jeudi 27 mars 2014

Périple en Amérique Latine (7) : Ile de Chiloé (4 janvier 2014)

Notre premier weekend au Chili se passe dans l'Ile de Chiloé au large de Puerto Montt. Ici on dit Isla Grande de Chiloe; c'est qu'elle est effectivement grande cette île: 190 kms de long sur 60 de large. Notre guide Inti a emmené avec lui son fils, lui aussi prénommé Inti qui voudrait faire des études de médecine en France. Il est en classe de 1ère et il est grand temps qu'il apprenne un peu de français !
Pour aller à Chiloé, on prend un petit bac. Les îliens sont en effet hostiles à la réalisation d'un pont avec le continent qui, craignent-ils, leur ferait perdre leur culture particulière et le calme dont ils jouissent. Quand on voit ce qui s'est passé chez nous à l'Ile de Ré, on ne peut pas leur donner entièrement tort.
 
Chiloé a en effet effet des coutumes et une histoire très fortes. Les Indiens Chonos qui habitaient autrefois Chiloé étaient hostiles aux Mapuches et se retrouvèrent rapidement les alliés des Espagnols. Ces derniers se mélangèrent avec les Chonos et firent de l'île une place forte contre les Mapuches puis plus tard dans les années 1820 contre les troupes des créoles qui luttaient pour l'indépendance du Chili. Tout en étant catholiques, les Chilotes -  les habitants de Chiloé - pratiquent une forme étrange de syncrétisme qui maintient des croyances traditionnelles toujours vivaces. Elles mettent en scène des sorcières, des gnomes, des dieux serpents, ... A partir de 1850, Chiloé a été le réservoir de peuplement du Sud de la Patagonie chilienne qui était jusqu'alors un territoire quasi vierge.
La vie à Chiloé est marquée par la mer. On y élève des moules et des praires (de taille très respectable), du saumon, on y cultive et ramasse différentes sortes d'algues. L'agar-agar sert de gélifiant et il est vendu dans le monde entier.
A Pingüinera Puñihuil, dans le Parc National de Chiloé, on peut s'approcher des lieux où nichent des pingouins de Humboldt, des pingouins de Magellan, des cormorans de plusieurs types, des huîtriers, des otaries.
Castro, la ville la plus importante, a un marché artisanal où on vend des souvenirs, des articles en laine ou en synthétique, pour la plupart made in China ou bien made in Peru. Comme quoi, même dans un pays à bas niveau de salaire comme le Chili, on n'est pas à l'abri de la concurrence d'autres pays à niveau de salaire encore plus bas ! Le marché n'est pas plus intéressant que cela ... Nous faisons plutôt le plein de chansons authentiques, chiliennes et chilotes, sur les conseils d'Inti.
L'Eglise San Francisco, comme d'autres églises de Chiloé,  est classée au Patrimoine Mondial de l'Humanité par l'UNESCO. L'intérieur tout en bois verni est moins "pétant" que l'extérieur.
Un groupe de chanteurs de la région centrale du Chili se produit sur la Place d'Armes face à l'Eglise, et entraîne les spectateurs dans leur danse. Ils sont de la 7ème Région nous disent-ils;  il y a en tout 15 Régions au Chili, numérotées à peu près de 1 à la frontière péruvienne (au nord) à 15 en Terre de Feu (au sud).
Le soir à Castro, nous goûtons la spécialité maison, le pulmay qui comprend de grosses moules, des praires, de la saucisse et des pommes de terre. A midi, Michèle a pris une empanada fourrée au loco (avalone), un mollusque voisin de l'ormeau qui fait l'objet d'une pêche intensive au mépris des mesures de restriction. Mais, ça nous ne l'avons su qu'après coup en lisant notre guide ... C'était déjà mangé !
Un acrobate de rue essaie de gagner quelques pesos au feu rouge ...
 
 

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