jeudi 17 avril 2014

Périple en Amérique Latine (62) : Bus de nuit de Salta à Asunción (28 février 2014)

Avant de prendre le bus de nuit qui nous mènera à Clorinda, à la frontière paraguayenne, nous avons un peu de temps pour faire un tour dans le centre de Salta.
Chanteur des rues
A la cathédrale, il y a du monde pour prier, se recueillir devant les chapelles, et la queue devant le prêtre qui confesse dans l'allée, en public. Les personnes qui attendent de se confesser se tiennent un peu en arrière, comme à la banque quand on vous demande de rester derrière la ligne blanche par souci de confidentialité.
Un petit tour dans les rues et les galeries commerçantes. C'est bientôt la rentrée scolaire; parents et enfants achètent les uniformes scolaires. Le prix des vêtements est étonnamment bas (pour nous). On peut acheter une robe ou un pantalon neuf, certes modeste, pour moins de 10 euros.

Dans l'après-midi, il est temps d'embarquer dans le bus à 2 étages de la Compagnie Tigre Iguazu. Le guide qui nous accompagne au terminal de bus nous annonce que l'agence n'a pas trouvé de bus pour nous conduire ensuite de Clorinda, en Argentine jusqu'à Asunción, la capitale du Paraguay. En avant pour 17 heures - si tout va bien, comme le dit notre guide - de bus de nuit. Et on espère que tout va bien aller parce qu'il y a tout de même 1200 kilomètres entre Salta et  Asunción ! La route, au début assez large, fait place à une voie susceptible d'accueillir 2 véhicules, tout juste.
Notre bus va devoir rouler toute la nuit sur cette route étroite et absolument droite, avec un trafic non négligeable, pendant 600 kilomètres avant d'arriver à Resistencia, la première grande ville. Je le plains sincèrement. En attendant, nous traversons la province du Chaco, presque inhabitée et toute plate. Seules de grandes estancias où on cultive du maïs ou du soja OGM, à très très grande échelle, et quelques petits bourgs agricoles.
D'autres où on fait de l'élevage bovin, mais par dizaines de milliers de têtes de bétail. On comprend pourquoi l'Argentine est un des plus grands pays exportateurs de maïs et de soja, et de viande, et pourquoi quand on mange un steak de 500 grammes, il ne coûte que 3 plats de frites ...
Les sièges du bus s'inclinent, on place une petite tablette sous nos jambes, et hop ! voilà notre lit de fortune dans lequel on peut dormir, ou plutôt somnoler ... car le bus fait de nombreux arrêts dans de nombreuses bourgades tout au long de la nuit. Vers 5 heures du matin, nous voici à Resistencia, la capitale provinciale.
La plupart des passagers descendent là, certains prenant une correspondance pour Iguaçu, là où se trouvent les plus grandes chutes d'eau du monde. Nous y serons d'ici quelques jours, mais pour l'instant on reste dans le bus, direction Formosa puis Clorinda. Moins de 10 personnes nous accompagnent.
Petit café dans le bus
Le soleil se lève. Le paysage a changé. Autour de nous, une plaine infinie avec beaucoup d'eau, des palmiers, des strelitzias (les "oiseaux" de nos fleuristes), et un ciel tout bleu. On approche de la zone tropicale.
On se retrouve dans une toute petite rue de Clorinda. Dans cette petite ville frontalière, il n'y a pas de terminal de bus. Un taxi "non officiel" nous transporte jusqu'à la frontière, qui n'est pas à côté. Comme partout à leurs frontières, les Argentins nous gratifient d'un "Las Malvinas son Argentinas" : les Malouines sont argentines. Décidément, les séquelles de la Guerre des Malouines qui a eu lieu il y a maintenant 30 ans ne sont pas terminées ... 
Là, il faut traverser à pied un pont métallique avant d'arriver aux bureaux de police, côté Paraguay. Il y a une queue monstre pour se faire tamponner son passeport mais, je ne sais trop par quel miracle, nous passons par un autre comptoir où nous sommes quasiment seuls. 
Le taxi qui nous emmène à notre hôtel d' Asunción nous demande 50 dollars US. Ça nous semble excessif, vu qu'on aperçoit très bien au loin les buildings du centre de la ville.
Il nous rétorque qu'il y a 50 kms pour y aller. On pense qu'il veut nous arnaquer mais un panneau au dessus de la route indique : "Asunción 42 kms". Il faut faire un énorme détour pour traverser le Rio Paraguay parce qu'il n'y a qu'un seul pont ! C'est là qu'on s'aperçoit qu'Asunción est une très grande ville : presque 3 millions d'habitants et la moitié de la population du Paraguay.
Notre hôtel, La Misión, est situé dans un quartier assez chic et il est lui-même très chic. L'agence nous a réservé ici, et pour 4 nuits, le meilleur hôtel de tout notre voyage !

 

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