recevoir des leçons particulières de cuisine car sa soeur
vit à Rome, mariée avec un Italien ... La pièce d'entrée de notre casa est d'ailleurs décorée avec des photos de villes italiennes : Rome, Florence,Venise.
Le soir, nous
allons à la Casa de la Cultura écouter de la
musique. Plusieurs types de danses, rumba, salsa, guaguanco, yambu, columbia, berengue ... Un
couple de jeunes danseurs fait des figures époustouflantes.
C'est vraiment magnifique à voir, la fille très jeune - elle a surement moins de 18
ans - suit parfaitement son cavalier ...
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