jeudi 5 mars 2015

Traversée indochinoise (3) : La vie quotidienne à Luang Prabang

Dans les rues de Luang Prabang, on voit peu de voitures particulières. Beaucoup de motos, thaïlandaises, japonaises ou chinoises. Quelques camions, camionnettes et pick-ups pour le transport des marchandises. Et pour assurer le transport des personnes, des motos-taxis - le moyen le plus économique - , des minibus, des jambos (une moto qui tracte une remorque de voyageurs, jusqu'à 9 personnes) et des tuk-tuks (c'est le nom donné au Laos à un véhicule à 4 roues avec un moteur de moto). Tous les conducteurs roulent assez lentement, mais sans respect des règles que nous considérons être le code de la route. Néanmoins, tout ne se passe pas si mal car chacun y met du sien et essaie de respecter l'autre.
Un jambo
Une autre chose me frappe. Presque tous les conducteurs de motos portent sur le visage des masques en tissus ou en papier. Au départ, je croyais qu'il s'agissait d'une protection contre la poussière soulevée par les routes en cette période sèche. Mais, en fait, ce sont surtout les femmes qui revêtent ce masque. Les Asiatiques veulent garder une belle peau. Et leur critère de la beauté, contrairement à nos canons européens qui valorisent le bronzage, c'est d'avoir une peau blanche. Finalement, elles n'ont sans doute pas tort puisqu'il est prouvé que le soleil abîme la peau ... et, en plus, il y a sans doute moins de cancers de la peau chez eux que chez nous ! Il n'empêche, on se croirait quelquefois entouré par les troupes d'élite du GIGN !
Les marchés sont les lieux où la population se retrouve pour acheter mais aussi discuter. Le marché de nuit qui s'installe à même la chaussée de la rue principale à partir de 17 heures est clairement destiné aux touristes. On y vend de l'artisanat, des habits, le tout à des prix très largement inférieurs à ceux auxquels nous sommes habitués en Europe. Yai nous dit que l'essentiel est fabriqué en Chine, l'Usine du Monde.
Mais d'autres produits sont beaucoup plus étranges, comme ce "whisky" aromatisé au serpent et au scorpion, censé être souverain pour les lumbagos et les rhumatismes. Olivier, si tu nous entends ...
Le marché du matin se met en place à partir de 3 heures du matin. Ici, la vie est rythmée par le cycle du soleil et le marché commence à fonctionner dès le lever, un peu avant 6 heures. A cette heure-là (nous y étions), il y a déjà une foule importante de paysans et commerçants qui vendent et des acheteurs, habitants de la ville et paysans des alentours. 
Comme dans tous les marchés du monde, on vend des fruits et des légumes, de la volaille, des poissons, des épices. Avec des spécialités locales comme les algues du Mékong qui sont ensuite séchées et aplaties en feuilles pour être vendues.
Autres spécialités, les oeufs colorés et les oeufs de canne couvés (avec l'embryon de poussin à l'intérieur). J'y reviendrai plus tard ...
 Des cafards d'eau que l'on déguste grillés
 Des rats et des oiseaux à rôtir
Plusieurs échopes préparent et vendent des plats préparés : nouilles, gâteaux, poissons grillés, beignets
du riz gluant, la variété plébicitée au Laos
A vendre aussi des jus de fruits tropicaux : mangue, ananas, gingembre, fruit du dragon, ... 
et la bière locale, adoptée par 95% des Laotiens (et des touristes que nous sommes aussi bien), la Beerlao
Nous, nous avons bien essayé la nourriture de rue (de grandes crêpes laotiennes pour Mado et Michèle), 
 avant de nous rabattre vers les restaurants laotiens installés au bord du Mékong ou de la Nam Khan.
En fin de compte, la gastronomie laotienne n'est la plupart du temps pas très variée. Le plus souvent des plats d'origine chinoise, comme les nouilles très appréciées par Mado et Jean-Paul, le riz cantonnais, les nems et rouleaux de printemps d'origine vietnamienne, quelquefois parfumés à la citronnelle.
Quelques plats typiquement laotiens méritent cependant le détour: le làap, une salade chaude composée de viande ou de poisson grillés aromatisée au jus de citron vert, la salade de papaye verte,  les saucisses de porc grillées à la Luang Prabang (avec une sauce douce-amère), les pousses de bambous farcis au porc, le ragoût de buffle, le poisson-chat au gingembre, le tilapia (un poisson) cuit avec du lait de coco dans une feuille de bananier, Tout cela est accompagné de khào niaw, le riz gluant (meilleur que le riz blanc), et de légumes verts (ah ! les "brouches" chères à Mado ...) mi-cuits à la chinoise. 
Le dessert est une spécialité inexistante dans les restaurants: seuls les fruits de saison sont servis; le plus souvent des tranches de pastèque (très fade), d'ananas (pas très mûr, ce ne doit pas être la saison ...), de fruit du dragon (plus beau que bon), et des bananes, finalement le meilleur choix pour moi. Pourtant, sur les marchés, on trouve bien d'autres fruits plus goûteux : ramboutans, fruits du tamarin, jacquier, duryan ... et même de très bonnes clémentines chinoises.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bonjour. Je vais préparer mon petit-déjeuner : mais ce ne sera pas avec du jus de serpent ou du riz gluant ! Et à midi, je ne ferai pas rôtir un rat pour Gérard et Victor ! Le Laos a dû vous sembler plus exotique que le Chili ou l'Argentine. Papi