jeudi 13 avril 2017

Cuba (18) : de Viñales à La Havane, Le Malecon, Centro Habana

Adieu à Mayita, notre hôtesse de Viñales, qui nous embrasse comme du bon pain. Nous avons un nouveau bus, moderne cette fois, un Ford. Il est bien sale, tant et si bien que mon pantalon clair en ressort plein de tâches de cambouis... Mais, enfin, il roule beaucoup plus vite que ce que nous avons connu jusqu'à présent. Il n'est pas plus confortable pour autant. Michèle et moi nous retrouvons sur un strapontin dont le dossier est cassé. Le problème du siège est de nouveau un sujet d'échange aigre-doux entre Michèle et le couple Jean-Alice ... Comme d'autres, Alice s'est la plupart du temps bien débrouillée pour avoir une bonne place dans les bus... 
Un dernier regard sur les mogotes, et nous mettons le cap sur la ville de Pinar del Rio située à 25 kilomètres de Viñales.
A Pinar del Rio, nous devons visiter une fabrique de cigares. Ce n'est pas très intéressant car on nous a déjà tout expliqué, et même mieux, quand nous avons fait la promenade à cheval il y a 2 jours. Et là, il y a un droit d'entrée de 5 CUC (5 €), et en plus les appareils photos sont interdits. Du coup, j'utilise mon téléphone mobile pour avoir un petit souvenir de cette salle où les cigarières fabriquent à la main le top des cigares cubains. 
On vend des Roméo et Juliette, des Montecristo. Ca coûte environ 3 € le cigare.
Notre dernière étape Pinar del Rio-La Havane suit l'autoroute, et les 160 kms qui restent sont assez vite avalés. Au bord de l'autoroute, des gens vendent des poulets grillés ou des tresses d'oignons ou d'ails. 
D'autres font du stop en montrant des billets, pour signifier qu'ils vont rétribuer le chauffeur. Plus on se rapproche de la capitale, plus il y a de voitures particulières, et en meilleur état. On voit même quelques grosses cylindrées rutilantes (Audi, MG). Les voitures américaines sont elles-aussi très bien restaurées.
Après un arrêt-déjeuner dans une station-service où les paninis jambon-fromage sont les bienvenus, nous faisons une halte dans la banlieue de La Havane, à la Finca Vigia. C'est une grande propriété au sommet de laquelle est construite une belle villa habitée par l'écrivain américain Ernest Hemingway entre 1939 et 1960. Les pièces sont remplies d'objets de valeur, peintures, sculptures (dont une de Picasso), et aussi de trophées de chasse ramenés d'Afrique par l'écrivain. 
Des affiches de tauromachie sont aussi apposées car Hemingway était un fanatique de corridas. Tout en haut d'une tour, on peut voir son relax, sa table de travail et sa machine à écrire. Le lieu me rappelle celui que nous avions visité il y a quelques années à Key West, en Floride, où Hemingway vécut entre 1927 et 1939, avant de venir à Cuba. Ici même, on rappelle qu'il fut un ami de Cuba et un ami de Fidel Castro.
Le bateau de pêche d'Hemingway immatriculé à Key West est installé dans le jardin de la propriété.
L'arrêt suivant, c'est la Place de la Révolution, là où Fidel Castro prononçait régulièrement ses discours-fleuve de 4 ou 5 heures et dénonçait l'impérialisme yankee. La Place est aussi célèbre à cause de l'immense portrait de Che Guevara et depuis peu, de celui de Camilo Cienfuegos. D'ici quelque temps, il y aura sans doute celui de Fidel ...
Pour l'instant, c'est un rassemblement des pus belles voitures américaines de collection qui servent de taxi aux touristes qui font le tour de La Havane pour 40 CUC.
Nous arrivons à notre lieu de résidence de La Havane en tout début d'après-midi dans le quartier de Vedado, La bonne nouvelle du jour, c'est que Michèle a retrouvé son portable! Olga de Bayamo l'a fait porter à la correspondante d'ADEO à La Havane. Michele n'en croit pas ses oreilles... Nous sommes à plusieurs kilomètres du centre de La Havane.
Pour y aller, il faut suivre le front de mer, le Malecon, dont les murets sont régulièrement submergés par les vagues qui viennent les frapper. C'est le point de rendez-vous des amoureux.
En l'empruntant, on passe devant l'ambassade américaine qui a été ré-ouverte l'an dernier, lieu symbolique s'il en est, puis devant l'Hotel Nacional construit par la mafia américaine à l'époque du "protectorat" américain et évoqué par Bernard Lavilliers dans sa chanson Habana.
Un peu plus loin, nous quittons le bord de mer pour voir un quartier moins chic. Là, on dirait qu'il y a eu une guerre tellement les immeubles sont dans un état délabré ! Les gens vivent dans des conditions bien plus difficiles que dans les villes de province où nous sommes passés jusqu'alors. Alors que jusqu'à présent, les rues étaient plutôt bien entretenues, il y a ici pas mal d'immondices au pied des immeubles.
On fait la cuisine dans un petit réduit d'une cage d'escalier
Pourtant, certains immeubles ont été beaux, il y a longtemps ...
Habitants de Centro Habana
On arrive dans le centre sur le Paseo là les immeubles ont une architecture intéressante et sont pas mal restaurés.
L'Ecole de Danse. 
Des jeunes jouent à la planche à roulettes, d'autres sont collés à leur téléphone portable, ...
Puis, le Parque Central à proximité du Capitolio, l'ancien siège du gouvernement, construit sur le modèle du Capitole de Washington.
Le Théâtre est magnifiquement sculpté. A côté l'Hôtel d'Angleterre dont l'intérieur est décoré en style mauresque.
Evidemment, c'est la vieille ville, Habana Vieja, qui nous attire. Là aussi les habitations sont complètement délabrées. Nous trouvons, non sans mal, un restaurant où on peut manger sans faire une queue gigantesque, le Hanoi. Son menu n'a rien de vietnamien, il fait surtout du bon poisson et de bonnes langoustes... Sur la petite place, on joue au baseball, le sport cubain n°1.
Le parc de la place centrale est devenu le QG des fans de baseball qui se retrouvent autour de la célèbre Esquina caliente (le "coin chaud") pour commenter et refaire les matchs ...
Retour avec un vieux taxi. Jean-Paul a négocié un prix intéressant pour revenir à notre casa particular, 6 CUC au lieu de 10 CUC ! Nous regagnons notre maison luxueuse de Vedado, décorée avec plein de bibelots rangés dans de beaux meubles en bois ! A Cuba, il n'y a pas que des pauvres.




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