dimanche 8 mars 2015

Traversée indochinoise (12) : de Vang Vieng à Vientiane


Non loin de Vang Vieng la grotte de Tham Jang a été utilisée comme refuge par les habitants au moment où des envahisseurs arrivèrent de Chine au XIXème Siècle. Il faut grimper par un escalier dans la falaise au dessus de la rivière Nam Song pour en trouver l'entrée. 
Beau site avec un étang rempli de nénuphars. 
La grotte est belle avec des stalactites et stalagmites, des draperies et un petit sanctuaire bouddhiste.
 Yai qui est une fille très pieuse s'y prosterne, et elle n'est pas la seule.
Départ pour Vientiane, en lao ວຽງຈັນ. La route est en bon état mais tourne beaucoup. Michèle est sur le point de vomir .... 
On passe devant une cimenterie construite par ...les Chinois. Yai nous explique que les Chinois construisent à leurs frais les infrastructures industrielles ou de transport. Ils en touchent pendant 5 ans les revenus puis rétrocèdent au gouvernement laotien la propriété des infrastructures. Intelligents, les Chinois, nous redit notre guide.
Près d'un lac de barrage, le village de pêcheurs de Tha Heua où de nombreux étals ont été construits au bord de la route. On y accroche des quantités invraisemblables de poisson séché. 
Michèle achète un sac de petite friture séchée qui nous servira, je l'espère, pour un prochain apéritif. Sur ce marché, on trouve aussi du poisson macéré dans du citron,  
Comme d'habitude, nous nous arrêtons au bord de la route pour déjeuner. Les patrons ont leur portrait - plus précisément une photo de leur récent mariage - affiché en grand sur le mur. Étonnant cette tradition qui veut qu'on affiche les événements familiaux des propriétaires sur les murs de l'établissement. C'est une façon de dire qu'on est riche et heureux. Dans les pays asiatiques, la prospérité et la chance sont des vertus positives. La richesse est une bénédiction, un peu comme chez les protestants.
Sitôt le dernier coup de fourchette donné, on remonte dans notre minibus, direction Vientiane.  La topographie des lieux change désormais, la route est toute droite et évolue dans la plaine. Beaucoup de rizières a sec, il ne doit pas y avoir assez d'eau pour pouvoir commencer une nouvelle récolte. Quelques buffles esseulés depuis la mécanisation de l'agriculture. On les a vendus pour pouvoir s'acheter à la place des instruments agricoles, comme un petit tracteur à roues crantées servant à retourner la terre des rizières. Puis on arrive dans la grande banlieue de la capitale, une ville de 600 000 habitants assez cosmopolite. 
Vientiane est située au bord du Mékong. L'autre rive se trouve en Thaïlande. Après notre installation à l'hôtel, nous partons visiter la pagode Vat Si Muang qui abrite une copie du Bouddha d'émeraude que les Siamois (Thaïlandais), les ennemis héréditaires des Laos, ont volée au début du XIXème Siècle. 
Pas de beauté architecturale et artistique comme a Luang Prabang mais c'est un lieu très sacré pour les Laotiens. On y trouve une grosse pierre qui symbolise la fondation de la ville de Vientiane. Nous faisons nos dévotions en présentant un bouquet de fleurs et des petites bougies (qui seront vite récupérés pour être recyclés). Le bouddhisme ne doit pas être fait pour moi, j'ai trop mal en m'agenouillant. 
Dans le temple, il y a de nombreux objets kitsch et clinquants, comme dans tous les lieux de culte bouddhistes. Et évidemment force bouddhas de toutes tailles et de toutes factures. Tout cela mélangé avec de magnifiques gongs, des peintures de la vie de Bouddha. Les fidèles apportent des offrandes (ente autres numéraires) et des cadeaux (il y a un lit tout décoré en blanc avec de la verroterie attachée qui a été donné en cadeau). Et ils tapent 3 fois sur un gong. 
Un bonze est là par terre avec un petit cahier. Yai nous dit qu'il fait les comptes des donations à la pagode. Des fidèles s'approchent de lui pour qu'ils soient bénis et protégés. Le bonze leur place une petit lien au poignet comme ceux que nous avons eu lors de la cérémonie du baci. Il y a aussi des prestations plus complexes avec prières qui atteignent les fidèles, assis face au bonze, par l'intermédiaire d'un fil qui relie tous les participants à la cérémonie. 
On tire aussi son horoscope comme nous l'avons déjà vu pratiquer ailleurs, mais on peut faire aussi un vœu qui ne sera exaucé que si on place une très grosse pierre au dessus de sa tête, trois fois de suite. C'est ce que fait Michèle. Décidément, nous sommes au pays de la magie et de la sorcellerie réunies !
En fin d'après-midi, tour du centre ville de Vientiane. La ville est très animée. 
Des traces (rares) de la présence française avec quelques villas coloniales - maintenant des ambassades - et le palais présidentiel ancienne résidence du gouverneur français. 
On ne parle quasiment plus français au Laos (seuls les très vieux et riches qui ont été à l'école française s'en souviennent). L'anglais et le chinois sont désormais prédominants, seuls quelques organismes d'Etat portent encore des noms en français : les ministères , la poste, les écoles. Le Laos fait pourtant partie de l'Organisation Internationale de la Francophonie ...
Au bord du trottoir, voici un bus de supporters d'un club de foot laotien, le Lane Xang Intra FC (en lao :  ສະໂມສອນລ້ານຊ້າງອິນທຣາ) fondé en 2005. J'aurais vraiment aimé ramener à Sacha un maillot de ce club. L'éléphant qui joue au foot, ça le fait! Et dans ce club, il y a même un joueur brésilien Ronaldo Inacio Junior ! Je leur ai fait une demande via Facebook et j'attend leur réponse !
Le marché de nuit situé aux abords du Mékong se met en place. Immense. On y vend de tout, des habits autant que de la nourriture, de l'artisanat. 
Il y a de la circulation de voitures mais pourtant on ne se sent pas étouffé par le nombre de véhicules. Par contre une odeur désagréable nous poursuit: un mélange d'odeur de pourriture et de gaz d'échappement dit Jean-Paul; c''est assez exact ... 
 Pour le dîner, après avoir hésité à rentrer dans un restaurant de nouilles (le bouiboui Rice Noodles & Lao Porridge) on atterrit grâce à Mado dans un restaurant familial tenu par 3 soeurs, le Han Sam Euay Nong qui vend aussi des plats préparés. C'est au bord de la rue qu'on trouve une petite table et des bancs où nous dégustons des rouleaux de printemps entourés d'herbes aromatiques de toutes sortes - dont sont friands les Laotiens - , du riz frit au porc et des soupes de nouilles. Et en dessert un bon smoothie de mangue. 

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