Lever à l'aube car notre bus de ligne qui rejoint Baracoa part à
8 heures. Après un bon petit déjeuner (pain,
gâteau à la farine de maïs, sapote, ananas, papaye, banane, jus de
goyave, omelette et café) nos taxis nous embarquent pour la gare routière. L'ambiance est revenue au beau fixe depuis qu'ils ont
obtenu satisfaction sur le prix de leurs courses d'hier.
Notre taxi nous
dit que la vie n'est pas facile à Cuba parce que le
coût de la nourriture est actuellement très élevé. La nourriture, avec les
biens d'équipement et l'habillement sont les postes principaux de dépense des Cubains qui pour beaucoup n'ont pas de voitures et pour
qui la santé et l'éducation sont gratuits, et le logement d'un
prix fort modique. Il y a beaucoup de chômeurs nous dit-il, et
effectivement, on aperçoit le long de la route de très nombreuses
personnes en âge de travailler qui ne font rien.
Petit esclandre au départ du bus, le contrôleur ne veut pas que
je mette ma petite valise dans la cabine du bus, il exige que je la
mette en soute. Du coup ça m'oblige à en sortir l'argent, les
jumelles et ma tablette que je ne voudrais pas perdre... Je
m'aperçois qu'il a laissé monter une personne avec une petite
valise semblable à la mienne ... Comprenne qui pourra.
Le voyage vers Baracoa dure près de 5 heures. Après avoir
traversé d'immenses champs de canne à sucre et de bananeraies,
le
bus s'approche d'une petite ville aux maisons pauvres mais dont les
rues sont bien entretenues: pas de détritus, des massifs de fleurs
bien taillés. Le nom me dit quelque chose: Guantanamo.
La base
américaine, tristement célèbre pour enfermer sans jugement des supposés
djihadistes, n'est qu'à quelques kilomètres de là.
Mais il est impossible d'y accéder. Cuba considère qu'il s'agit d'une occupation illégale de son territoire par les
Etats-unis, à la suite d'un "accord" qui a été imposé à Cuba par les Etats-Unis à la suite de la guerre hispano-américaine de 1898. Les environs de la base américaine sont donc complètement
minés. Qui plus est, pendant les années qui ont suivi la prise de pouvoir par les castristes, cette base a été utilisée par la CIA pour fournir un appui aux contre-révolutionnaires ayant pris le maquis à Cuba.
Ensuite, la route longe la Mer des Caraïbes avant de s'élever
dans la chaîne de montagnes qui sépare le nord du sud de l'île de
Cuba. Notre bus chinois Yutong peine ...
Les traces de l'ouragan Matthew qui s'est abattu sur l'Est de Cuba en octobre dernier sont très visibles dans les forêts . Des
palmiers ont été littéralement étêtés. D'autres gros arbres
sont carrément hachés menus. Il est vrai que ce cyclone est un des
plus puissants passés récemment sur Cuba. Un habitant de Baracoa
qui voyage dans notre bus nous dit qu'il a duré 6 heures avec des
vents de 290 kms/h.
En chemin nous faisons un petit arrêt technique.
Dans la maison qui se trouve à proximité, on trouve de très belles
fleurs et un beau papillon,
et on peut acheter un cucurucho, une excellente friandise à base de noix de coco râpée mélangée avec du
miel et du jus de fruit, conservée dans une feuille de bananier séchée.
Arrivée à Baracoa situé sur l'Océan Atlantique, face à Haïti. La ville est
agréable avec de nombreuses maisons peintes en couleur vive.
Dans le centre ville, on se déplace en vélo-taxi qui sert aussi éventuellement à transporter un petit cochon grillé !
Dans la
région on fabrique du chocolat; l'usine a été inaugurée en 1963 par Che Guevara.
En nous promenant dans le joli centre-ville bariolé, nous rentrons à la Casa del Cacao déguster un mélange de chocolat
froid avec de l'eau de coco. C'est bon.
La serveuse n'arrête pas de remettre sa minijupe en place, sans se préoccuper des clients ... dans ce restaurant d'Etat, on ne fait pas trop attention aux manières (!) mais les employées sont agréables et serviables.
La serveuse n'arrête pas de remettre sa minijupe en place, sans se préoccuper des clients ... dans ce restaurant d'Etat, on ne fait pas trop attention aux manières (!) mais les employées sont agréables et serviables.
La terrasse d'un hôtel très
chic mais malheureusement presque vide est un point d'observation idéal pour le coucher du soleil.
Nous y prenons un petit mojito avant de descendre manger de la langouste dans un restaurant typique. Pendant que Michèle teste une langouste à l'ail, je déguste une langouste au chocolat . Forcément, Baracoa, c'est le pays du chocolat ! La saveur est étonnante mais pas désagréable.
Nous y prenons un petit mojito avant de descendre manger de la langouste dans un restaurant typique. Pendant que Michèle teste une langouste à l'ail, je déguste une langouste au chocolat . Forcément, Baracoa, c'est le pays du chocolat ! La saveur est étonnante mais pas désagréable.
Nous sommes logés avec Mado et Jean-Paul dans un petit pavillon de plain pied. La chambre est petite mais propre, équipée d'un ventilateur bien utile... La patronne, professeur de géologie à l'Université de Baracoa, est très sympathique et assez jeune. Comme beaucoup de Cubains, elle a un deuxième métier, celui d'hôtesse. Nous décidons de prendre nos repas du soir chez elle. Pour les préparer, elle est entourée de sa mère et d'une employée. Le serveur du dîner est un étudiant en médecine qui termine ses études de stomatologie. Apparemment, la location ne marche pas trop mal car sa maison est équipée de tout le confort.
La Casa de la Trova qui se trouve dans le centre de Baracoa est toute petite. On y danse accompagné d'orchestres qui jouent des airs de salsa, de rumba ou de changüi-son. Par des fenêtres, on peut apercevoir le spectacle depuis la rue. Certains couples de danseurs font des figures époustouflantes.
Christine y passe la soirée. Ici aussi, elle a retrouvé des copains qu'elle connaît de ses précédents voyages. Cette
femme-là, elle a des hommes dans tous les ports! "Les autres danseuses
sont des petites jeunes, élèves de cours de salsa, qui viennent s'exercer avec
leur professeur", me dit Christine, peut-être un peu jalouse de la
qualité de leurs prestations ...
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