dimanche 6 mars 2016

Inde (38) : Rajasthan, de Udaipur à Barli

Nous quittons ce matin la famille de Prabu chez qui nous avons été hébergés pour une nuit au milieu des champs de blé. Un bon petit déjeuner avec œufs brouillés, jus de fruit et toasts anglais, avant de partir vers notre prochaine étape.  Le long de la route,  il y a quelques cultures d'opium dit Padam, en fait du pavot. Padam dit que c'est autorisé sous contrôle des autorités pour produire des bases pour l'industrie pharmaceutique. Les champs sont systématiquement entourés d'un tissu blanc. Padam dit que c'est pour éviter que des vols aient lieu. Bizarre car me doute bien que si on veut voler des graines de pavot, ce ne sont pas quelques tissus qui vont l'empêcher!
Nous sommes bientôt en vue de Chittorgarh, l'ancienne capitale d'un clan des Rajputes du Mewar. qui gouvernèrent la région pendant 800 ans. C'est ici qu'ils ont construit au VIIème Siècle un immense Fort, le plus grand d'Inde. Celui-ci a été le siège de batailles mémorables entre les Rajputes et les Moghols musulmans et il a beaucoup changé de propriétaire entre 1303 et 1568 !
En 1303, la belle princesse rajpute Rani Padmini avait deux prétendants, l'un rajpute, l'autre moghol - le sultan musulman de Delhi - qui étaient amoureux d'elle, et prêts à en découdre pour se marier avec la belle. Chacun d'entre eux accepta de faire la paix avec l'autre, mais à la seule condition d'être choisi par la belle ... La guerre était donc devenue inévitable puisqu'aucun des deux ne voulait céder... La princesse résolut alors de se suicider. Une triste histoire mais une histoire d'honneur telle que les aiment les Indiens. Bollywood a déjà du s'en emparer !
Plus tard, à l'occasion du siège de la forteresse par le Sultan du Gujarat en 1535, 13 000 femmes rajputes se suicidèrent pendant que les 32 000 soldats de la garnison revêtant des robes safran livrèrent leur dernier combat. Elles se jettèrent dans le feu avec leurs enfants ! C'est horrible, mais cette coutume, le jauhar, qui a été pratiquée de 1300 à 1600 environ, est encore considérée comme un acte héroïque qui représente l'esprit des Chattari, la caste des guerriers Rajputes (c'est la caste de notre guide Padam !).
Après que le Fort de Chittargarh fut tombé définitivement en 1568 aux mains de l'Empereur moghol Akbar (massacre de 30 000 Rajputes au passage), la capitale des Rajputes du Mewar fut transférée à Udaipur où les Maharajas continuèrent à combattre les musulmans.
A l'intérieur de la forteresse, on peut voir le Palais de Rana Kumbha, le roi poète et musicien du Mewar qui régna au XVème Siècle.
Un Temple jaïn.
Un moine en train de lire un texte sacré
 Un groupe d'Indiens en visite
la Tour qui commémore une victoire contre les Moghols musulmans vers 1445. Je monte jusqu'au sommet de la Tour de la Victoire par un tout petit escalier dont l'intérieur est aussi sculpté que l'extérieur de la tour, avec des passages très abrupts et presque dans l'obscurité totale. En haut, belle vue sur la campagne environnante à travers des moucharabiehs de différentes formes.
La Tour de la Renommée.
L'immense muraille de plusieurs kilomètres qui domine la plaine en contrebas date, elle, du XIème Siècle, ce qui en fait une des plus anciennes du Rajasthan. Vue depuis la Porte du Soleil.
Déjeuner. Nous optons tous pour des vegetable noodles. Nous sommes bientôt sur la fin de notre voyage, alors nous parlons avec nos compagnons de voyage du pourboire à laisser au chauffeur Gurjeet, à son aide Deepak et à notre guide Padam. Apparemment tout le monde n'a pas la même vision des choses et il est donc décidé que chacun laissera son pourboire séparément des autres ... 
En début d'après midi, nous repartons vers Barli, un petit village qui se trouve à mi-distance entre Udaipur et Jaipur. Nous suivons une highway en bon état, extrêmement fréquentée par les camions. De véritables mastodontes qui font penser aux road trains australiens occupent une bonne partie de la chaussée. II faut être intrépide pour les dépasser.
Embouteillages monstres aux péages. On rencontre des camions qui transportent les différentes éléments d'une éolienne gigantesque,
des écoliers de retour de classe qui interprètent des chansons de Bollywood en dansant dans leur bus de ramassage scolaire.
Vers les cinq heures nous arrivons au Fort de Barli. 
 Le "gardien" couleur locale
C'est ici que nous passons la nuit. Endroit magnifique dans un tout petit village, avec un confort luxueux.
En parlant avec le patron, descendant de la famille à qui appartient ce fort depuis 16 générations, nous retrouvons la trace de l'électricien chez qui Véronique et Olivier étaient allés lors de pleur passage à Fort Barli, en août 2014. Une petite photo et demain, il nous remmènera chez lui.
Un très bon dîner, pas épicé du tout. Avec des aubergines au yaourt sublimes. Nuit au château dont les portes ont été fermées dès que le soleil s'est couché. 

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