lundi 17 avril 2017

Belize (4) : Dangriga

Départ de Belize City pour Dangriga. Nous prenons notre dernier petit déjeuner sur le balcon du Belcove Hotel, une bonne adresse. 
Un taxi nous attend pour partir à l'aéroport de Belize International. En route, nous parlons avec lui du niveau de vie des Béliziens. En fait, il y a en de 2 types: ceux de la classe moyenne émergente qui profitent du tourisme et des quelques industries (sucre, construction, ...) ou bien encore des revenus des nombreux émigrés partis à l'étranger (à Londres ou à New York); et puis la population rurale de l'intérieur des terres, beaucoup plus pauvre. C'est surtout là et dans les bidonvilles de Belize City qu'on rencontre les 40% de Béliziens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Ça se voit d'ailleurs aux maisons. La moitié des gens vit dans des maisons en assez bon état, et l'autre moitié dans des cases en bois. Le nombre important de belles voitures (gros pickups, 4x4, voitures de sport,...) en bon état montre que la classe moyenne existe, au moins dans la capitale. Les supermarchés des Chinois ne manquent de rien. Le coût de la vie est cependant assez élevé et on comprend bien que les chômeurs ou les travailleurs mal payés aient beaucoup de mal à s'en sortir. Belize pointe à la troisième place des économies de l'Amérique Centrale (après le Panama et le Costa Rica), ce qui n'est pas mal pour un pays sans grosses ressources naturelles. A ce propos, Belize a longtemps bénéficié de fournitures de pétrole à moitié tarif de la part du Venezuela de Chavez, mais avec la crise pétrolière, le Venezuela n'a plus les moyens de cette généreuse politique. Les productions agricoles (sucre, banane) sont victimes des baisses de cours. Le gouvernement de Belize s'est alors lancé dans une politique de développement rapide du tourisme. Depuis 2015, de nombreux bateaux de croisière déversent des milliers de touristes nord-américains sur les Cayes - les îles de la Barrière de corail - ou dans les villes côtières, notamment Placencia. Cela ne va pas sans problèmes car les Béliziens les plus pauvres disent ne pas profiter de cette manne financière
Comme nous sommes en avance à l'aéroport de Belize International, nous allons prendre un vol partant plus tôt, une heure et demi avant celui sur lequel nous étions enregistrés. L'avion est un petit coucou qui peut transporter une dizaine de passagers. 
Nous sommes assis juste derrière le pilote et pouvons voir toutes ses manœuvres. 
Sitôt décollé, sitôt posé car l'avion fait un premier arrêt à Belize National à quelques kilomètres de là... Nous débarquons en attendant que l'avion fasse le plein de carburant. Dans la salle d'attente, j'aperçois ma petite valise noire - qui contient les choses les plus précieuses : appareils photo, argent, passeport, médicaments - Elle est là dans le couloir et elle a été sortie de la soute de l'avion car elle n'avait pas d'étiquette de la destination! Heureusement que je m'en aperçois, sinon elle serait sans doute restée là et je ne l'aurais pas retrouvée à Dangriga. Il y a des jours où la chance nous sourit!
On remonte dans l'avion pour le vol vers Dangriga. L'avion suit la côte et survole le lagon bleu. La vue est magnifique. 
Le pilote évite quelques gros nuages noirs, il fait orageux ce matin. 20 minutes plus tard, l'avion se pose sur la petite piste de cette ville de province située à 100 kilomètres au sud de la capitale.
Nous rejoignons l'Hotel Chaleanor en quelques minutes car la ville n'est pas bien grande. 20 000 habitants mais elle se qualifie de "capitale culturelle du Belize"! Il y vit en effet une importante communauté garifuna. Les Garifunas sont des métis d'anciens esclaves Noirs et d'Indiens des Caraïbes. qui se sont établis au Belize au milieu du XIXeme Siècle en provenance de l'île de Saint-Vincent. Ils ont conservé leur langue particulière et leur culture. Chaque année, a lieu ici un festival garifuna où les tambours sont omniprésents.
