Périple en Amérique Latine (56) : Salta (22 février 2014)

En nous levant, le temps est gris, il fait lourd. C'est la saison des pluies au nord de l'Argentine. Encore une journée de chance car finalement la pluie ne viendra pas aujourd'hui. En prenant un téléphérique, on monte au Cerro San Bernardo d'où on a une large vue sur la ville.

Visite à pied du centre ville dans la chaleur moite : le Couvent San Bernardo des Carmélites,

l'Eglise San Francisco

puis la belle Place du 9 Juillet. Dommage qu'elle soit un peu défigurée par des constructions récentes.

On s'y arrête boire une Salta - une bonne bière locale - et manger des salteñas, les empanadas elles aussi du cru. Ces dernières sont réputées être meilleures que celles des autres régions ...

La Cathédrale de style néo-baroque est intéressante, tant par son architecture extérieure et sa couleur rose que par son intérieur exubérant.

Mais, le plus intéressant à Salta, ce sont sans doute les 2 musées dédiés aux cultures indiennes. Le Musée d'Archéologie de Haute Montagne est consacré aux momies d'enfants incas découvertes au sommet de très hauts sommets de la région. Les Incas sacrifiaient à leurs dieux des enfants choisis dans des familles de haut rang. Ce rite avait pour but d'implorer les dieux d'amener la prospérité. Les enfants choisis pour le sacrifice étaient d'abord réunis dans la capitale de l'empire, Cuzco, ou ils étaient fêtés. Puis ils retournaient dans leur village d'origine en empruntant le vaste réseau des chemins incas qui parcouraient les Andes de la Colombie a l'Argentine et au Chili. Une troupe les accompagnait au sommet de montagnes sacrées. Là, on leur faisait boire beaucoup de chicha (alcool de mais), et après qu'ils aient perdu connaissance, on les ensevellissait en position fœtale avec des objets rituels.

Trois des momies exposées au Musée de Salta ont été découvertes en 1999 au sommet du Volcan Llullaillaco (6000 mètres environ) situé sur la frontière avec le Chili.

Une autre, la Reina del Cerro, a été dérobée dans une tombe inca en 1920 et retrouvée à Buenos Aires 65 ans après.

L'autre musée intéressant est le Musée d'Art Ethnique qui fait le parallèle entre objets anciens et objets récents utilisés par les Indiens de nos jours, dans tous les pays d'Amérique Latine.

Il s'agit d'une collection privée amassée par une anthropologue pendant ses 35 ans d'études des civilisations indiennes. La section consacrée aux objets religieux est très intéressante, mettant bien en évidence la manière avec laquelle les Indiens se sont appropriés la religion catholique.

Et le propriétaire est vraiment trop drôle ! Il commence par demander à chaque client son prénom et, virevoltant d'un groupe de visiteur à un autre groupe, donne des explications sur chaque thème du musée en mélangeant les langues : espagnol, anglais, français. : "Alain, you see here les objets modernes et anciens from la cultura mapuche. C'est oune voyage extraordinaire that you are going to do mientras Salta e Cuzco. Va bene ? Et you Alain que hôtel ? Aah... maravilloso !" À la sortie, notre homme vous demande de bien vouloir verser une obole dont le montant est fixé à la tête du client ... Vu la qualité des pièces exposées, on la lui donne bien volontiers !
Ce soir nous allons manger dans à La Vieja Estacion, une peña, une sorte de dîner-spectacle avec des chanteurs et danseurs folkloriques de la région. Salta est très connue en Argentine pour ses groupes de chanteurs.

Avant le début de la représentation, l'animateur fait monter l'ambiance en demandant d'où viennent les clients : "de Buenos-Aires", "de Mendoza", de Cordoba", "de Brasil", "de Colombia" ... L'énoncé de chaque nouvelle localité est suivie de vivats. Mais, quand je réponds "de la Francia" c'est un tonnerre d'applaudissements qui éclate ... jusqu'à ce que les suivants disent à leur tour : "de la Suiza"! Quelle ambiance! Les Argentins savent faire la fête! Notre voisin de table invite Michèle à danser ... ce qu'elle refuse. A la fin, elle devra s'excuser auprès de lui, pour être sûre de ne pas l'avoir vexé.