C'est aujourd'hui notre dernier jour à La Havane et à Cuba. Le
petit déjeuner du Lido est toujours aussi médiocre. Pendant que
Michèle se repose, et avant qu'arrivent Angelita et Milayda qui doivent revenir nous voir à l'hôtel, je fais un petit tour.
D'abord
dans Habana Vieja pour retourner admirer les peintures murales.
Celles de
l'Autobiennal sont vraiment magnifiques.
Avant de quitter Cuba, il faut tout de même se renseigner un peu plus
sur la Révolution! Un musée lui est consacré, installé dans l'ancien Palais présidentiel
Évidemment, la
présentation tient de la propagande pour le régime, mais elle fait
tout de même passer quelques messages: tout d'abord la violence
extrême de la dictature de Batista qui pratiquait la torture contre ses opposants,
le rejet que son régime inspirait auprès de l'immense majorité des Cubains, et puis le soutien indéfectible du gouvernement américain à la dictature de Batista, et ce, jusqu'au dernier jour.
Bien sûr, on met en lumière tous les combats de l'épopée castriste, depuis l'attaque de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba en 1953, le débarquement en 1956 des 82 guérilleros - dont les Castro, Che Guevara, Camilo Cienfuegos - venant du Mexique sur le yacht Granma, jusqu'à la prise du pouvoir à La Havane le 1er janvier 1959.
On expose les réussites du gouvernement cubain en matière de santé et d'éducation qui sont d'ailleurs reconnus par tous les Cubains. Le reste n'est que propagande à la gloire du régime. Le musée est d'ailleurs visité par les enfants des écoles dont il faut développer le "civisme révolutionnaire".
le rejet que son régime inspirait auprès de l'immense majorité des Cubains, et puis le soutien indéfectible du gouvernement américain à la dictature de Batista, et ce, jusqu'au dernier jour.
Bien sûr, on met en lumière tous les combats de l'épopée castriste, depuis l'attaque de la caserne de la Moncada à Santiago de Cuba en 1953, le débarquement en 1956 des 82 guérilleros - dont les Castro, Che Guevara, Camilo Cienfuegos - venant du Mexique sur le yacht Granma, jusqu'à la prise du pouvoir à La Havane le 1er janvier 1959.
Le Commandante Camilo Cienfuegos, anarchiste, un des plus populaires parmi les révolutionnaires
Vilma Espin, devenue la femme de Raul Castro, une des trois grandes figures féminines de la Révolution, ingénieur chimiste, féministe, présidente de la Fédération des Femmes Cubaines et défenseur des homosexuels
Le Commandante Che Guevara qu'on ne présente plus
Au départ, Fidel Castro n'était
pas marxiste - contrairement à son frère Raul et à Che Guevara - et
c'est l'attitude hostile des Etats-Unis a l'égard de son programme
de nationalisations et de réforme agraire qui va rapidement le
pousser dans les bras des Soviétiques. Le soutien de la CIA aux
maquis anti-castristes, les sabotages, les assassinats politiques puis l'épisode de la Baie des Cochons où les Etats-Unis tentent de renverser le gouvernement révolutionnaire vont carrément faire
de Cuba un pays communiste.On expose les réussites du gouvernement cubain en matière de santé et d'éducation qui sont d'ailleurs reconnus par tous les Cubains. Le reste n'est que propagande à la gloire du régime. Le musée est d'ailleurs visité par les enfants des écoles dont il faut développer le "civisme révolutionnaire".
Le kiosque où sont exposés le yacht Granma, des avions utilisés lors de l'invasion de la Baie des Cochons
un camion utilisé pour transporter clandestinement des armes
un char d'assaut artisanal fabriqué par des ouvriers pour le Commandante Cienfuegos
La gardienne du kiosque du Granma
Le Granma
Scènes de rue
Sortie des écoles
Habanitas
La prof de danse
Transexuels
En fin de matinée, nous avons rendez-vous avec Milayda et Angelita pour les inviter à
manger dans un bon restaurant. "Il y a eu un problème"
disent-elles pour justifier qu'elles arrivent très en retard à
notre hôtel. "Tous les lundis, il y a un problème pour tous les Cubains". Des queues énormes aux arrêts de bus entre autres. Nous
allons manger dans un restaurant face au Capitole. Devant l'entrée,
il y a une queue d'au moins 50 personnes et il est déjà 14h30 !
Finalement, Milayda s'approche du "gardien de la queue", parle avec lui un petit moment et nous dit d'approcher. Comme elle est connue du gardien (de par son passé de basketteuse), il lui a indiqué qu'une table venait de se libérer et que nous pouvions aller y nous y installer. Nous évitons donc totalement la queue et nous grimpons dans un escalier très étroit et très raide vers le 2ème étage. La salle à manger n'a pas d'ouverture vers l'extérieur, elle est très sombre. Mais à la manière dont sont recouvertes les chaises et aux tentures, nous devons être dans un restaurant très chic. Le menu nous le confirme.
Milayda, Angelita et moi commandons une salade de crevettes et un beefsteak de bœuf - plat rare et cher ici - avec les accompagnements classiques: salade de crudités, riz noir et bananes plantains frites. Michèle prend un plat de pois-chiches puis des crevettes. Pour boire, une sangria - dont on dirait que le vin rouge a été remplacé par un jus de fruits rouges - et de la limonade naturelle. A défaut d'être excellent, c'est très copieux. Qu'à cela ne tienne, Milayda et Angelita font garnir des boîtes pour ramener les restes chez elles; c'est le doggy bag à la cubaine.
