samedi 20 février 2016

Inde (7) : La circulation

Un dernier article "général" avant de me lancer dans le récit journalier de nos pérégrinations indiennes ... Ce sera à propos de la rue et de la route en Inde. Si un jour vous allez en Inde, un bon conseil, à moins de risquer un infarctus, ne prenez jamais le volant vous-même dans ce pays ! Mieux avoir recours à un spécialiste local qui saura se faufiler dans cette marée humaine mécanisée ...
En ville, à l'heure de pointe (c'est-à-dire toute la journée sauf la nuit entre minuit et 6 heures du matin), la circulation est à son comble. Des ribambelles de rickshaws, des triporteurs motorisés équipés de banquettes permettant de transporter officiellement jusqu'à 5 citadins (appelés tuk-tuks dans d'autres pays) 
partagent la chaussée avec des motos sur lesquelles est juchée une famille entière,
des bus brinquebalants bourrés de passagers jusqu'aux fenêtres et même jusque sur le toit,
des camions de livraison remplis jusqu'à la gueule de marchandises de toutes sortes. C'est un tohu-bohu incroyable où tout le monde klaxonne. Des triporteurs à pédales propulsés par de pauvres forçats qui transportent quelques femmes revenant du marché ou bien des lots invraisemblables de marchandises se faufilent au beau milieu de cette circulation démentielle. 
On y trouve aussi quelques éléphants, et bien sûr des vaches sacrées qui ne semblent pas si malheureuses au milieu des vapeurs d'essence ... 
Chacun évite l'autre sans se fâcher (en général) parce que dans ce grand bazar, il y a des règles implicites que chacun connaît. Si bien que le pire des bouchons disparaît dans un laps de temps raisonnable. Les même règles s'appliquent aux feux rouges qui, bien sûr, sont uniquement là pour le décor. Personne ne les respecte ... sauf s'il y a par hasard un policier à proximité. Peur du gendarme, ou du bakchich, quand tu nous tiens ...
Les routes principales indiennes, qui sont souvent à péage, sont en général en bon état, contrairement au réseau secondaire qui est dans un état pitoyable. Sur le réseau principal, on pourrait donc rouler assez vite s'il n'y avait ces ralentisseurs (ce que nous appelons chez nous des gendarmes couchés; vu l'énormité et le nombre de bosses qu'il faut franchir, ces gendarmes doivent être de hauts gradés !). 
Il faut aussi tenir compte du fait que les véhicules, en particulier les camions, ne se rabattent jamais et restent éternellement sur la même file. Notre véhicule doit donc slalomer en permanence pour les dépasser. Attention aussi aux véhicules qui roulent à contresens sur les autoroutes ! Attention aux vaches sacrées qui stationnent sur les chaussées ! 
Attention encore aux arbres qui se trouvent en plein milieu de la chaussée: depuis que la justice a déclaré illégal d'abattre un arbre, pour des raisons liées au respect de l'environnement, on ne compte plus les rues dans lequel un gros arbre se retrouve au milieu de la chaussée. Apparemment, peu importe que cela provoque des accidents mortels, comme cela vient de se passer à Nashik, dit Ashok ! 
Sur les routes à voie unique, notre chauffeur doit se méfier des véhicules qui doublent en face de nous et ne se rabattent qu'à la dernière seconde ! 
Ils nous préviennent qu'ils approchent en appuyant sur le klaxon comme des malades ... D'ailleurs, ce doit être le mode d'avertissement recommandé ici puisque tous les camions portent une mention à l'arrière qui dit "Horn Please", klaxonnez SVP !) 
En dehors des villes, le réseau routier est infesté de camions de marchandises ("Goods Carriers") de marques indiennes pour la quasi-totalité. La marque la plus connue est Tata mais on trouve aussi des Ashok Leyland. 
Aux commandes d'un gros camion Tata
Beaucoup d'entre eux sont joliment décorés, avec des dessins qui représentent des scènes de la mythologie hindoue. Encore une manifestation de la religiosité ambiante. 
Sur la route, on rencontre encore des mini-taxis de campagne et des camions remplis de travailleurs entassés qui reviennent de leur journée de labeur, 
des voitures individuelles elles aussi très chargées (en Inde on doit connaître le covoiturage, un marché potentiel pour Blabla cars !). 
Plus de 15 dans ce petit véhicule
Les voitures particulières sont le plus souvent de marque coréennes ou japonaises : Hyundai, Honda, Toyota, Nissan, mais la marque la plus courante est Maruti/Suzuki, une joint-venture entre Maruti, une entreprise indienne et Suzuki, une entreprise japonaise. On trouve aussi quelques grosses cylindrées allemandes mais rarement des voitures françaises. Renault qui dispose pourtant d'une usine en Inde, à Chennai (anciennement Madras), n'avait pas jusqu'alors réussi à percer: il semble cependant que son dernier modèle "ultra-low-cost" la Kwid, vendue 4200 euros, reçoive un très bon accueil. Elle suit les traces de la petite Tata qui était jusqu'à présent la voiture la moins chère au monde ...
Au trafic automobile à la campagne viennent se rajouter les tracteurs qui tirent des chargements improbables de son et des attelages de dromadaires. 
Quel spectacle ! Il est étonnant qu'il n'y ait pas plus d'accidents. Il est vrai que les camions sont équipés de moult gris-gris.
Nous avons tout de même vu quelques incidents.
 Une camionnette trop chargée qui manque verser
 Un chargement de son répandu sur la route
Un camion dans le fossé
Et puis, au Temple des Motos de Om Banna, près de Jodhpur, un Saint homme veille sur les conducteurs ! Alors !






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