Le taxi qui nous transporte de l'aéroport à l'hôtel nous dit que la vie est agréable à Dangriga. Il nous montre les nombreux supermarchés qui sont tous propriétés de Chinois. Je lui demande s'il y a des propriétaires béliziens, il me répond très peu parce que le salaire minimum horaire du bélizien est de 2,5 dollars BZ (1,25 dollars US). Comme les gens travaillent 9 h par jour pendant 6 jours, cela fait un salaire d'environ 500 € par mois. C'est déjà presque 20 fois plus qu'à Cuba, mais cela ne permet pas aux autochtones d'acheter un commerce ...  Les Chinois, eux, viennent de Taïwan et peuvent se le permettre. Belize est un des rares pays d'Amérique centrale à autoriser les étrangers à acheter des commerces et des terres. Je ressens un peu d'amertume dans les paroles de notre taxi ...
Nous recevons un accueil enthousiaste de la part de Chad, le patron de l'Hotel Chaleanor
Il nous  renseigne sur tout ce qui peut être vu à Dangriga : l'atelier d'artisanat garifuna,
L'artiste chez qui nous achetons une carapace de tortue utilisée comme tambour fait une bonne sieste 
la fabrique de tambours, ... 
 Le facteur de tambours garifuna
Un petit tour de la ville permet de rencontrer la population dans toute sa diversité : Noirs Créoles, Garifunas, Meztizos (métis d'Indiens et de Blancs), Indiens Mayas, Chinois. 
Les gens sont très agréables avec nous, même s'ils cherchent à nous soutirer un peu d'argent. Il faut toujours se méfier lorsqu'il faut payer parce qu'ils peuvent nous donner un prix en dollars sans toujours préciser s'ils s'agit de dollars US ou de dollars BZ (qui valent moitié moins). Méfiance aussi quand on nous rend la monnaie !
Nous rentrons dans une école primaire confessionnelle (anglicane). L'école primaire est obligatoire au Belize et gratuite, mais à partir du collège, il faut payer. Les élèves, en uniformes à la mode anglaise, balayent la salle de classe après la fin de cours. 
Les institutrices nous disent qu'ils apprennent l'anglais, l'espagnol, les maths, l'histoire et le catéchisme. Belize n'est pas un pays laïc. Le préambule de la Constitution du Belize dit que "le peuple de Belize affirme que la nation de Belize est fondée sur les principes qui reconnaissent la suprématie de Dieu"
Nous prenons une bière Belikin dans un bar à ciel ouvert. Le patron plaisante avec nous mais quand vient l'addition, il faut débourser une somme, 7 dollars US pour 2 bières. Ce n'est pas le tarif normal. En plus, il essaie de me carotter 1 dollar US en oubliant de me rendre la monnaie ...
La pub de Belikin : Pas de travail pendant les heures de boisson !
Le coiffeur de Dangriga
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De retour à l'hôtel, Chad nous prévient que sur la terrasse de l'hôtel un groupe de médecins américains venus ici en mission humanitaire a prévu une soirée avec un groupe de tambours garifuna. Nous pouvons participer au spectacle très étonnant de ces danseuses accompagnés par 2 tambours et 1 paire de maracas. C'est très africain comme style.
Nous prenons notre dîner au restaurant du coin (il s'appelle Snack Shop) que nous a indiqué Chad. Il ne reste plus que deux plats, et ça tombe bien parce que nous ne sommes que deux ! On a donc ce qui reste, une assiette de poulet avec des frites, et une assiette de stew (ragoût) de poulet avec du riz et des haricots noirs. Pas extraordinaire, mais quand on a faim ... Pour le dessert un cassava pudding, la spécialité du Belize à base manioc. Et ça, c'est bon.

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