lundi 7 mars 2016

Inde (39) : Rajasthan, de Barli à Jaipur


Ce matin, nous nous levons tôt pour faire un tour dans le petit village de Barli qui se réveille. Nous sommes accompagnés par l'électricien de Véronique et Olivier. Il nous emmène d'abord chez lui pour nous faire visiter sa maison et il nous montre que depuis que Véronique et Olivier sont passés, il a construit une petite cuisine. Tout y est bien rangé. Nous rencontrons sa mère, sa femme et ses trois enfants qui sont très très heureux de nous accueillir. Évidemment ils veulent faire des photos de famille avec nous. 
Et puis l'électricien nous sort un petit dossier dans une enveloppe que je reconnais avoir été écrite par Véronique. Effectivement, ce sont les photos qu'elles a envoyées il y a quelques mois. Il nous montre aussi la lettre qu'elle leur a adressée en même temps. Qu'est ce que c'est drôle de voir ici  une lettre écrite des mains de ma fille dans le petit buffet de cette maison d'un village du fin fond du Rajasthan ... Surréaliste !
On continue par la visite à pied du village qui s'éveille doucement. Les hommes sont assemblés dehors, emmitouflés, avec des grosses couvertures . C'est qu'il fait frisquet le matin. 
Les femmes commencent à balayer devant chez elles ou passer un coup de jet d'eau. 
D'autres préparent à manger en faisant des galettes de chapati. La famille est rassemblée pour prendre son petit déjeuner qui ressemble étrangement à un déjeuner ou un dîner d'ailleurs : chapatis, lentilles et riz mélangés avec des légumes en sauce curry, très épicée. Plus un thé indien, au lait, avec du gingembre et d'autres épices. 
Une autre famille se réchauffe autour d'un feu de bois. 
Plus loin, un homme se lave à l'eau courante, glaciale ... 
On nous montre la mare où plusieurs sortes d'oiseaux ont choisi de résider : cormorans, martin-pêcheur, aigrettes, canards. C'est aussi là que le bétail - vaches et buffles - vient se désaltérer, au milieu des détritus. 
Le village est par ailleurs assez propre comparativement à la moyenne de l'Inde, avec des maisons peintes en couleurs vives: bleu, vert, blanc, ... 
En revenant au Fort, notre majordome aux belles bacchantes s'est mis à la flûte, tel le charmeur de serpents. 
Départ pour Jaipur. Il nous faut presque 4 heures avant d'y arriver, bien que ce soit une autoroute à 2 voies. La circulation est en effet intense avec un trafic de camions démentiel. Cette route est dangereuse. Notre chauffeur Gurjeet doit faire preuve de sang-froid comme quand un camion déboîte devant nous: il a aperçu au dernier moment un véhicule immobilisé sur notre file. Gurjeet pile et manque de rouler sur de gros cailloux censés signaler le danger .... qui créent un danger encore plus grand ! Comme d'habitude, nous croisons des camions chargés d'énormes ballots de son. Là, on touche à l'incroyable !
En route, Padam nous parle de la vache sacrée. Avec un intérêt limité (?) de la part de l'assistance dans notre minibus, comme quand il nous a parlé de la religion hindouiste ces derniers jours ... Je sens notre guide un peu vexé et inquiet. Il me dira plus tard en anglais : "Est-ce que ce que je vous explique vous intéresse ?". C'est vrai aussi que son français est parfois difficile à comprendre! Pourtant, je trouve que ce qu'il dit - sur les différentes religions, sur les Dieux hindous, sur les rites - est très instructif et permet de mieux comprendre nos amis Indiens. En tout cas, moi, tout son "blabla" m'a permis d'écrire les petits articles de ce blog ! Alors, merci Padam !
En approchant de Jaipur, 3 millions d'habitants, capitale de l'Etat indien du Rajasthan, la circulation se densifie. Les camions et les bus côtoient les triporteurs, les rickshaws. Tout semble dans un parfait désordre et pourtant, les pires situations se résolvent rapidement, dans le calme et la bonne humeur.  
 Le livreur de Chronopost local
Pour la première fois, je vois des triporteurs à pédales
Après avoir traversé le centre-ville de Jaipur, totalement saturé, nous allons directement au Fort d'Amber, ce qui nous donnera plus de temps pour les visites de demain. Un métro aérien est en construction, alors ces travaux rajoutent à la difficulté de circulation. 
Les rues sont bordées de maisons peintes en rose-ocre. C'est la couleur de la ville de Jaipur, Ville Rose depuis que son Maharaja Ram Singh II avait fait peindre les maisons de cette couleur, symbole d'hospitalité, au moment de la visite du Prince de Galles en 1876. Depuis, tout le monde continue à peindre les maisons en rose orangé.

Montée au Fort d'Amber en jeep. On peut aussi y monter à dos d'éléphant mais seulement le matin ... Nous n'apercevons qu'un seul pachyderme à la tête recouverte de motifs colorés. 
Les Indiens sont très forts ... en forts. En voici encore un, imposant, d'où part un gros mur d'enceinte. 
Visite de plusieurs habitations à l'intérieur dont un magnifique palais de style musulman  recouvert de petits miroirs. Ça me rappelle les palais de l'Ouzbékistan et de l'Iran. 
En contrebas, dans la cour, un orchestre féminin de l'Ecole Militaire joue des airs martiaux guidé par des majorettes. Dans le plus style british et même scottish ! 
En revenant vers la ville, on passe devant le Palais de l'Eau
Ici, nous sommes littéralement harcelés par des vendeurs qui veulent nous vendre coûte que coûte leurs articles de pacotille. Pénible . Pénible aussi de voir ces jeunes femmes montrer leur tout-petit avec la morve au nez en tapant sur les vitres du minibus à chaque arrêt, pour réclamer un peu d'argent. De temps en temps, il faut bien donner un peu de monnaie, ou bien une orange, ou encore un stylo. 
Arrêt dans une fabrique de chaussures locales. Je trouve une belle paire de babouches décorées pour Olivier, style Bollywood !
Soirée tranquille à l'hôtel pendant que Michèle se fait faire un massage ayurvédique (traditionnel). Bon dîner (sauf pour les desserts, les Indiens ne sont pas très forts là-dedans), dehors auprès de 2 braseros.

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