Périple en Amérique Latine (65) : Villages d'artisans du Lac d'Ypacarai (3 mars 2014)

AUjourd'hui nous partons faire un tour des villages d'artisans qui se situent dans les environs d'Asunción. On passe d'abord devant le Siège de la Confédération sud-américaine de football : plusieurs bâtiments modernes comme il y en a peu à Asunción.

Comme quoi quand on veut trouver de l'argent, on peut ! Mais, ici comme partout en Amérique Latine, le football est roi.
Le temps n'est pas bien terrible aujourd'hui, pluie fine suivie d'averses. C'est le bon jour pour aller dans les magasins ! A Luque, on visite un luthier qui fabrique des guitares et des harpes, les instruments favoris des Paraguayens.

Puis les joaillers qui travaillent or et argent. Ils aiment bien réaliser des bijoux finement ciselés avec des motifs floraux assez complexes.

Un peu plus loin, à Aregua, ce sont les potiers qui ont la vedette. Eux ne font pas spécialement dans la finesse, plutôt dans le gros ! Nains de jardins, grosses poteries, crèches de Noël monumentales qui font le bonheur des Paraguayens, qui en sont fous.

Ils mettent tout ça dans leurs jardins au moment des fêtes de fin d'année, paraît-il. Il y a aussi des tableaux en terre cuite décorée qui évoquent, d'après ce qui est écrit dessus, des paysages typiques du coin. Voire ...
Aregua est situé au bord du Lac d'Ypacarai; le lac a été totalement pollué par l'industrie du cuir qui a rejeté beaucoup trop de produits chimiques, à tel point qu'il est maintenant interdit de s'y baigner. C'est dommage parce qu'aux abords du lac, il y a de belles installations de recréation pour les grands et les petits qui ne servent maintenant plus à rien ...

Auparavant, les habitants d'Asunción venaient s'y rafraîchir à la saison chaude. La pollution a aussi fait fuir les gens qui venaient passer quelques jours de vacances au bord du lac, si bien que la quasi totalité des hôtels est aujourd'hui fermée. Il faudra maintenant 10 ans à une société coréenne spécialisée dans la dépollution pour rétablir la situation.
Le village de San Bernardino a été fondé par des colons allemands d'origine mennonite - une secte protestante cousine des Amish - qui sont venus s'y établir vers 1880. Leurs descendants y habitent encore, et on peut s'en apercevoir en observant la propreté des rues, inhabituelle en Amérique du Sud. L'Eglise est ornée avec des croix de fer ... L'Hotel del Lago a été construit en 1888; c'était auparavant le lieu où se réunissait le Club Aleman.

Une photo d'une célébrité allemande qui a résidé ici, l'aviatrice Hilde Ingenohl, surnommée "la Tigresse", amie de Hitler, qui fut aussi la maîtresse d'Antoine de Saint-Exupéry paraît-il ...

Mais, San Bernardino n'a pas que des souvenirs glorieux puisque c'est dans ce village que se réfugia pendant plusieurs années, après qu'il ait été démasqué en Argentine (à Bariloche), Joseph Mengele, l"ange de la Mort", le sinistre médecin d'Auschwitz qui faisait des expériences horribles sur les détenus. Le propriétaire d'alors de l'Hotel del Lago était un pro-nazi notoire, déjà bien avant la guerre. D'après un article publié récemment dans le journal italien La Stampa, la communauté allemande de San Bernardino était gagnée aux idées nazies dès la fin des années 1920. En déjeunant dans un restaurant de la petite ville, on entend des personnes âgées qui parlent allemand. Ça fait un drôle d'effet de savoir qu'elles ont sans doute côtoyé Mengele ...
Avant de regagner Asunción, nous passons par le village de Itapua dont la spécialité artisanale est la dentellerie, été particulier la dentellerie en couleur.