jeudi 9 avril 2015

Traversée indochinoise (32) : De Hué à Hoi An

Cung n'est pas très matinale aujourd'hui pour nous accompagner vers Hoi An. Il faut dire que c'est la période des fêtes en ce moment; alors on mange, on boit avec les amis en apportant des cadeaux. Cette nuit, elle s'est couchée à 2 heures du matin ! Heureusement, le programme du jour n'est pas trop chargé. Tout d'abord la visite du mausolée et tombeau de Minh Mang, un empereur "patriotique" qui avait 500 femmes et concubines et plus de 100 enfants. Il était très savant, très intelligent et bon poète, dit Cung. Toutes les qualités. Mais, de nos jours, ce qu'on retient surtout de lui, c'est qu'il s'est fait construire un mausolée extraordinaire. 
Situé dans un parc avec un petit lac artificiel, gardé d'un côté par un griffon, de l'autre par un tigre, 
le mausolée comprend plusieurs bâtiments construits selon les préceptes du feng shui, un art chinois qui a pour but d'harmoniser l'énergie environnementale d'un lieu de manière à favoriser la santé, le bien-être et la prospérité de ses occupants. Son plan est proche de celui de la Cité Impériale de Hué.
Magnifique pièce en bois laqué rouge dédiée au culte de l'Empereur. On vient encore y prier et s'y recueillir. 
Un autre bâtiment, domine le site avec des ouvertures des 4 côtés. De là, une vue splendide sur l'ensemble du site. 
C'est un endroit très reposant qui me rappelle les jardins zen du Japon et incite au repos et à la méditation. 
Nous partons pour Hoi An, via Da Nang.
La Route Mandarine - joli nom - longe une lagune dans laquelle on élève de huîtres, des poissons et des crevettes dans une eau saumâtre. La ligne de chemin de fer Saïgon-Hanoï passe par là.
Nous prenons ensuite la route du Col des Nuages qui, parait-il, délimite du point de vue climatique le Nord et le Sud du Vietnam. En tout cas, le col mérite bien son nom car il y a une brume importante qui ne se dissipe pas . Du coup, la vue est très limitée. Au sommet du col, 500 mètres d'altitude. on retrouve les membres d'un club de vélo qui a organisé l'ascension. Une fois arrivés, on vient chercher les vélos des cyclistes.  Ça doit être une équipe officielle pour avoir des privilèges comme ça ! 
La route du col n'est empruntée que par des touristes car il y a désormais un tunnel qui évite cette montée pour le trafic régulier et les camions de marchandise qui relient Hanoï, Da Nang et Saïgon. 
On redescend rapidement sur la côte avec de belles plages fréquentées par les Vietnamiens pendant les vacances d'été et un nombre de plus en plus grand de touristes étrangers, surtout asiatiques, qui viennent se prélasser dans de grands ensembles hôteliers construits récemment. Les investisseurs étrangers qui ont construit ces ensembles ont obtenu des concessions allant de 20 à 50 ans. 
Da Nang, 1 million d'habitants, est la troisième ville du Vietnam. C'est une ville industrielle avec plusieurs grandes usines (cimenteries, textiles, ...), à l'architecture moderne. Plusieurs ponts très récents  et des gratte-ciels y ont été construits, comme pour affirmer les ambitions du nouveau Vietnam. 
C'est à Da Nang que se trouvait la plus grande base aérienne américaine pendant la Guerre du Vietnam. Les hangars construits pour protéger les avions américains d'un bombardement ennemi sont encore visibles sur l'aéroport.
A la périphérie de la ville, on peut admirer les sculptures faites dans différents marbres locaux. Il y en a pour tous les goûts et toutes les bourses, des statues gigantesques du Bouddha aux statues modernes, et même de petites sculptures en jade. On peut expédier jusqu'en Europe ou en Amérique par avion ou par bateau ! 
Un peu avant d'arriver à Hoi An, Cung nous fait faire une visite dans un autre atelier artisanal : tissus en soie naturelle ou en soie sauvage, marqueterie, sculpture de bois, bois laqué (comme nous avons vu à Saigon), broderies de tableaux (magnifiques), fabrique de vêtements en un temps record (costumes, robes et chemises pour le lendemain), lanternes ... Tout ce qui faut pour le touriste en mal d'idées pour acheter des cadeaux à ramener dans son pays.
Hoi An est le pays des lanternes. Il y en a partout, de plusieurs couleurs, accrochées au dessus des rues ou aux devantures des restaurants et des commerces, sur les bateaux du port et même sur une boîte de nuit qui nous fait bénéficier généreusement de sa musique électro-acoustique. 
La nuit tombée, cela donne une impression assez extraordinaire. La tradition veut qu'à Hoi An on dépose de petites lanternes au fil de l'eau en formulant un voeu : le mien serait que Hoi An évite de tomber dans le travers de Denpasar à Bali : une usine à touristes jobards, composée exclusivement de restaurants, de magasins de souvenirs et de discothèques ...

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