samedi 28 mars 2015

Traversée indochinoise (25) : de Siem Reap à Phnom Penh

Depuis Siem Reap, il faut une longue journée de voyage pour rejoindre la capitale Phnom Penh. Etant donné l'état de la route, nous mettrons près de 10 heures pour faire environ 350 kms, arrêt visites et repas compris.
Avant de quitter la région, je demande à Polyn - un bon guide, très cultivé - ce qu'il pense de l'affirmation de Tola comme quoi les Vietnamiens récupéreraient l'argent des entrées sur les sites d'Angkor. Il est stupéfait et nous dit que c'est totalement faux. C'est une autorité cambodgienne , l'APSARA (Autorité pour la Protection du Site et l'Aménagement de la Région d'Angkor) qui a en charge la gestion des lieux. Imaginerait-on d'ailleurs qu'il en soit autrement alors que l'UNESCO a un oeil vigilant depuis qu'Angkor a été inscrit au Patrimoine Mondial de l'Hunamité en 1995 ? Comme sur plusieurs autres sujets, les affirmations de Tola s'avèrent plus que fantaisistes. 
Le pont antique de Kompong Kdei qui date de l'époque angkorienne est situé sur une voie qui reliait la capitale de l'Empire Khmer à la capitale du Champa (actuellement le centre du Vietnam). Il a plus de 1000 ans et se porte encore très bien, mais il est  uniquement emprunté par des motos désormais.


Les temples hindouistes préangkoriens de Sambo Prei Kuh - la capitale du Royaume Khmer avant Angkor - sont disséminés dans la forêt. Construits en briques, ils datent de plus de 1000 ans. La végétation les a grande partie détruits. 
Des petites filles nous "harcèlent" espérant nous vendre des écharpes colorées. Celle qui me chaperonne me dit : "Bonjour Monsieur, Comment vous appelez-vous ? Moi, je m'appelle ... Monsieur, attention aux marches ... Vous ne voulez pas acheter maintenant, vous verrez plus tard, à la sortie ... "  pour tenter de nous amadouer. C'est très difficile de résister à une telle sollicitation quand elle est si gentiment faite. Alors, je lui donne une petite bouteille d'eau de toilette que j'avais amenée pour offrir à une hôtesse qui nous hébergerait. Mais comme elle de Beng Melea n'a pas fait preuve de beaucoup d'hospitalité ... La petite fille est ravie. Qu'elle est dure la vie pour ces enfants !
Avant de déjeuner, j'organise un petit casse-croûte pour l'apéritif avec mon serpent et ma mygale achetés hier au soir au marché de Siem Reap. Le serpent remporte un petit succès d'estime. Michèle et Mado daignent le goûter. Quant à la mygale, je suis le seul "amateur" et j'avoue que la mastication de l'abdomen de la bête, rempli d'œufs, est particulièrement pénible. Une consistance de plâtre farineux et un goût bizarre d'oeuf pas frais. Une moitié d'abdomen suffira ...
Nous continuons notre route vers la capitale. Arrêt pour aller voir le petit temple hindouiste de Phu Prasat
puis le temple bouddhique ancien de Kuha Nokor. C'est un temple très austère de par la couleur de la pierre, noire et rouge foncé. Il est antérieur à l'époque angkorienne, à un moment où cohabitait la religion hindouiste et la religion bouddhique du Grand Véhicule (celle pratiquée de nos jours par les Tibétains, Mongols, Coréens, Chinois et Vietnamiens). De nos jours, le Cambodge pratique le bouddhisme du Petit Véhicule.
Les sculpteurs de pierre sont très habiles. Travaillant un grès de couleur gris clair, ils fabriquent des statues du Bouddha et d'autres divinités pour les temples et les particuliers.
C'est à Skuone, pas très loin de Phnom Penh, que se trouve le marché des mygales. Les habitants de la région en raffolent si bien qu'on trouve ici en vente des plateaux remplis de mygales frites.
Il y a aussi des seaux entiers de mygales vivantes. Il paraît que les vendeuses leur enlèvent les crocs pour éviter d'être piquées mortellement.  ... Il vaut mieux parce que dans les seaux, ça grouille ... 
Le marché propose aussi un assortiment de gentils insectes à consommer immédiatement : criquets, blattes, vers, grillons, cafards d'eau, ainsi que de belles grenouilles entières grillées et des petits poussins rôtis. Ce ne sera pour nous que le plaisir des yeux car nous avons déjà donné ... 
Finalement, nous arrivons en toute fin d'après-midi dans Phnom Penh. C'est l'heure des embouteillages monstres de motos et de tuks-tuks. Et c'est le moment de quitter notre bon guide Polyn qui repart aussitôt avec le chauffeur en direction de Siem Reap. Ils ne seront pas de retour chez eux avant 2 heures du matin !

Ce soir, nous avons rendez-vous avec Anne-Julie, la fille de notre ami Pierre et de Danièle qui réside à Phnom Penh depuis 1 an et demi.
Elle participe à la mise sur pied d'un musée historique cambodgien dont le fil directeur sera la monnaie, pour le compte de la Banque du Cambodge. Son projet avance bien mais elle entretient des relations un peu difficiles avec l'économiste français chargé du projet. Et elle est un peu déçue de l'aspect superficiel des contacts qu'elle a pu avoir avec les Cambodgiens, même francophones. Elle se rend compte qu'ils ont des centres d'intérêt assez différents des siens. Le karaoké ne la branche pas particulièrement ! Nous lui avons amené un exemplaire du numéro de Charle Hebdo édité après les attentats de Paris, et aussi un fromage de brebis de Pyrénées sous vide dont je ne sais pas dans quel état il se trouve. Nous parlons de la vie au Cambodge et surtout de la situation politique en France après l'attentat contre Charlie Hebdo et les réactions violentes dans les pays musulmans après la parution du numéro où sur la première page, Mahomet dit en pleurant "Tout est pardonné" . 
Anne-Julie que nous invitons au restaurant choisit un repas italien. Notre menu : pizza, pâtes, tiramisu. Ça nous change des repas asiatiques ...
Phnom Penh de nuit, là où nous sommes allés boire un verre.
 Devant le Palais Royal


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Que cette cuisine cambodgienne est "apétissante " ! Vous avez eu beaucoup de courage pour goûter à toutes ces bestioles ! Je crois que je n'aurais pas essayé ! Après cette bonne lecture, je me lance dans le construction de mon bolide à hydrogène.
Papi