Lever du soleil à l'Hôtel de Pierre.
Freddy a complètement nettoyé la voiture pour que nous puissions apprécier
au maximum les paysages que nous allons découvrir aujourd'hui. La piste longe
sur plus de 100 kms la frontière chilienne en traversant des paysages de
salares, plus petits que celui d'Uyuni, et de volcans, certains endormis et
d'autres encore très actifs. Le paysage se fait de plus en plus désertique ...
Et nous continuons à grimper. De 3700 mètres à San Pedro de Quemes, nous passons
à 4200 mètres au Paso de l'Inca. Nous quittons l'Hôtel de Pierre sous
le soleil et le ciel totalement bleu.
Freddy nous dit que nous sommes chanceux;
à cette époque de l'année, il y a souvent un peu de pluie, même dans cette
région particulièrement sèche. D'ailleurs, pas mal de montagnes ont leurs
sommets encore enneigés. La végétation est d'abord composée de cactus
et d'arbustes rabougris.
Nous longeons le Salar de Chiguana avant de le
traverser.
Un élevage de lamas qui viennent boire à un point d'eau. Ils nous
regardent d'un air curieux ...
On longe la voie ferrée qui permet les
exportations de minerais boliviens vers le port d'Antofagasta au Chili ... C'est
la région que convoite la Bolivie depuis qu'elle l'a perdue à la fin du XIXème
Siècle. 2 fois par jour, un train de marchandises passe par là, et aussi un
train de voyageurs qui relie Uyuni à Calama au Chili.
On se croirait au Far
West. Cette région des salares est d'ailleurs celle dans laquelle les bandits
Butch Cassidy et Le Kid ont terminé leurs vies en se faisant abattre par l'armée
bolivienne après avoir tenté de mettre la main sur la paie d'une mine
...
Nous sommes ensuite au pied du volcan Ollagüe, près de 6000 mètres, qui est encore très actif. En témoignent les traces récentes d'une coulée de lave et les fumerolles blanches qui s'échappent de son flanc. C'est près de son sommet que se trouve la mine de soufre la plus haute au monde ... Ca inspire Michèle qui sort ses pinceaux.
Nous sommes ensuite au pied du volcan Ollagüe, près de 6000 mètres, qui est encore très actif. En témoignent les traces récentes d'une coulée de lave et les fumerolles blanches qui s'échappent de son flanc. C'est près de son sommet que se trouve la mine de soufre la plus haute au monde ... Ca inspire Michèle qui sort ses pinceaux.
Il y a aux
alentours des dizaines de volcans dont les couleurs des cratères sont absolument
magnifiques : du vert au mauve, en passant par l'orange, le blanc, le noir, ...
La piste qui longe la frontière chilienne est de plus en plus
caillouteuse . Freddy l'appelle la carretera toum-toum (la "route boum-boum") !
N'empêche qu'elle
nous mène vers des endroits extraordinaires. Son nom touristique est d'ailleurs
la Ruta de los Joyas, la Route des joyaux. Nous découvrons des lagunas (lacs)
bordées de blanc.
Freddy nous dit qu'il ne s'agit pas de sel mais de borax, un minerai de bore. Et
ces lagunas, de plusieurs couleurs selon la nature des sels minéraux, sont
peuplées de flamants roses. Qui aurait dit que ces animaux que nous avons
l'habitude de voir dans des pays chauds puissent élire domicile dans ces
endroits aussi glacials et désertiques? C'est qu'il y a ce qu'il
faut à manger, des algues microscopiques et des diatomées, qu'ils filtrent sans cesse avec leur bec. Trois espèces de flamants vivent dans la région : le flamant du Chili, le flamant de James et le flamant des Andes.
Flamants des Andes
Nous déjeunons donc au
bord de la Laguna Cañapa, entourés de flamants et de vigognes venues se
désaltérer. Magnifique spectacle. Nous avons un bon steak de lama pour déjeuner
et en plus il fait chaud. Que demander de plus ?
Puis c'est la
succession de 4 autres lagunas avant de commencer l'ascension vers le Paso del
Inca (il paraît que le Grand Inca passait par là pour visiter ses sujets).
Le
paysage est totalement désertique : plus aucune végétation, uniquement du sable
et des cailloux. Nous avons rejoint le Désert de Siloli
et c'est dans cet
endroit austère, loin de tout, que nous trouvons notre hôtel bien nommé :
l'Hostal del Desierto (l'Hôtel du Désert). C'est un bâtiment complètement isolé,
au pied d'une
montagne tout aussi désertique qui marque la frontière entre Bolivie et Chili, la
Montagne des 7 Couleurs.
En cette fin d'après-midi, il fait froid, et même
glacial, avec un bon vent venu de l'Ouest. On prend possession de notre belle
et grande chambre, avec douche à l'eau chaude. Bon repas bolivien arrosé de vin lui
aussi bolivien, et même consultation de nos mails : l'hôtel a une connexion
Internet par satellite ... Pourtant, on ne fait pas plus perdu. On n'arrête pas le progrès !
2 commentaires:
Ce qui m'étonne dans tes comptes-rendus de voyage,ce sont ces "hôtels" situés dans des endroits perdus. Comment se ravitaillent-ils, comment tiennent-ils économiquement avec une clientèle forcément rare , et avec quelles sources d'énergie
( batteries,solaire,......?).J'ai remarqué qu'il y avait dans une chambre un radiateur (?). Tous ces points me semblent obscurs.
Papi
Oui, nous nous sommes posés la question aussi. Ces hôtels (il y en a très peu) sont ravitaillés par des camions qui leurs livrent le nécessaire depuis la ville d'Uyuni, quelquefois à presque 200 kms de là par des pistes. Il y a des batteries solaires mais aussi des générateurs au gas-oil qui ne fonctionnent pas toute la journée. L'électricité est donc rationnée. L'eau chaude est obtenue par des réservoirs peints en noir disposés sur les toits donc chauffés par le soleil. Ce sont des hôtels avec peu de chambres et un personnel très limité. Les repas sont souvent composés à partir de conserves ou viande surgelée. Ce sont des menus sans possibilité de choix des plats. La clientèle n'est pas si rare car la région est très touristique et le désert est parcouru tous les jours par des dizaines de 4x4. Et en plus, les tarifs sont très chers, en tout cas comparativement au coût de la vie en Bolivie qui est environ 5 à 10 fois plus faible que chez nous. Apparemment, cela marche bien.
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