Finalement, Milayda s'approche du "gardien de la queue", parle avec lui un petit moment et nous dit d'approcher. Comme elle est connue du gardien (de par son passé de basketteuse), il lui a indiqué qu'une table venait de se libérer et que nous pouvions aller y nous y installer. Nous évitons donc totalement la queue et nous grimpons dans un escalier très étroit et très raide vers le 2ème étage. La salle à manger n'a pas d'ouverture vers l'extérieur, elle est très sombre. Mais à la manière dont sont recouvertes les chaises et aux tentures, nous devons être dans un restaurant très chic. Le menu nous le confirme.
Milayda, Angelita et moi commandons une salade de crevettes et un beefsteak de bœuf - plat rare et cher ici - avec les accompagnements classiques: salade de crudités, riz noir et bananes plantains frites. Michèle prend un plat de pois-chiches puis des crevettes. Pour boire, une sangria - dont on dirait que le vin rouge a été remplacé par un jus de fruits rouges - et de la limonade naturelle. A défaut d'être excellent, c'est très copieux. Qu'à cela ne tienne, Milayda et Angelita font garnir des boîtes pour ramener les restes chez elles; c'est le doggy bag à la cubaine.
Milayda nous parle encore des difficultés à vivre des Cubains.
Elle pense que lu futur s'annonce mal pour Cuba, après le retrait de
Raul Castro du gouvernement prévu l'an prochain. De nombreux Cubains ont
déjà fui en bateau aux Etats-Unis et le mouvement pourrait
s'amplifier. Mais avec Trump, l'accueil risque d'être moins
enthousiaste que sous la présidence d'Obama ... À chaque fois
qu'elles évoquent la situation à Cuba, elles parlent moins fort en
regardant un peu partout si quelqu'un d'autre écoute et en
s'arrêtant de parler dès qu'un serveur s'approche. La confiance
règne! Milayda a été souvent à l'étranger pendant qu'elle était
membre de l'équipe cubaine de basket-ball: en Europe, aux
États-Unis, en Russie, en Chine, ... Il y a peu, elle a eu un
contrat de 2 ans d'entraîneuse de basket au Venezuela, entre 2012
et 2014. "C'était pire qu'à Cuba" nous dit-elle.
Milayda et Angelita nous confient à leur tour des cadeaux pour
Delphine et Mayley. Quant à moi, j'ai de la chance, elles m'offrent
15 cigares dans un sac plastique ! Et pour Michèle, ce sont 2 petites statuettes de chiens et du café. C'est très touchant !
Adieux devant le Capitole. Nous nous promettons de rester en
contact via Delphine.
Ce soir, il ne nous reste plus que 15 CUC à dépenser, juste de
quoi manger quelques petites bananes achetées à un,marchand
ambulant à quelques pas de notre hôtel, et de boire une piña
colada, la dernière. Demain, ce sera un départ très matinal vers
l'aéroport. Direction Belize via Panama.
Notre voyage à Cuba s'achève. Il me reste les souvenirs d'un peuple chaleureux, enjoué malgré les difficultés qui l'assaillent au quotidien, un peuple souriant qui aime danser et chanter, un peuple qui aime la vie et dont on aimerait qu'il puisse se sortir de la situation dans laquelle il se trouve depuis tant d'années, Il y a eu de bonnes choses faites depuis la Révolution mais maintenant il semble que les Cubains attendent des améliorations de leurs conditions de vie au quotidien : alimentation, transports, logement. Le gouvernement cubain l'a bien compris mais aura-t-il les moyens de ses ambitions alors qu'il n'a pas l'intention de beaucoup faire évoluer son modèle, alors que Cuba subit, comme tous les autres pays, les conséquences de la crise économique mondiale mais aussi celles de la crise politique et sociale au Venezuela, qui lui fournissait jusqu'alors de l'énergie à bas coût. Les nuages s'accumulent au dessus de Cuba. Seul le développement du tourisme qui va sans doute se poursuivre à grande échelle avec l'arrivée des Américains peut apporter une bouffée d'air. Il serait dommage que cela aboutisse à une dénaturation du pays. A suivre donc ...
Notre voyage à Cuba s'achève. Il me reste les souvenirs d'un peuple chaleureux, enjoué malgré les difficultés qui l'assaillent au quotidien, un peuple souriant qui aime danser et chanter, un peuple qui aime la vie et dont on aimerait qu'il puisse se sortir de la situation dans laquelle il se trouve depuis tant d'années, Il y a eu de bonnes choses faites depuis la Révolution mais maintenant il semble que les Cubains attendent des améliorations de leurs conditions de vie au quotidien : alimentation, transports, logement. Le gouvernement cubain l'a bien compris mais aura-t-il les moyens de ses ambitions alors qu'il n'a pas l'intention de beaucoup faire évoluer son modèle, alors que Cuba subit, comme tous les autres pays, les conséquences de la crise économique mondiale mais aussi celles de la crise politique et sociale au Venezuela, qui lui fournissait jusqu'alors de l'énergie à bas coût. Les nuages s'accumulent au dessus de Cuba. Seul le développement du tourisme qui va sans doute se poursuivre à grande échelle avec l'arrivée des Américains peut apporter une bouffée d'air. Il serait dommage que cela aboutisse à une dénaturation du pays. A suivre donc ...
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