dimanche 12 avril 2015

Traversée indochinoise (39) : De Hanoï à la Baie d'Ha Long


Arrivée à 4h30 en gare de Hanoï. A chaque passage à niveau - et il y en a beaucoup dans la banlieue d'Hanoï -  un couple d'employés est chargé de fermer et d'ouvrir la barrière. Cela procure sans doute de nombreux emplois de fonctionnaires. Pour sortir de la gare, il faut traverser les voies à pied. A cette heure très matinale, cela ne présente pas beaucoup de risques. Duyên nous emmène dans un bel hôtel situé à proximité pour que nous puissions finir de nous reposer. C'est bien agréable après une nuit où il n'était pas possible de faire mieux que de somnoler. 
Nous retrouvons notre chauffeur qui, pendant que nous étions dans le train, a fait le trajet de nuit entre Lao Caï et Hanoï. Ce matin, il n'est pas très frais lui non plus mais cela ne l'empêche pas de se retaper encore 160 kilomètres pour nous conduire jusqu'à la Baie d'Ha Long. 
Au départ de Hanoï, il bruine. Notre premier jour de (toute petite) pluie depuis notre départ de France. Le trajet n'est pas très passionnant. Une circulation de motos, camions et minibus très dense, un paysage urbain entrecoupé de rizières. Même dans ce pays communiste, il y a des routes à péage.
La région est une des plus industrielles du pays. Centrales thermiques, grandes usines se succèdent. Les Japonais et les Coréens du Sud ont beaucoup investi pour construire des usines qui emploient une main d'œuvre très bon marché, meilleur marché qu'en Chine, ce n'est pas peu dire. On aperçoit une usine Canon qui assemble des imprimantes et périphériques d'ordinateur ; Duyên nous dit qu'on fabrique ici beaucoup de voitures japonaises et coréennes: Nissan, Toyota, Hyundai ont tous leurs chaînes de montage à destination du marché vietnamien et même des pays limitrophes. Apparemment, le Vietnam communiste entretient de meilleures relations avec la Corée du Sud capitaliste qu'avec la Corée du Nord dont le régime politique est aussi communiste !
On aperçoit pas mal d'immeubles qui ne sont pas terminés le long de la route. Duyên nous explique que c'est un problème lié à la corruption. Lorsque des habitations se construisent, les autorités municipales se font verser des pots de vin, et cela atteint désormais de tels sommets que les maîtres d'ouvrage n'ont alors plus assez d'argent pour finir la construction, tout simplement. Les corrupteurs ont tué la poule aux œufs d'or.
Le brouillard se lève petit à petit tant et si bien qu'arrivés à Ha Long, la vue se dégage. Depuis l'embarcadère où se pressent des dizaines de jonques modernes, on aperçoit les grands rochers qui plongent dans l'eau. 
C'est là que nous embarquons sur notre jonque, la Dragon Pearl 3 qui accueille 20 passagers.
Le guide du bateau nous dit qu'il y aura 10 millions de touristes qui visiteront la Baie d'Ha Long cette année. Ca semble tout de même beaucoup, il y en a eu 1,5 million en 2009, ce qui est déjà énorme ... Puisque tout se visite en bateau, j'ai compté qu'il faudrait au bas mot 1000 jonques permettant d'embarquer 30 passagers pour arriver à ce chiffre faramineux ... Les habitants de Ha Long ne seraient-ils pas les Marseillais du Vietnam ?
Nous montons à bord et on nous attribue une magnifique cabine avec vue sur l'extérieur. 
On commence par un repas gargantuesque, avec entre autres un gratin d'huîtres. Le temps est gris mais on a cependant de très belles vues sur ces rochers extraordinaires qui plongent dans l'eau verte de la mer. D'après la légende, les rochers sont les représentations d'une série de dragons sortant de l'eau. 
L'après midi, on débarque sur une petite île où on a créé une plage de sable artificielle. En montant un peu, on a une très belle vue sur la myriade d'îles et les jonques amarrées à proximité. Les marins ont monté les voiles, mais c'est uniquement pour la photo ... 
Visite d'une belle grotte. Pendant que d'autres passagers font une promenade en kayak de mer, avec Michèle nous piquons une tête ... L'eau est très froide !
Retour au bateau pour la poursuite de l'exploration de la Baie. Les paysages sont somptueux surtout au crépuscule. L'eau verte reflète les montagnes. 
Et finalement nous jetons l'ancre pour la nuit dans une rade très calme.

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