La nuit a été chaude et humide, mais heureusement
notre chambre est équipée d'une clim. Mais quel bruit ! Les boules
quiès atténuent à peine un ronflement de moteur diesel .... Petit
déjeuner à 8 heures, autant dire assez tard puisque le décalage
horaire de 7 heures avec la France m'a fait réveiller à 5 heures,
malgré la fatigue. A travers une fenêtre grillagée – à Cuba
toutes les fenêtres des étages inférieurs le sont, risques de vols
obligent - , nous avons une vue sur le carrefour où passent de
nombreux camions-taxi dont la benne a été transformée pour
transporter des personnes. Ce sont les transports en commun les plus
nombreux ici. Les véritables bus, tous des Yutong chinois, ne sont
pas très fréquents. Camions américains, voitures américaines, ...
tous plus déglingués les uns que les autres. Quelques uns sont
malgré tout repeints de couleurs flamboyantes.
Beaucoup de carrioles à cheval aussi car peu de
Cubains disposent d'une voiture particulière.
Premiers contacts avec la rue cubaine.
Le programme d'aujourd'hui consiste à se promener
dans la vieille ville de Santiago de Cuba. Balcon de Velazquez - le premier gouverneur espagnol - d'où
les premiers colons guettaient l'arrivée d'éventuels
pirates dans la baie, puis la Cathédrale.
On fait de la gym dans la rue ou du chi gong
sur le parvis de la Cathédrale. Les Chinois sont passés par là.
La Plaza Cespedes marque le centre de cette
vieille ville coloniale.
Tout autour se trouvent de beaux bâtiments : la
Mairie, la Cathédrale, la maison de Diego Velazquez de style
mudéjar.
Dans les rues adjacentes, de nombreux bars où on
peut écouter des orchestres interpréter des airs de son, de trova,
de boléro, de salsa, ... L'occasion de prendre un mojito ou
un cuba libre en regardant danser un vieux couple encore très
agile.
Acheter à boire ou à manger n'est pas si simple
que ça. Selon l'endroit, on paie en pesos cubains ou en CUC (pesos
convertibles normalement utilisés par les étrangers) dont la valeur
est sensiblement différente. 1 CUC vaut 1 dollar américain (soit
environ 1 euro au taux de change actuel), alors que 1 peso cubain (la
monnaie normalement utilisée par les Cubains) vaut 25 fois moins. Il
paraît qu'il y a un plan de convergence des 2 monnaies, mais on n'y
est pas ! En tout cas, ce système à 2 devises complique les choses pour le visiteur. Certains Cubains profitent même du système
pour tenter de vendre leurs produits dans la rue aux étrangers à un
tarif 25 fois plus cher qu'aux Cubains. Il suffit d'annoncer un prix
en pesos, sans préciser s'il s'agit de pesos cubains ou de pesos
convertibles .Le touriste qui ne connaît normalement que les CUC
aura tendance à comprendre que le prix lui est annoncé en CUC …
Les murs des rues sont souvent couverts
d'inscriptions indiquant quel est le «CDR» du coin. Le CDR, c'est
le Comité de Défense de la Révolution créé par le régime pour
surveiller les agissements des contre-révolutionnaires, quartier par
quartier. L'écrivaine cubaine exilée en France Zoé Valdès dit que ce sont des 'mouchards' ... Les CDR ont des bâtiments sur lesquels on
trouve des slogans à la gloire du régime, et des effigies des chefs
de la Révolution : Fidel, et aussi le Che, le héros révolutionnaire
dont le destin dramatique est connu dans le monde entier.
Encore qu'on ne voit ces portraits que sur des
panneaux officiels, des usines et magasins d'Etat. Pas une seule
effigie du Che sur les tee-shirts des Cubains, comme en voit parfois
chez nous. Par contre, les jeunes sont très nombreux à porter des
tee-shirts aux couleurs de marques américaines, de clubs sportifs
américains et même du drapeau américain ... Étrange dans ce pays
qui a été soumis à un embargo implacable de la part de son voisin
du Nord pendant 60 ans et qui désignait jusqu'à il y a peu les
Etats-Unis comme le pays impérialiste à abattre.
Comme dans les ex-Pays de l'Est, on joue aux échecs
dans les rues et une petite place de Santiago est consacrée à ce
jeu, ainsi qu'aux dames et aux dominos pour les moins
«intellectuels». Des parties acharnées s'y déroulent et les
joueurs en viennent presque aux mains s'il y a dispute.
Dans le patio du Musée du Carnaval, on donne tous les jours un spectacle de danses
folkloriques.
A la fin, les spectateurs sont invités à participer, ce qui donne l'occasion à la danseuse qui nous coache de se présenter, de demander de l'argent et d'essayer de vendre un CD du groupe. La concurrence est féroce, il n'est pas question de donner quelques CUC à la mauvaise danseuse !
Pendant la journée, nous n'avons déjeuné que
d'une petite pizza payée l'équivalent de 0,2 € et de quelques
sapotes, un fruit délicieux ressemblant à un petit avocat et dont
la chair orange est sucrée et un peu farineuse. Le dîner du soir
est donc attendu avec impatience. Christine emmène tout le groupe
dans un restaurant très bien, dit-elle. C'est vrai que c'est bon
marché. La langouste grillée coûte 200 pesos cubains, soit 8 €
... Au moment de payer, elle ne s'y retrouve pas dans les comptes, et
nous devons attendre 45 minutes avant de régler l'addition.
Du coup, la plupart des membres du groupe décident de rentrer se coucher après le repas. Seuls Mado, Jean-Paul, Michèle et moi, accompagnés par Christine et son copain cubain, un rasta petit fils d'un musicien très connu ici (celui de droite sur la photo) décidons d'aller écouter un petit concert de musique qui a lieu dans un bar de la Plaza de Marte.
Du coup, la plupart des membres du groupe décident de rentrer se coucher après le repas. Seuls Mado, Jean-Paul, Michèle et moi, accompagnés par Christine et son copain cubain, un rasta petit fils d'un musicien très connu ici (celui de droite sur la photo) décidons d'aller écouter un petit concert de musique qui a lieu dans un bar de la Plaza de Marte.
Arrivés sur place, l'entrée est
payante (3 € par personne) et le groupe se produit dans une salle
fermée. Le style de musique ne plait pas trop à Mado et Jean-Paul et Christine n'est plus trop
emballée non plus. Elle a peut-être mieux à faire avec son compagnon
cubain ... Michèle déclare aussi forfait ... Comme je ne parle pas espagnol et que je ne connais pas suffisamment cette ville pour être en mesure de revenir à notre habitation, il ne me reste plus qu'à
rentrer me coucher à mon tour ... C''est tout de même dommage de ne pouvoir
découvrir cette musique ici même à Santiago
de Cuba, la ville qui a le plus contribué au développement de la musique cubaine, la ville du Buena Vista Social Club.
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