mercredi 26 mars 2014

Périple en Amérique Latine (2) : Santiago du Chili (30 décembre 2013)

Petite ballade à proximité de l'hôtel en direction de la colline du Cerro Santa Lucia, aménagée au XIXeme Siècle. Darwin de passage aurait dit qu'on y avait une des plus charmantes vues qui soit; la colline est désormais complètement cernée par les grands buildings qui poussent comme des champignons à Santiago, dans le désordre le plus total. Certains immeubles qui datent des années 70-80 sont d'ailleurs particulièrement horribles.
Le Parque Forestal est fréquenté en ce lundi matin par des gens qui promènent leur toutou et des cantonniers qui ramassent les canettes et papiers gras laissés par la foule du dimanche. On dirait ces derniers tout droit sortis du sketch de Fernand Raynaud !
A l'hôtel, il y a une petite boutique qui vend de l'artisanat indien avec de belles choses qui proviennent de tous les pays andins.
Un peu après midi, Veronica vient nous chercher comme convenu avec son fils de 3 ans Juan José Pablo pour aller déjeuner chez elle. Il faut prendre le beau Métro - construit par les Français - et faire une vingtaine de kilomètres au sud pour se retrouver au pied des Andes.
Tout comme hier, Veronica aura encore passé plus de 2 heures de transport aller retour depuis sa banlieue du Sud de Santiago. Tant de gentillesse nous confond. . Après le métro, un bus dans lequel nous voyagerons à l'œil : le contrôleur nous dit qu'il ne nous fait pas payer "parce que nous sommes étrangers". Verrait-on cela chez nous, j'en doute un peu ...
En chemin, un petit boui-boui vend des plats préparés. Il y a du pastel de choclo, une spécialité de viande de poulet et de maïs entourés de pâte que nous n'avons pas pu goûter au restaurant hier au soir. 3 parts feront l'affaire pour notre déjeuner, arrosées avec le bon vin chilien offert hier par Veronica. Je lui offre une petite boîte de foie gras qui a réussi à passer la douane chilienne, très stricte quant à l'importation de produits alimentaires, et ma petite fiole d'eau de Lourdes. Elle met cette dernière bien en évidence sur une petite étagère de souvenirs.
Veronica, son mari et leurs 3 enfants ( une fille de 26 ans infirmière , une autre fille lycéenne de 17 ans, et le petit Juan José Pablo 3 ans) habitent une petite maisonnette en briques d'un quartier pauvre, mais propre.
Veronica ne travaille pas à l'extérieur, elle veut s'occuper de son fils qui parle mal et n'est pas pressée qu'il aille à l'école. Son mari travaille dans une entreprise de vente de matériel médical mais les revenus ne sont pas très élevés; Ils ont eu une voiture mais n'en ont plus. Veronica parle un peu l'anglais mais elle n'a pas pu faire d'études supérieures parce qu'au Chili, depuis la dictature, elles coûtent très cher . Pratiquement toutes les Universités ont été privatisées et, même pour les quelques Universités publiques les frais ne sont pas à la portée des plus modestes. C'est d'ailleurs un des enjeux de la campagne présidentielle qui vient de porter la socialiste Michelle Bachelet au pouvoir. Cette dernière a promis la gratuité d'accès à l'école. Mais Veronica ne s'est pas laissé convaincre ... elle a trop peur de l'influence que pourrait avoir Fidel Castro et les Cubains sur son pays. Sa hantise, que le Chili devienne comme le Venezuela d'Hugo Chaves (maintenant Nicolas Maduro).
Veronica est très investie dans son église évangélique (baptiste) et elle participe activement à un groupe de femmes, qu'elle appelle ses "soeurs en Jesus Christ". Elle écrit aussi des poèmes. C'est comme cela que nous avons fait connaissance par Internet et Google+, il y a plusieurs mois. Elle recherchait des illustrations pour sa poésie et trouvait que certaines de mes photos faisaient l'affaire. Veronica aime aussi beaucoup voyager et elle a vécu, dans sa jeunesse, dans plusieurs pays d'Amérique Latine. C'était avec sa famille qui est apparemment plus aisée qu'elle même ne l'est aujourd'hui. En parlant avec Veronica, nous comprenons qu'au Chili la classe sociale à laquelle on appartient est un facteur déterminant dans la vie. Le Chili est partagé entre les (très) riches et la classe populaire. La classe moyenne est encore peu nombreuse.
Le courant passe bien entre nous, même avec Michèle malgré les barrières de la langue. Au moment de repartir, Veronica nous emmène à l'Hopital le plus proche pour rencontrer son meilleur ami, Fernando, un psychiatre, qui y exerce. 
Retour à notre hôtel dans la voiture de ce Fernando qui a beaucoup voyagé et qui possède bien l'anglais et le français; autrefois, les Chiliens qui faisaient des études secondaires apprenaient le français comme première langue vivante ... Maintenant, signe des temps, il a été remplacé par l'anglais.
Il est temps de se quitter, déjà. Nous reviendrons en France avec le magnifique souvenir de cette rencontre au départ très improbable ... et d'un accueil comme savent en réserver les Chiliens dit-on.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Muchas gracias por el artículo que editaste y las fotografías .
Es un honor haberles servido y ser recordada de la manera tan especial en que ustedes me recuerdan a mí y a mi familia.
Muchas gracias!
Le comentaré a mi amigo Fernando también y se pondrá muy contento.
Cuánta nostalgia de ustedes.
Espero verlos un día no muy lejano.
Un abrazo grande!
Verónica