lundi 9 mars 2015

Traversée indochinoise (15) : Une deuxième promenade à dos d'éléphant, et retour à Paksé

Ce matin, le service ne s'est pas amélioré à Tad Lo. Pas de beurre, pas de confiture, il n'y en a plus ... La serveuse voyant notre air étonné se met à rire comme quand elle a renversé le café sur la table ! 
Elle part en balançant les bras comme une gamine. 
Avant de quitter ce lodge où semble régner un certain laisser-aller, nous faisons un petit tour à pied. Nous tombons sur le point de départ des balades à dos d'éléphant, fréquenté par un groupe de touristes laotiens qu'accompagnent des bonzes. Qu'est ce qu'ils se baladent, ceux-là ! Ils se font des selfies avec les éléphants.
Quant aux autres, ils semblent nous avoir déjà vus auparavant, alors ils s'approchent de nous avec beaucoup d'amabilité en disant sabaïdii (bonjour, en lao ສະບາຍດີ) et en joignant les 2 mains devant leur visage. On poursuit la balade jusqu'à la cascade principale de Tad Lo. Un autre groupe de Laotiens font la photo souvenir devant la cascade et insistent pour que nous la faisions avec eux. Qu'est-ce qu'ils sont accueillants dans ce pays !
Finalement, nous allons avec Mado et Jean-Paul faire une promenade sur les dos de Moune et de Nouan, 2 charmantes éléphantes de 65 et 45 ans respectivement. Elles sont dans la force de l'âge. Il paraît qu'un éléphant peut vivre presque 200 ans. Je ne sais pas si les cornacs n'exagèrent pas un peu, le compagnon de Moune et de Nouan étant mort récemment à l'âge de 108 ans, un âge tout de même canonique. Il est vrai qu'ils sont très bien nourris ici, les bestiaux, avec des régimes de bananes fraîchement coupées et de belles papayes bien mûres.
Commence une belle promenade de plus d'une heure au milieu de la forêt complètement sèche, et d'un petit village.
Tout en haut de Moune notre pachyderme, nous sommes bien installés et le siège ne bouge pas trop. Il y a des positions plus confortables mais c'est un moment inoubliable que de pouvoir se promener et observer la cascade de Tad Lo de tout là haut !
On traverse un petit village où les enfants ont l'air un peu craintifs de voir une telle bête passer à proximité.
Le nec plus ultra, c'est prendre la place du cornac ... Encore plus inconfortable, avec l'impression de risquer de choir a tout moment. Et la tête d'un éléphant c'est haut !
Moune, elle, est très obéissante même si elle manifeste quelquefois son mécontentement de devoir poursuivre le chemin sous la chaleur.  Elle grogne ou nous envoie de l'eau' avec sa trompe. Au départ, quand il fallait l'harnacher pour arrimer le siège sur son dos, le cornac lui avait demandé de soulever ses pattes de devant pour laisser passer la corde, et elle s'était exécutée sans problème. Elle obéit aux ordres pour avancer, reculer, tourner à droite ou a gauche . On voit que ce sont des bêtes très intelligentes. 
Il nous reste à retourner vers Paksé, avec un arrêt dans un village Khtu. Celui-ci, contrairement à celui d'hier, est riche. Il arbore fièrement le panneau Model healthy village (village modèle sain). On y cultive café, manioc (il est en cours de séchage sur des bâches par terre), bananes, et les femmes tissent. Les maisons en bois sont récentes et il y a même un tout nouveau bâtiment en briques  construit pour faire des fêtes ou réunir les villageois. On a le temps de parler un peu avec les femmes qui tissent et vendent leur production,
et aussi avec un homme qui utilise une machine qu'il a conçu lui-même et qui sert à découper le manioc en petits morceaux en vue du séchage.
Un enfant mâche un bâton de manioc (la variété locale qui peut être consommée sans être cuite). 
A côté de nous, une femme fume avec une pipe à eau, la version laotienne de la chicha.
Arrivée à Paksé, toujours aussi calme. Au restaurant, il y a de beaux gâteaux "européens"
Personne ne se presse, personne ne semble stressé dans ce pays. Les motos et les autos roulent lentement. Lorsqu'il y a un peu d'embouteillage, personne ne se plaint ... Au restaurant, on ne fait pas de chichi. On est servi au fur et à mesure de la cuisson des plats, on ne s'embarrasse pas à servir tous les convives en même temps ... 
Un petit tour de la ville permet de découvrir une pagode décorée avec des couleurs criardes. Et des moines qui sont en train de monter une estrade à l'intérieur de la pagode. Il y aura peut être un spectacle ce soir .. Michèle plaisante en disant que ce sera un spectacle avec des femmes, ça fait bien rire un des bonzes qui lève son pouce en signe d'approbation. Ils ont même de l'humour, ces moines.
On va voir le Mékong qui est ici très large. A vue de nez, je dirais qu'il fait plus d'un kilomètre de large. Tout ça serait absolument magnifique si tous les abords n'étaient pas pleins d'immondices. Les Laotiens vont devoir faire preuve de plus de civisme s'ils veulent recevoir plus de touristes, en particulier des Suisses ! 
Finalement, le soir nous allons manger sur la terrasse de l'hôtel qui jouit d'une vue panoramique sur la ville de Paksé. L'hôtel-restaurant est tenu par un couple franco-laotien, alors on y mange très bien.

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