jeudi 10 avril 2014

Périple en Amérique Latine (51) : Salares, lagunas et volcans du Sud-Ouest bolivien (17 février 2014)

Lever du soleil à l'Hôtel de Pierre.
Freddy a complètement nettoyé la voiture pour que nous puissions apprécier au maximum les paysages que nous allons découvrir aujourd'hui. La piste longe sur plus de 100 kms la frontière chilienne en traversant des paysages de salares, plus petits que celui d'Uyuni, et de volcans, certains endormis et d'autres encore très actifs. Le paysage se fait de plus en plus désertique ... Et nous continuons à grimper. De 3700 mètres à San Pedro de Quemes, nous passons à 4200 mètres au Paso de l'Inca. Nous quittons l'Hôtel de Pierre sous le soleil et le ciel totalement bleu.
Freddy nous dit que nous sommes chanceux; à cette époque de l'année, il y a souvent un peu de pluie, même dans cette région particulièrement sèche. D'ailleurs, pas mal de montagnes ont leurs sommets encore enneigés. La végétation est d'abord composée de cactus et d'arbustes rabougris.
Nous longeons le Salar de Chiguana avant de le traverser.
Un élevage de lamas qui viennent boire à un point d'eau. Ils nous regardent d'un air curieux ...
On longe la voie ferrée qui permet les exportations de minerais boliviens vers le port d'Antofagasta au Chili ... C'est la région que convoite la Bolivie depuis qu'elle l'a perdue à la fin du XIXème Siècle. 2 fois par jour, un train de marchandises passe par là, et aussi un train de voyageurs qui relie Uyuni à Calama au Chili.
On se croirait au Far West. Cette région des salares est d'ailleurs celle dans laquelle les bandits Butch Cassidy et Le Kid ont terminé leurs vies en se faisant abattre par l'armée bolivienne après avoir tenté de mettre la main sur la paie d'une mine ...
Nous sommes ensuite au pied du volcan Ollagüe, près de 6000 mètres, qui est encore très actif. En témoignent les traces récentes d'une coulée de lave et les fumerolles blanches qui s'échappent de son flanc. C'est près de son sommet que se trouve la mine de soufre la plus haute au monde ... Ca inspire Michèle qui sort ses pinceaux.
Il y a aux alentours des dizaines de volcans dont les couleurs des cratères sont absolument magnifiques : du vert au mauve, en passant par l'orange, le blanc, le noir, ...
La piste qui longe la frontière chilienne est de plus en plus caillouteuse . Freddy l'appelle la carretera toum-toum (la "route boum-boum") !
N'empêche qu'elle nous mène vers des endroits extraordinaires. Son nom touristique est d'ailleurs la Ruta de los Joyas, la Route des joyaux. Nous découvrons des lagunas (lacs) bordées de blanc.
Freddy nous dit qu'il ne s'agit pas de sel mais de borax, un minerai de bore. Et ces lagunas, de plusieurs couleurs selon la nature des sels minéraux, sont peuplées de flamants roses. Qui aurait dit que ces animaux que nous avons l'habitude de voir dans des pays chauds puissent élire domicile dans ces endroits aussi glacials et désertiques? C'est qu'il y a ce qu'il faut à manger, des algues microscopiques et des diatomées, qu'ils filtrent sans cesse avec leur bec. Trois espèces de flamants vivent dans la région : le flamant du Chili, le flamant de James et le flamant des Andes.
Flamants des Andes
Nous déjeunons donc au bord de la Laguna Cañapa, entourés de flamants et de vigognes venues se désaltérer. Magnifique spectacle. Nous avons un bon steak de lama pour déjeuner et en plus il fait chaud. Que demander de plus ?
Puis c'est la succession de 4 autres lagunas avant de commencer l'ascension vers le Paso del Inca (il paraît que le Grand Inca passait par là pour visiter ses sujets).
Le paysage est totalement désertique : plus aucune végétation, uniquement du sable et des cailloux. Nous avons rejoint le Désert de Siloli
et c'est dans cet endroit austère, loin de tout, que nous trouvons notre hôtel bien nommé : l'Hostal del Desierto (l'Hôtel du Désert). C'est un bâtiment complètement isolé,
au pied d'une montagne tout aussi désertique qui marque la frontière entre Bolivie et Chili, la Montagne des 7 Couleurs.
En cette fin d'après-midi, il fait froid, et même glacial, avec un bon vent venu de l'Ouest. On prend possession de notre belle et grande chambre, avec douche à l'eau chaude. Bon repas bolivien arrosé de vin lui aussi bolivien, et même consultation de nos mails : l'hôtel a une connexion Internet par satellite ... Pourtant, on ne fait pas plus perdu. On n'arrête pas le progrès !

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce qui m'étonne dans tes comptes-rendus de voyage,ce sont ces "hôtels" situés dans des endroits perdus. Comment se ravitaillent-ils, comment tiennent-ils économiquement avec une clientèle forcément rare , et avec quelles sources d'énergie
( batteries,solaire,......?).J'ai remarqué qu'il y avait dans une chambre un radiateur (?). Tous ces points me semblent obscurs.
Papi

Alain V a dit…

Oui, nous nous sommes posés la question aussi. Ces hôtels (il y en a très peu) sont ravitaillés par des camions qui leurs livrent le nécessaire depuis la ville d'Uyuni, quelquefois à presque 200 kms de là par des pistes. Il y a des batteries solaires mais aussi des générateurs au gas-oil qui ne fonctionnent pas toute la journée. L'électricité est donc rationnée. L'eau chaude est obtenue par des réservoirs peints en noir disposés sur les toits donc chauffés par le soleil. Ce sont des hôtels avec peu de chambres et un personnel très limité. Les repas sont souvent composés à partir de conserves ou viande surgelée. Ce sont des menus sans possibilité de choix des plats. La clientèle n'est pas si rare car la région est très touristique et le désert est parcouru tous les jours par des dizaines de 4x4. Et en plus, les tarifs sont très chers, en tout cas comparativement au coût de la vie en Bolivie qui est environ 5 à 10 fois plus faible que chez nous. Apparemment, cela marche bien.