samedi 21 août 2010

Le Transibérien – 10 : Parc de Gorki-Terelj (21 juillet 2010)

C'est sans doute le meilleur jour de notre voyage, passé dans le Parc National de Gorki-Terelj, à 80 kms d'Oulan Bator. Juste avant d'y pénétrer, la route passe auprès d'un ovoo, une construction chamanique servant aussi aux cérémonies bouddhistes. On y laisse de petits présents, des bombons, un peu d'argent ou même des petits cailloux, et il est d'usage d'en faire 3 fois le tour dans le sens des aiguilles d'une montre.
Puis la route plonge vers une vallée qui serpente au milieu d'un paysage de montagnes assez douces et verdoyantes : on se croirait sur un vaste terrain de golf, tant l'herbe est rase.
Des troupeaux de yacks broutent en liberté.
Nous sommes dans un village de yourtes pour touristes, aménagé au fond d'un petit vallon.
Notre yourte. L'intérieur comporte 2 grands lits et un poële à bois pour les soirées un peu fraîches. L'aération se fait en relevant les bords du feutre. L'inconvénient, c'est que les insectes, moustiques, scarabées et autres cloportes infestent la yourte; ils sont plus nombreux encore dès que le petit lumignon est éclairé. Les jeunes filles attachées à notre yourte doivent utiliser une quantité industrielle de spray anti-insectes-volants-et-rampants pour en arriver à bout ! Malgré tout, nous passons une nuit calme et fraîche, avec une petite vue sur la voûte céleste par le petit trou de la cheminée.
Une yourte comme celle-ci peut-être montée et démontée en 1 heure par un Mongol expérimenté. En général, chaque yourte est installée à un endroit précis pour une saison entière.
Notre village n'est malheureusement pas le seul dans la vallée et apparemment, les projets de construction d'autres villages de yourtes, ou pire de maisons de bois multicolores, sont légions. D'ici quelques années, le Parc de Gorki-Terelj risque fort de devenir une sorte de «Mongoland» fréquenté par des hordes de touristes.
En attendant, nous profitons encore d'un moment de quiétude en faisant une petite marche au milieu des rochers et des forêts. Il y a tellement d'eldelweiss ici qu'elles ne sont pas protégées comme chez nous.
Notre chemin nous mène au Rocher de la Tortue, au milieu d'un petit cirque de montagne.
Nous rencontrons des enfants qui montent les petits chevaux mongols. Ce sont des enfants d'Oulan Bator qui passent ici leurs vacances d'été. Pendant l'hiver, les enfants des nomades doivent quitter les campements de yourtes et sont envoyés à l'école en internat. Bien que vivant à la ville une bonne partie de l'année, ils montent déjà très bien sans selle. Pendant la grande fête nationale du Naadam, ce sont de très jeunes cavaliers (moins de 12 ans) qui montent les chevaux qui courent sur une grande distance, jusqu'à 30 kms.
Nous nous essayons au sport national, mais au pas … et un peu au trot. Pour inciter nos chevaux à aller plus vite, les enfants montent derrière nous et les asticotent en criant «Tchout ! Tchout !»
De retour au village de yourtes, nous faisons un repas mongol succulent : viande de mouton, ravioles, … arrosé d'un petit riesling (un des rares vins disponibles) que nous offrent 2 compagnons qui vont nous quitter ce soir pour rentrer en France.
Nous quittons cet endroit idyllique pour revenir à Oulan Bator. En repassant devant l'ovoo (le monticule de pierres), le chauffeur klaxonne 3 fois; ça vaut les 3 tours à pied paraît-il: il y a bien des arrangements avec les divinités par ici ! Nous nous arrêtons près d'une yourte, une authentique cette fois, habitée par une femme de 88 ans qui a bon pied bon oeil. Elle nous fait visiter son petit intérieur et nous offre quelques en-cas : des gâteaux frits, de la crème de yack. Un petit panneau solaire permet d'avoir un peu d'électricité pour s'éclairer.
Elle est installée au beau milieu d'une steppe assez aride, arrosée par un petit cours d'eau.
L'aridité est un vrai problème pour la Mongolie. Elle est aggravée par la déforestation et une forte augmentation du cheptel de chèvres angora, dont la laine est d'un rapport bien supérieur à celui de la laine de mouton. Malheureusement, les chèvres arrachent la végétation quand les moutons la découpent avec délicatesse …
Un autre arrêt nous permet de goûter le koumis, lait de jument fermenté, préparé et vendu sous une toile tendue au bord de la route :
Le breuvage a un goût très curieux, intermédiaire entre le petit lait et la bière … mais possède des vertus thérapeutiques (voir par ici): insuffisances cardiaques, diabète, troubles digestifs, hépatites chroniques et tuberculose ne lui résistent pas ! Alors, maintenant que nous en avons bu une bonne rasade, nous sommes désormais immunisés … et nous n'avons donc plus besoin d'en boire une nouvelle fois. Quel dommage !

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